Comme les doigts de la main
de Olivier Adam

critiqué par Clarabel, le 18 avril 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Cher Olivier Adam ...
Je ne sais pas quels mots mieux que les vôtres pourraient aussi bien illustrer l'incroyable émotion à la lecture de "Comme les doigts de la main", votre roman publié en section jeunesse, encore un, encore un livre pour les "medium", mais que je lis, moi, à presque trente ans... Car j'aime ce que vous écrivez, si le sujet de vos livres, en général, me parle peu, ça me touche par contre énormément ! J'aime l'élégance de votre ton, l'économie des mots, le style juste et presque ordinaire de parler de ces tourments de nos semblables... On vous associe facilement à un être écorché vif, tourmenté, pensif et réfléchi, sensible à la musique, Air, Radiohead, Leonard Cohen, Dominique A ... Et puis vous parlez des adolescents, tiens, ce couple, Antoine et Chloé, qui se rencontrent une nuit, dans une chambre d'hôpital. Aucun des deux n'est là pour une gravité, mais l'opération est pour le lendemain matin, la nuit risque d'être longue, le jour d'après incertain, et si on ne se réveillait pas de l'anesthésie, par exemple ?.. Quand Antoine et Chloé se regardent pour la première fois, "ça a été pire qu'une décharge". C'est comme si tous deux se trouvaient, tombaient sur la fameuse moitié, c'était lui, c'était elle, point. Et vous de parler de ces sentiments naissants, de ces troubles plus qu'adolescents, presque adultes sans l'être complètement, bref c'est tout une approche poétique, oui, de savoir aller vers l'autre, de l'écouter, de parler, de s'apprivoiser, et de s'aimer ! Même si une nuit, c'est court, ces deux-là ne pourront jamais l'oublier. D'ailleurs, après cette fameuse nuit, ils vont se perdre mais ne jamais oublier l'autre, penser à l'autre et espérer le retrouver. Chloé et Antoine sont tels deux enfants perdus, qui ont su trouver en l'autre cette part manquante dans leur vie, qui ont su se sentir vivant l'espèce d'une nuit. Mais ces choses-là, ça ne s'explique pas, ça ne tient pas en une dizaine de lignes de quatrième de couverture, ça n'est pas du tout à la hauteur. Ces choses-là, ça se lit et pour ça, cher Olivier Adam, merci beaucoup !
la force de l'adolescence, la grâce d'Adam 8 étoiles

Bouh que c’est difficile de passer après Clarabel, elle a déjà tout dit, et très bien en plus ! Comme les doigts de la main ,c’est donc l’histoire d’Antoine et de Chloé, 15 ans, qui passent une nuit ensemble à l’hôpital, tous deux en attente d’une opération. C’est le coup de foudre, doublé d’un courant fort de points communs : orphelins de père, ils sont un peu déglingués par la vie, en souffrance encore de l’absence paternelle. Antoine va entraîner Chloé sous la neige, sur le lac gelé, l’aimer, là dans ce petit lit d’hôpital. Le lendemain, au retour de l’opération, c’est la solitude à nouveau. Depuis ils se cherchent en vain, repassent en pensée cette nuit d’émotions, comment se retrouver ? L’infirmière n’a-t-elle pas transmis ses coordonnées à Chloé ? Magnifique livre sur l’adolescence, sur le premier amour, sur la peur de la mort, c’est empreint de poésie et de sentiments forts, bravo M. Olivier Adam ! (Et moi non plus je ne suis plus ado pour la collection Medium, mais j’aime votre plume !)

Laure256 - - 52 ans - 24 octobre 2005