C’est une réflexion sur l’existentialisme dont Gombrowicz se sentait proche, comme l’a déjà montré Kinbote. Si Gombrowicz parle aussi d’autres courants de pensée, c’est pour le situer dans le contexte de la philo moderne. Au début il y a un croquis : un arbre représentant l’existentialisme, dont le tronc porte inscrit le nom Kierkegaard.
Cent pages format poche ; un exposé très succinct fait de raccourcis, d’intuitions, de paradoxes et d’associations d’idées – son objectif n’était pas de livrer une analyse. La méfiance vis à vis de systèmes revient en leitmotiv : « De tels systèmes métaphysiques ont une structure assez fantastique [a propos de Hegel]. Même quand les systèmes s’écroulent, ils servent à comprendre un peu mieux la réalité et le monde ».
En bonus un chapitre sur Marx et la révolution. Là, c’est un curieux mélange, parfois Gombrowicz voit juste, parfois il se trompe lourdement. C’était en 1969.
Extrait : « Pour comprendre Nietzche, il faut comprendre une idée aussi simple que celle de la production des vaches. Un producteur de vaches va essayer d’améliorer l’espèce de telle façon qu’il laissera mourir les vaches les plus faibles. […] C’est l’opposition au christianisme, qui, selon Nietzche, était une morale des faibles imposée aux forts, nuisible pour l’espèce humaine et, donc, immorale ».
Béatrice - Paris - - ans - 8 septembre 2010 |