L'amour du prochain
de Pascal Bruckner

critiqué par Islea, le 20 février 2005
( - 56 ans)


La note:  étoiles
fidèle à lui même
Je viens tout juste de terminer la lecture de L'Amour du Prochain, où on plonge dans un univers plutôt glauque et finalement captivant, qu'est la vie du protagoniste Sébastien ( prénom qui n'est pas choisi au hasard!). Haut fonctionnaire sans ambition, il plonge dans la déchéance la plus totale , il tombe dans ce que la société juge de plus abject : l'amour vénal... Il devient "un " prostitué..; non pas pour arrondir ses fins de mois, mais par vocation... Pour l'amour du prochain... J'ai beaucoup aimé le côté mystique qu'il confère à sa profession parallèle.
Je vous le recommande vivement, et puis le style de Bruckner, toujours aussi prenant, il nous tient en haleine, et on se doute que le dénouement sera inattendu...
Enfin, un livre que j'ai lu avec beaucoup de plaisir.
Sexe par vocation, ou contrainte 7 étoiles

Déjà marqué par une première lecture de ce roman il y a plus de dix ans, ce livre est destiné à un public averti et qui sans aucun doute ne sera jamais pris comme lecture scolaire.

Quand on a lu ”Les voleurs de beauté " ou ”Lunes de fiel", on sait déjà ce quoi le philosophe et romancier est capable.

Est-il tordu ou absurde ou veut il démontrer que la sexualité n'est pas seulement comme je le croyais une voie vers l'épanouissement ?

Je pense qu'il faut prendre ce qu'on souhaite dans cette histoire, un peu comme avec Houellebecq, un très bon style, une forme d'intrigue qui captive, mais aussi des propos exhibitionnistes, vulgaires qui sont à prendre pour ce qu'ils veulent nous apprendre.

J'en retire ce qui me rend heureux avec celles que j'aime.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 4 octobre 2024


Liberté ou conformisme ? 7 étoiles

Ce livre de monsieur Bruckner pose la question existentielle suivante : doit-on endurer une vie de conformisme ou bien choisir la voie de nos envies, de notre nature profonde au risque de le payer très très cher socialement ?

Sébastien, un haut fonctionnaire bien établi dans une vie de couple stable ayant généré trois enfants, décide de suivre sa vraie voie qui est celle du vice, de la luxure débridée, de la perversion sexuelle sous toutes ses formes. Il loue un petit logement et le meuble avec mauvais goût pour bien marquer l'usage qu'il désire en faire. Commence pour lui une vie de prostitué mâle dans laquelle il se complaît. Mais cette vie cachée est malheureusement découverte par son épouse et les vraies emmerdes commencent...

Bon, j'ai résumé à la va-vite mais c'est en gros ce que raconte ce bouquin très amusant bien que le personnage de Sébastien doive affronter mille misères dans sa nouvelle vie qui s'étale sur une durée de huit ans. Les scènes de sexe ne m'ont nullement choquée car elles sont relatées avec style et élégance. Le vocabulaire de monsieur Bruckner est d'une richesse certaine et sa prose est fort agréable à lire. Bref, je me suis délectée des aventures de Sébastien et la fin m'a fort réjouie. Un bon roman pour se divertir à ne pas prendre au sérieux quoiqu'il renferme des thèmes de société tels que le conformisme et la liberté qui sont autant de sujets de réflexion abordés d'une façon fort réjouissante par l'auteur. À ne pas mettre entre toutes les mains cependant...

Dirlandaise - Québec - 69 ans - 15 novembre 2012


le droit d'aller au bout de ses envies 8 étoiles

ce livre nous plonge dans un univers un peu décalé , un haut fonctionnaire nanti et en même temps prostitué , mais que dire de ce "clan " de personnages se permettant de juger et punir un des leurs pour transgression et Julien qui se prend pour" Dieu le Père", ils me semblent beaucoup plus dangereux que Sébastien qui vit ses envies .
ce livre est à rapprocher de "les voleurs de beauté "par son côté un peu obscur et torturé
j'ai beaucoup aimé

Mamie - - 66 ans - 30 avril 2005


Bruckner 8 étoiles

Pour donner un autre éclairage à ce livre, il serait peut-être intéressant de lire "La tentation de l'innocence" écrit par Bruckner en 1995 et qui a reçu le prix Médicis de l'essai. Il y parle justement de la déresponsabilisation.
De toutes façons, vous me donnez envie de lire "L'amour du prochain", ce qui sera peut-être l'occasion pour moi de voir comment Bruckner développe ses idées à ce sujet dans un roman. Je mets 4 pour "La tentation de l'innocence".

