Sublime amour de Sophie Fontanel
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Du romanesque
Tu vois, ces histoires que les amoureux se racontent, que le temps n'a pas d'importance, qu'ils se retrouveront toujours, qu'ils finiront ensemble... eh bien, eux, c'est exactement cette histoire qu'ils se sont racontée. Un jour, en temps voulu, ils feraient l'amour. Ils partaient de là. Lui, avec une vague appréhension, disait même : "Le jour où on fera l'amour, ce sera sublime. Les sentiments donnent des pressentiments. Le jour où on fera l'amour, il faut me croire, ce sera sublime." Il le disait d'autant plus volontiers que, pendant des années, ce projet allait lui semblait un tapis sur lequel on pouvait tout miser, où on ne vous demanderait jamais vraiment des comptes. Elle hochait la tête. Au début, elle répondait : "Tant qu'on ne le fait pas, Claudio, c'est sublime.", espièglerie qui était sa manière d'être, sa lucidité, et, plus loin encore, son refuge. Puis elle avait arrêté de le dire, et elle s'était mise, non pas à croire, mais à comprendre qu'il avait raison et que ce serait révolutionnaire d'une façon nouvelle pour elle aussi. Pas la poésie qu'elle avait connue jusqu'à présent. Pas l'extase parce que c'est orange et kaki. Sublime c'est tout.
Bien sûr, pour en être là, il y avait des empêchements, faire l'amour ne pouvait être qu'un horizon. Bien sûr, il y avait une impossibilité. Il y avait des résistances. Ne va pas t'imaginer que les obstacles viennent de l'extérieur. Il était peut-être, lui, quelqu'un qui pouvait vivre le réel, mais pas le sublime. Et elle était peut-être, elle, quelqu'un qui pouvait vivre du sublime, mais pas du réel.
Il allaient dépasser ces limites.
Seuls les grands inventeurs vont confiants vers les choses impossibles.
ça n'était même pas un adultère. ça n'était pas la chose dégoûtante qu'est l'adultère. ça n'était pas une liaison. C'était bien plus fort qu'une liaison : c'était un lien. C'était leur cas. Et puis, ça n'était pas non plus une aventure, ils n'allaient pas à l'aventure. Au contraire, ils savaient où ils allaient, vers eux-mêmes, un jour, vers eux-mêmes réunis.
(Extrait du préambule)
Car ce préambule annonce la couleur du roman et, ainsi, pour Sophie Fontanel, telle Shéhérazade, de développer en 334 pages cette théorie : celle de l'amour sublime, qu'on purifie par des sentiments célestes, et qui ne se consomme pas, sauf par des baisers, chastes, cristallins. Jamais de sexe. Un jour, peut-être, mais quand ?.. Combien de temps (d'années !) faudra-t-il au lecteur pour que les deux héros, Arminé et Claudio Barbaro, croquent enfin la pomme ?!
Bref, c'est long, c'est foutrement romanesque, c'est servi d'une écriture tonique et excentrique, qui parfois lasse. C'est l'histoire d'un amour magnifique, délicat, peu conventionnel, acharné, triomphant, dit-on en quatrième de couverture, mais c'est tellement poudre-aux-yeux, peu crédible, trop fantasque ! "Sublime amour", c'est distrayant, conseillé en lecture sur la plage, mais tout n'est que chimère... Dommage.
Les éditions
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Sublime amour [Texte imprimé], roman Sophie Fontanel
de Fontanel, Sophie
R. Laffont / Hors Collection
ISBN : 9782221104255 ; 20,50 € ; 01/03/2005 ; 334 p. ; Broché
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