Naissances de Pierre Péju
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Somptueuses naissances
Dans une très belle langue et avec des mots justes, Pierre Péju raconte trois naissances, dont deux sont pourtant douloureuses et tragiques. Une femme dans un camp de prisonnières accouche seule sur une table de pierre, sous le regard et les cris d’hommes agités, redevenus des bêtes devant la nudité féminine, mais lorsque l’enfant paraît, soudain le silence se fait et ils regardent, emplis d’émotion. La femme confiera son nouveau-né juste avant d’être déportée, sa seule façon de le sauver. La deuxième naissance est douloureuse aussi : l’enfant est mort in utero, il faut déclencher l’accouchement et le père dans tout cela, se sent bien inutile. Il nouera toutefois un lien avec son enfant mort. La troisième naissance est heureuse, dans les mains d’une jeune sage femme. Mais plus que des naissances, cruelles ou heureuses comme il en est, c’est le regard et les mots d’un homme qui touche ici : comme l’on voudrait que tous les pères puissent s’exprimer ainsi, même si tous doivent vivre ces émotions intérieures ! La naissance reste une affaire de femmes, l’homme lui, ne peut la donner, sa seule façon de faire naître, c’est d’écrire, des mots sous la douleur ou le plaisir de la plume. Un très beau texte.
Les éditions
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Naissances [Texte imprimé] Pierre Péju
de Péju, Pierre
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070414161 ; 5,67 € ; 07/06/2000 ; 127 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (2)
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Tout n'est pas rose... ni noir
Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 46 ans) - 20 juin 2006
La première naissance est quand même très... bizarre, avec ces voyeurs qui zieutent de l'extérieur l'entrejambe de la femme en train d'accoucher. Heureusement, la dernière histoire nous raconte une fin heureuse, avec des mots émouvants. Car c'est ça le critère si spécial de ce roman. Pierre Péju a pris tous les sentiments qu'il avait au fond de lui pour nous écrire des textes vraiment très beaux. Nous, femmes, on sent le ton très juste du narrateur (qui se met dans la peau du père) mais on est très émues de se rendre compte que les hommes puissent voir un bébé et tout ce qui l'entoure et entoure l'accouchement de cette façon. On n'arrive pas forcément à savoir ce qu'ils pensent vraiment, puisqu'ils ne disent pas tout haut ce qu'ils pensent au fin fond d'eux-mêmes. Grâce à Mr Péju, j'en ai eu un aperçu dans ce roman. Les hommes sont tout aussi émotifs que nous, ils ont aussi peur que nous, ils ont des sentiments très proches des nôtres finalement.
Bouleversant
Critique de Muchado (Paris, Inscrite le 21 avril 2006, 43 ans) - 25 avril 2006
Quelles histoires !
On se sent mal à l'aise en lisant les récits des deux premières naissances. Une douleur au ventre s'installe et ne vous lâche plus...
Quoi de plus beau qu'une naissance ? Mais quoi de plus dramatique aussi quand celle-ci se passe mal ?
De très beaux mots pour exprimer l'inexprimable, un beau pari tenu par Monsieur Péju.
A lire absolument !
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