Juillet
de Marie Laberge

critiqué par Maybel, le 23 février 2005
( - 35 ans)


La note:  étoiles
Première découverte
Juillet est le premier roman de Marie Laberge que j'ai lu.
J'ai ensuite lu tout les autres.
C'est une histoire d'amour folle, pleine d'espoir et de contraintes.
La fin est surprenante, on ne saurait dire si elle est heureuse ou triste.
Ça donne le goût de vivre, d'aller jusqu'au bout, même de ce que l'on croit impossible, insensé.
Un moment tout est calme et l'autre tout se bouscule, la vérité prend sa place.

À lire...
Et un autre coup de cœur! 10 étoiles

Catherine et David sont mariés depuis maintenant trois ans, ils ont un petit garçon d'à peine un an appelé Julien, et le roman commence le jour du 65ème anniversaire de Charlotte, la mère de David. La petite famille se met donc en route vers la maison de campagne familiale, en plein mois de juillet. Le soleil brille, il fait chaud, tout annonce une journée superbe qui se terminera autour d'un bon repas familial bien arrosé. La vie parfaite des gens heureux! Mais comme vous l'aurez deviné, la journée ne sera pas parfaite. Tout le récit est écrit au présent et relate le déroulement de cette unique journée jusque dans les moindres pensées de chacun des personnages. On découvre bien vite qu'entre Catherine et le père de David, il y a une tension sexuelle, une attirance folle comme un aimant, jamais admise ouvertement mais latente depuis leur rencontre. Entre Catherine et David, au contraire, c'est le point mort, il n'y a plus rien entre eux sauf leur bébé et les questions de David toujours ravalées, jamais verbalisées. Entre David et son père, la relation est complexe. Cette journée fera fondre toutes les bonnes manières de cette famille de médecins et architectes, et tout le gluant et le laid de leurs relations familiales sera pour la première fois établi au grand jour... Et advienne que pourra!

Je n'ai qu'un mot à dire: wow. C'est un récit puissant, qui va jusque dans les profondeurs et les eaux noires de chacun des personnages. C'est prenant et si superbement écrit qu'on devient le spectateur invisible, le cinquième convive à cette table parfaite en apparence, mais pourrie de l'intérieur. J'aurais pu lire ce livre d'une traite. Le métro arrivait toujours trop vite à destination avec ce livre; je relevais la tête presque étonnée de ne pas être en juillet dans une maison de campagne avec les personnages. Je le recommande les yeux fermés!

Gabri - - 38 ans - 25 mars 2016


L'orage gronde ... 6 étoiles

Un passage dans ce roman : "Ils savent parfaitement à quoi s'en tenir sur l'ampleur de leur désir, mais ils ignorent absolument quoi faire de cette science. La proximité, le silence, tout est dangereux, menaçant, porteur de risque. Ils n'osent même plus se regarder, comme si leurs yeux les déshabillaient tout à coup." Et l'essence même de l'histoire se résume !

C'est une magnifique journée d'été, la chaleur étouffante annonce un orage rageur. C'est aussi le jour d'anniversaire de Charlotte, 65 ans, l'épouse de Simon, l'un des personnages au coeur de la tourmente. Car Simon se réveille le désir chevillé au corps pour sa belle-fille, Catherine, mariée à David, leur fils.

La journée s'égrène minutieusement. Les préparatifs s'échafaudent. Mais les personnages ont l'estomac barbouillé : trop de désir étouffé, éteint, caché, couvé... Le tout mitonne dans une cocote-minute qui s'échauffe ! Car même si au commencement de l'histoire tout semble calme en apparence, lisse, propre, idyllique, on soupçonne l'éclat du tonnerre, la puissance des sentiments et des ressentiments.

"Juillet" est un roman qui tire parfois sur les violons, mais qui dépeint joliment les émotions humaines, finement construit, jamais brusque, un rythme de croisière qui ravira les plus empressés de l'introspection !

Clarabel - - 48 ans - 9 mai 2005


Un beau-père désire sa bru 7 étoiles

Le roman est très simple. Il y a trois parties : la montée du désir, la satisfaction et les conséquences. Marie Laberge est une excellente conteuse. Son histoire se déroule l'été, au mois de juillet, le temps des folles amours. Ça fait penser à Vendredi soir d'Emmanuelle Bernheim, mais en mieux. Il faut bien prêcher pour sa paroisse. Comme oeuvre s'adressant à un vaste public, c'est réussi. Mais cette étiquette signifie que les personnages ne sont aucunement approfondis et que le roman ne peut être mis en perspective. La conclusion est simple : on ne peut rien contre le désir. Mais qu'arrive-t-il si on a le désir de tuer? Évidemment mon âge va faire en sorte que je serai plus sévère que la jeune demoiselle qui a attribué cinq étoiles à ce roman. Et je comprends très bien pourquoi. C'est un roman qui saisit le lecteur dès la première page. Il n'y a pas un seul mot inutile. C'est bref, c'est direct, c'est efficace, et l'écriture coule comme un torrent au printemps.

Libris québécis - Montréal - 82 ans - 23 février 2005