Oeuvres complètes de Arthur Rimbaud
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie
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Un grand génie !
Arthur Rimbaud naît le vingt octobre 1854 à Charleville où il fera des études plutôt brillantes.
Mais très rapidement va surgir en lui l'âme du poète intransigeant qu'il était. Dans ses premiers poèmes, on sent l'influence des grands poètes qu’il admirait dont Hugo, Banville, Leconte de Lisle, mais aussi Virgile.
Il n'a que seize ans quand il écrit « Soleil et chair » et il dit : "
- Car l'Homme a fini ! L’Homme a joué tous les rôles ! Au grand jour, fatigué de briser des idoles, Il ressuscitera, libre de tous ses Dieux, Et, comme il est du ciel, il scrutera les cieux ! … Si l’on montait toujours, que verrait-on là-haut ? Un Pasteur mène-t-il cet immense troupeau De mondes cheminant dans l'horreur de l’espace ? Et tous ces mondes là, que l’éther vaste embrasse, Vibrent-ils aux accents d’une éternelle voix ? - Et l’homme, peut-il voir ? Peut-il dire : Je crois ? La voix de la pensée est-elle plus qu’un rêve ? ... Nous ne pouvons savoir ! – Nous sommes accablés D’un manteau d'ignorance et d’étroites chimères ! Singes d'hommes tombés de la vulve des mères, Notre pâle raison nous cache l'infini ! "
Il est à deux reprises à Paris en 1871, et l’on pense qu’il y a participé à des mouvements de la Commune. En 1871 il rencontre Verlaine et s’installe à Paris où il logera chez différentes personnes dont Cros, Verlaine et Banville. C’est après deux séjours à Londres que Verlaine et Rimbaud se retrouvent à Bruxelles, où, le dix juillet, Verlaine tire sur lui. C'est en Belgique que Rimbaud achève « Une saison en enfer » qu'il fera imprimer à Bruxelles en quelques exemplaires seulement.
Rimbaud à la recherche de l’absolu, Rimbaud aux fulgurances…
«
Qu’étais-je au siècle dernier : je ne me retrouve qu’aujourd’hui ? Plus de vagabonds, plus de guerres vagues. La race inférieure a tout couvert – le peuple, comme on dit, la raison ; la nation et la science. Oh ! La science ! On a tout repris. Pour le corps et pour l'âme – le viatique, - on a la médecine et la philosophie, - les remèdes de bonnes femmes et les chansons populaires arrangées…. La science, la nouvelle noblesse ! Le progrès. Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ? »
Il invente la couleur des voyelles et dit « Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne, et, avec des rythmes instinctifs, je me flattai d’inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l’autre, à tous les sens. Je réservais la traduction. Ce fut d'abord une étude. J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable. Je fixais des vertiges. »
Et la « Chanson de la plus haute tour », « Faim » suivis de « Ô saisons, ô châteaux ! ». Ce recueil en est truffé, de fulgurances !
Verlaine ne sera libéré de la prison de Mons qu'en janvier 1875. Il retrouvera Rimbaud à Stuttgart et en reviendra probablement avec les « Illuminations ".
«
J’ai tendu des cordes de clocher en clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d'étoile à étoile, et je danse. »
A partir de 1876, Rimbaud ne cessera de voyager. Il va même s’engager, en Hollande, dans des troupes mercenaires pour combattre aux Indes néerlandaises. Il désertera. Comment cet homme a-t-il pu oublier totalement toute poésie et devenir un marchand a Harar (Abyssinie), à Aden, en Ogadine, puis se livrer au commerce d’armes destinées à Ménélik ?… De ce moment son esprit ne sera plus occupé que de comptes !…
Camus, à qui quelqu’un posait cette question, répondit : « Parce qu’il avait tout dit ! »
Rimbaud meurt d'un cancer à Marseille le 10 novembre 1891. Il avait trente-sept ans.
Un poète de génie, toujours à la recherche de la perfection et de l'absolu. Il s’y perdra !.
Les éditions
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Oeuvres complètes, correspondance [Texte imprimé] Arthur Rimbaud éd. présentée et établie par Louis Forestier,...
de Rimbaud, Arthur Forestier, Louis (Editeur scientifique)
R. Laffont / Bouquins
ISBN : 9782221068830 ; 11,99 € ; 10/01/1992 ; 275 p. ; Broché
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un génie
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ADIEU
"L'AUTOMNE déjà! - Mais pourquoi regretter un éternel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté divine, - loin des gens qui meurent sur les saisons.
L'automne. Notre barque élevée dans les brumes immobiles tourne vers le port de la misère, la cité énorme au ciel taché de feu et de boue. Ah! les haillons pourris, le pain trempé de pluie, l'ivresse, les mille amours qui m'ont crucifié! Elle ne finira donc point cette goule reine de millions d'âmes et de corps morts et qui seront jugés! Je me revois la peau rongée par la boue et la peste, des vers plein les cheveux et les aisselles et encore de plus gros vers dans le cœur, étendu parmi les inconnus sans âge, sans sentiment. . . J'aurais pu y mourir. . . L'affreuse évocation! J'exècre la misère.
Et je redoute l'hiver parce que c'est la saison du comfort!
- Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d'or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin. J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs! Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée!
Moi! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre! Paysan!
Suis-je trompé? la charité serait-elle sœur de la mort, pour moi?
Enfin, je demanderai pardon pour m'être nourri de mensonge. Et allons.
Mais pas une main amie! et où puiser le secours?
***
Oui, l'heure nouvelle est au moins très sévère.
Car je puis dire que la victoire m'est acquise: les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modèrent. Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers regrets détalent, - des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. - Damnés, si je me vengeais!
Il faut être absolument moderne.
Point de cantiques: tenir le pas gagné. Dure nuit! le sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau!. . . Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.
Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.
Que parlais-je de main amie! Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, - j'ai vu l'enfer des femmes là-bas; - et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps."
De si belles poésies
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 13 décembre 2001
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