Péchés de famille de William Trevor

Péchés de famille de William Trevor

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Eireann 32, le 23 avril 2005 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 77 ans)
La note : 10 étoiles
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Ces petits riens qui font les grandes nouvelles

Un des premiers recueils de nouvelles de Trevor William traduit en français, paru en 1991 et épuisé depuis. Ce livre n’a pas pris une ride et l’écriture Trevor ne se démode pas.
La rencontre du mari et de l’amant pour une passation de pouvoir dans «Le troisième » est très brillante et est ma nouvelle préférée de ce recueil. Cela commence par un rendez-vous dans un pub, d’une manière très fair-play, puis le mari se souvient d’avoir été au collège avec l’amant. Celui-ci était la bête noire des autres élèves et régulièrement humilié, alors une partie de poker menteur va alors s’engager. Le mensonge s’installe et la fin est inattendue.
« Événements à Drimaghleen » nous plonge dans l’Irlande rurale. Dans ce récit la mort violente de trois personnes dans un hameau est un événement tragique, mais la presse s’en empare et en un reportage, détruit la famille de l’une des victimes. Les personnages de «Un trio» sont un couple pour qui la défaite est familière, partant en vacances à Venise, ils atterrissent à Munich et tentent de s’expliquer avec le personnel de l’hôtel, réfléchissent sur ce qu’ils vont dire au vieil «oncle» acariâtre qui leur a payé le voyage.
Une galerie de gens ordinaires sont les principaux personnages de Trevor, un timide et une jeune fille culpabilisée par la mort de son père dans «Pour l’amour d’Ariane», un jeune égoïste dans «Péchés de famille». Un orphelin garçon de ferme qui épouse la fille de son patron dans «Lune de miel à Tramore », et qui pense avoir le plus gagné dans cette affaire. Petit détour en France dans «La graveuse ». Une jeune femme voit son mari partir avec sa sœur mais pour ses parents, c’est elle la responsable pour avoir introduit cet homme dans la famille («Le retour d’un mari »). L’écriture de Trevor est remarquable, minimaliste mais puissante, tout est dit, mais rien n’est de trop. La nouvelle est un genre qui lui convient à merveille et qui a fait sa renommée. Mais sa lecture n’est pas facile et doit en rebuter certains ce qui explique son relatif manque de notoriété en France, cela en dépit d’une œuvre de très bon niveau. Petite note d’humour dans «Les enfants du directeur » :
"Les sales brutes ont toujours quelque chose de comique, dit un élève. Voyez Hitler. Mussolini. Cromwell. Et le révérend Ian Paislay."
C’est écrit en 1991 et William Trevor est protestant, ce qui ne manque pas de sel.

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