Britannicus
de Jean Racine

critiqué par Plum01, le 26 mars 2005
(Lyon - 36 ans)


La note:  étoiles
Britannicus, une tragédie propre à Racine
J'ai beaucoup apprécié cette tragédie. En effet, tout comme dans l'autre tragédie du même auteur que j'ai lue il y a peu (à savoir Bérénice), on retrouve des thèmes récurrents similaires comme par exemple, l'amour impossible entre Britannicus et Junie.
On retrouve surtout l'implacable Néron dont la méchanceté n'a pas de limites et toute la rupture d'équilibre de l'oeuvre repose essentiellement sur Néron qui convoite Junie l'amante de Britannicus...
Voici ma toute première critique approfondie. Je vous demande au possible de la compléter par des critiques éclairs. Pour terminer, je dirais que nous avons ici une oeuvre propre à son auteur, des thèmes de conflits très intéressants. Adeptes de Racine, si ce n'est fait, n'hésitez pas. Après Bérénice, ce livre là m'a aussi beaucoup plu...
Les prémices de l'empereur fou 7 étoiles

En ce qui me concerne, j'ai bien aimé cette pièce. Certes, cela faisait un petit moment que je n'avais lu de théâtre en vers il a donc fallu quelques actes pour que j'arrive vraiment à me mettre en condition mais après ce petit temps d'adaptation la plume de Racine a su me séduire. Il est vrai que l'histoire est, dans son ensemble, assez prévisible tandis que Britannicus et Junnie sont quand même plutôt fades et pas très malins mais en contrepartie il y a quelques belles tirades, l'intrigue, surtout dans sa partie politique, ne manque pas d'intérêt et certains personnages, Agrippine en tête, sont très bons. Pour être honnête je la considère même comme le véritable personnage principal de cette œuvre car c'est limite si elle ne porte pas le récit à elle seule.

Malgré le poids des années qui se ressent tout de même un peu, cette pièce reste ainsi une valeur sure en terme de tragédie abordant certains sujets tel que la folie que peut amener le pouvoir avec une certaine finesse et qui met en scène une Agrippine qui vaut le coup d’œil.

Koolasuchus - Laon - 35 ans - 11 mars 2021


« J’embrasse mon rival, mais c’est pour l’étouffer » 8 étoiles

« Les Jeux de l’Amour et du Pouvoir « : quelle belle paraphrase, Cyclo, vraiment judicieuse pour résumer Britannicus ! Tout s’imbrique en effet entre ces deux forces. Bien sûr en matière d’amour il y a le triangle Néron / Junie / Britannicus, mais il me semble que le rapport de force qui écrase tout c’est incontestablement le terrible duo Néron/Agrippine. Ces deux-là s’aiment et se détestent à la puissance cent, mettant en jeu dans leur relation la question du Pouvoir, aussi bien du pouvoir de l’un sur l’autre que du Pouvoir politique. Agrippine, mère castratrice, désemparée, est presque touchante face à un Néron bien décidé à vivre sa vie et à « tuer la mère ». A défaut, ce sera Britannicus, déjà écarté du jeu politique qui sera la victime expiatoire et collatérale de ce conflit.

Les duels d’arguments et de mots, les revirements, les manipulations des uns et des autres font toute la saveur de la pièce. A ce titre les conseillers de l’Empereur (le sage Burrhus et le fourbe Narcisse) font de magnifiques rôles secondaires comme sait si bien le faire Racine. Junie, et Britannicus en particulier, m’ont apparu a contrario effacés, ballottés par de bien plus fortes personnalités.

Les vers de Racine sont encore une fois tout à fait superbes, tout en sobriété et en force (au hasard : « J’embrasse mon rival, mais c’est pour l’étouffer », « Songez-vous dans quel sang vous allez vous baigner ? »). J’ai trouvé cependant que le texte était moins fluide peut-être que dans Andromaque ou Iphigénie. Il faut dire que j’ai été aussi gêné je pense dans Britannicus par ma méconnaissance des relations familiales des uns et des autres. Il n’en reste pas moins que la relation quasi oedipienne entre Néron et sa mère que montre cette pièce illustre l’extraordinaire analyse psychologique que Racine est capable de développer dans ses tragédies.

Fanou03 - * - 49 ans - 16 septembre 2020


la politique et le pouvoir, en alexandrins 10 étoiles

Britannicus est la première pièce que j'ai lue de Racine, elle m'a donné le goût (que Corneille avait déjà préparé avec Le Cid) du théâtre classique français, de ses alexandrins ciselés. Je n'ai jamais cessé d'en lire, et je suis étonné (sans tout à fait l'être, car je sais que pour les habitués du smartphone et des sms, cette langue "soutenue" qui me paraît très simple, doit paraître un peu difficile à avaler) que nos grands auteurs classiques soient plutôt assez mal aimés sur CL.
Ici, on a affaire à une pièce éminemment politique, on y trouve, pour paraphraser Marivaux, les "jeux de l'amour et du pouvoir" admirablement mis en scène, sans un temps mort. Voir, si elle se joue encore, la mise en scène qu'en donne la Comédie française, en costumes modernes, avec la magnifique Dominique Blanc dans le rôle d'Agrippine. Je l'ai vue, l'an passé, lors d'un passage à Paris.
Le "monstre" Néron n'est pas plus monstrueux que bien des hommes politiques du XXe et du XXIe siècle. Il a fait des petits, même...
Et quelle langue, d'une beauté souveraine. Après ça, lire de la littérature contemporaine, on tombe (il y a, heureusement, quelques exceptions), c'est le cas de le dire, de haut ! Et même de très haut...

Cyclo - Bordeaux - 79 ans - 27 juillet 2019


Si vous n'aimez pas les rimes ni les vers, courez ailleurs ! 3 étoiles

Je n'ai pas vraiment apprécié ce livre ...

Certes le thème et l'histoire sont intéressants. Et c'est un des classiques qu'on se doit de lire.

Mais la manière dont c'est écrit .... il faut vraiment avoir envie de le lire ou alors il faut être un inconditionnel du genre !

Si ce n'est pas votre cas, passez votre chemin.

Lilip - - 32 ans - 22 juillet 2009


En rimes... 4 étoiles

La première chose qui m’est venu à l’esprit c’est: « Oh mon dieu, c’est écrit en rimes ». Je l’ignorais ou ne m’en rappelais plus. Bien que j’aime le contenu, j’ai beaucoup eu de difficulté de passer au travers de la forme. Le fait que le texte est écrit tout en rimes fait que je trouve que l’ensemble manque de naturel.

J’ai lu ce livre pour être préparé pour le roman Les Souffleurs de Cécile Ladjali. Dans le résumé de ce livre, on fait référence à Othello et à Britannicus. Je ne sais pas si c’était utile, mais de toute façon je voulais lire Britannicus pour Néron.

Il faut vous dire que j’adore les folies de Néron depuis que j’ai dévoré Vies des douze Césars de Suétone. Alors, peut-être que je ne suis pas impartiale, mais je suis plus du côté de Néron et contre Agrippine, l’ambitieuse, et Britannicus que je trouve beaucoup trop naïf, pour ne pas dire stupide.

C’est une tragédie et ça ne m’a pas touché. C’est un peu comme pour Shakespeare, il faut aimer le genre.

Nance - - - ans - 17 novembre 2007


Mouarf 8 étoiles

Que de complots!! Pièce très sympathique, j'ai toujours aimé le personnage de Néron, et ici on le voit très conspirateur et j'ai beaucoup aimé!!
Un classique à lire!

Poupi - Montpellier - 34 ans - 30 octobre 2005