Destination morgue
de James Ellroy

critiqué par Eireann 32, le 10 avril 2005
(Lorient - 77 ans)


La note:  étoiles
L.A.Arnaque
Ce livre commence par 2 articles parus dans un magazine américain, c’est la version «Reader Digest» de «Ma part d’ombre» et malgré cela des mêmes phrases, reviennent dans les 2 articles. Comme cela concerne sa mère, nous y avons déjà eu le droit dans le premier chapitre de «Crimes en série». Ce n’est même plus du bis repetita mais trois fois bonjour les dégâts. Ensuite vient «J’ai les infos» c’est du style : comme mon papa travaille à Hollywood, je sais tout, qui couche avec qui, etc, etc. Si la boxe n’est pas une de vos préoccupations principales encore 30 pages de perdues avec «Sport sanglant ». Donc rendez-vous page 109. Puis viennent deux enquêtes, la première non résolue, «Stéphanie » et qui le restera d’ailleurs, malgré les investigations de Ellroy. Et une autre pour lequel un doute subsiste et, à la fin le doute est toujours présent. Puis encore à suivre «Le petit salopard» affaire qui m’est strictement inconnue qui se passe entre les années 70 et maintenant, et qui permet à Ellroy de relancer ses couplets sur O.J.Simpson et sur la justice pour les célébrités Hollywoodiennes. Ouf la page 217 et la nouvelle inédite me tend les bras ! En plus elle n’est pas terrible. Mais je ne sais pas pourquoi je m’en doutais un peu. De deux choses l’une : ou Ellroy vieillit mal, ou il a des arriérés d’impôts à payer?. Heureusement que j’ai eu ce livre pour 7,6 E au lieu des 19,50 prix du neuf. La note de 2,5 est en souvenir du «Dahlia noir», «L.A.Confidential» et pour «Stéphanie » seule nouvelle intéressante de ce recueil absolument pas nécessaire.
DU ELLROY TOUT CRACHE ! 4 étoiles

Une compilation de nouvelles inédites parues dans différents journaux ne donne pas forcément un "nouveau Ellroy".
Dans les 2 premiers articles Ellroy se complait une nouvelle fois dans son passé difficile et la mort atroce de sa mére et le tout donne une impression de déjà lu.
L'article sur la boxe n'est pas intéressant même pour les fanas de ce sport.
Rien de plus difficile que de décrire un match de boxe en littérature !
De plus Ellroy n'est pas Hemingway !

Par contre la description de l'enquête sur le meurtre de "Stéphanie" est prenante et assez morbide (encore cette passion pour les crimes sexuels visant des femmes).

"L'affaire robert Blake" a le mérite de nous en dire plus sur l 'acteur Robert Blake qui aurait tué sa femme.
C'est l'acteur petit et rablé qui joue le role de perry Smith
dans "De sang-froid".
On peut le voir aussi dans Lost Highway de Lynch (il joue le tueur).
Ironie de l'histoire, il a souvent joué des malfrats et des tueurs au cinéma.

La nouvelle qui termine le livre est du pur Ellroy (perte innocence, rédemption, entrelacs passé et présent).

Au final, un livre à lire uniquement pour les fans d'Ellroy.
A noter la couverture la plus moche jamais proposée par les éditions Rivages !




Laurent2801 - - 51 ans - 1 avril 2006


PASSABLE 4 étoiles

Je me suis profondément ennuyé à la lecture de ce livre, j'ai fais un effort pour aller au bout, j'ai beaucoup lu ces temps- ci, c'est de loin le plus mauvais.
Il est très confus, la plupart des nouvelles restent dans l'à peu près.
Bref à éviter

Kancau11 - - 80 ans - 26 avril 2005


Assez moyen 4 étoiles

Peu d'originalité dans ce recueil qui regroupe des textes parus ci et là dans des magazines américains entre 1999 et 2003 (sept articles déjà publiés et une nouvelle inédite), on y a ajouté un titre un brin racoleur et voilà.
Passé cette première déception (je n'aime guère qu'on fasse du nouveau avec du réchauffé), je me dis que Ellroy va nous parler de lui, se livrer. En cherchant un peu, on y arrive, si on met de suite de côté les aspects un peu médiatico-glauques de sa biographie voilée, sa "vie de branleur" comme il dit.
L'épisode de l'assassinat de sa mère est certes très douloureux et aucun jugement ne peut être porté sur ce fait dramatique et ses conséquences mais plutôt que d'être brandi comme un argument comportemental, j'aurais cependant aimé qu'il soit transformé en ouverture littéraire, apprendre comment cette étape majeure dans la vie d'Ellroy a transformé et modifié sa vision du monde et comment il l'a transcrit dans son écriture.
Ellroy a voulu devenir pasteur luthérien, une vocation abandonnée sur pression de son épouse. Dans les entretiens qu'il a accordés à la sortie de ce recueil, James Ellroy explique qu'au fond de lui, il n'y a jamais cru sérieusement. Tiens, je retrouve ici une des facettes appréciées de James Ellroy, ses passages incessants entre humour noir et humour tout court. Que prend-il réellement au sérieux ?

Qu'à cela ne tienne, il n'empêche que ce livre offre toutefois quelques (trop rares) bons moments, notamment lorsque l'auteur évoque des thèmes bien connus de lui, comme les enquêtes policières à Los Angeles, dont il connaît la police sur le bout des doigts pour avoir de très bons amis flics. L'occasion, à travers "Un certain doute" de réfléchir à la peine de mort, contre laquelle se situe Ellroy, même si il pense que ce type est coupable, estimant que la peine de mort, dans le cas présent, est plutôt mal utilisée.
"J'ai les infos" résume assez bien ses positions sur la presse à scandale des années 50, c'est intéressant.
"Stéphanie" est étonnant, une enquête non-résolue sur le meurtre d'une jeune fille.

Bref, c'est inégal, pas déplaisant mais pas incontournable non plus.

Sahkti - Genève - 50 ans - 11 avril 2005