Maria-rosa - Liège - 69 ans - 22 avril 2005


Assez lourd 1 étoiles

Je suis tout à fait d'accord avec l'avis de Saint-Germain-des-Prés, j'ai trouvé ce roman horripilant! Il y a du narcissime à outrance dans tout ça au point d'en être dégoulinant de pathos et de clichés. Je n'aime pas du tout cette façon de se déresponsabiliser en jetant la faute à "pas de chance" et "le hasard", c'est faire preuve d'une lâcheté qui est vite énervante.

Sonia_P - Honfleur - 55 ans - 21 avril 2005


Berk, berk et reberk 5 étoiles

Mais que ce roman est agaçant ! Le narrateur, Seb, n’a rien dans le crâne, ni dans les tripes. Comme c’est facile d’utiliser ce bon vieil argument : moi, pauvre homme de 30 ans (d’habitude, c’est autour de la quarantaine, mais ce sera la seule concession faite au cliché), qui n’ai pas réellement choisi ma vie, qui me suis marié par hasard, qui, pris dans le mouvement, ai fait des enfants ; moi qui donne le change et qui passe pour un homme équilibré, je souffre d’un manque de liberté et je décide de tromper ma femme pour retrouver le sel de la vie. Et puis quand elle le découvre, je deviens carrément salaud avec elle. Et puis je tombe amoureux d’une de mes maîtresses. Mais ma maîtresse me plaque, dans un sursaut de sens moral. Et puis elle revient et m’entraîne dans l’enfer. Ce Seb, il a besoin d’un bon coup de pied aux fesses, oui !

Ce qui ne joue pas non plus en faveur de l’auteur, ce sont les descriptions de scènes sexuelles en veux-tu en voilà. Je n’ai rien contre l’érotisme, mais il y a notamment un passage répugnant où Seb et Dora s’échinent à satisfaire deux adolescents obèses. Rien ne nous sera épargné en terme de graisse, de plis, de poids et de volume. Vraiment dégueulasse. Ajoutée à ça la scène de torture masturbatoire imposée à Seb pendant quelques jours, j’étais submergée par la nausée. Mais où est l’intérêt d’aller si loin dans l’horreur?

Avec davantage de nuances, de pudeur et de retenue, je suis sûre que l’histoire aurait été géniale. Mais voilà, tout est gâché, par excès. Tout à fait dans la lignée du livre « Lunes de fiel », du même auteur (le film qui en avait été tiré était nettement supérieur au livre, une fois n’est pas coutume)…

Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 56 ans - 21 avril 2005


Mouais.... 7 étoiles

Comme le dit Islea c'est un peu glauque comme univers. A vrai dire je ne m'y attendais pas du tout...
Fidèle à lui-même ? Je n'en sais rien.... voilà un auteur que je découvre.
La lecture de ce roman de Bruckner a développé deux sentiments opposés en moi : la répugnance de lire jusqu'au bout puis le suspense haletant qui ne me quitte plus, l'envie de savoir ce qui va advenir finalement de Sébastien.
Je ne sais pas si l'auteur a essayé de faire passer un message à travers son oeuvre mais en tout cas je me suis posée à plusieurs reprises cette question : "quel message délivre-t-il?"
Je ne sais pas si je dois qualifier ce livre de malsain, anecdotique, écoeurant ou palpitant.
Bref, je mets quand même 3.5 étoiles pour le style de l'auteur qui nous entraîne dans les affres de la prostitution, la torture, le machiavélisme humain...
Une question : tous ses livres sont-ils ainsi ?

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 21 avril 2005