Chamelle
de Marc Durin-Valois

critiqué par Jacky, le 28 avril 2005
( - 89 ans)


La note:  étoiles
Pour moral à toute épreuve
Histoire triste mais prenante de Rahne, sa femme, ses trois fils et sa fille, avec leurs brebis, chèvres et la chamelle qui quittent leur village, dont le puits est asséché, et traversent le désert à la recherche d'eau. Ils rencontreront d'autres populations déplacées, des militaires, des pillards... Enormément de violence, de malheur. Seuls la petite fille Shasha et son père en réchapperont pour se retrouver dans un camp de réfugiés au moment où la pluie se mettra à tomber en abondance. La fin est horriblement triste. Surtout ne pas lire en période de déprime! Toutefois, l'écriture est belle et permet de ressentir la chaleur, la sécheresse, la soif, les langues qui gonflent, etc. Essai de compréhension du fatalisme propre aux musulmans.
L'eau ou la mort 8 étoiles

Roman puissant.
A la recherche d'un des éléments le plus précieux : l'eau, la population est obligée de se déplacer pour survivre.
La soif poursuit toute une famille inlassablement à travers le désert.
Les hordes de bandits qui pullulent dans ces contrées commettent des atrocités sans nom pour extorquer de l'argent. Même les militaires ne répondent plus de leurs actes et usent de leur autorité pour se comporter en barbares.
La tristesse de perdre des êtres chers sans ne pouvoir rien faire , juste subir, est terrible.
Triste histoire où lorsque tout est perdu, l'on remet son destin entre les mains de Dieu.

Jordanévie - - 49 ans - 3 mars 2024


Porté à l'écran par Marion Hansel 10 étoiles

Le livre, très émouvant, est connu avec une avalanche de prix littéraires: prix national des bibliothèques, prix des cinq continents de la Francophonie, l'un des dix meilleurs livres de l'année selon Lire, Prix des lycées Luciole, etc..La réalisatrice Marion Hansel, disparue en 2020, en a fait un film envoûtant, à surtout ne pas manquer tant il prend à la gorge. Un documentaire sur la réalisatrice, qui fut diffusé par Canal+ en 2021, faisait de ce long métrage le centre de son oeuvre. Curieusement les acteurs s'appellent par le prénom donné par le roman, et non le leur propre, ce qui montre l'imprégnation de l'histoire sur les interprètes eux-mêmes qui avouent "ne pas être sortis indemnes de cette histoire". Il est intéressant de voir le lien entre le roman d'une part, le long métrage de l'autre, qui chacun ont leur personnalité sans jamais se trahir. A lire et voir donc!

Montral7 - - 45 ans - 3 mars 2021


ATTENTION PUR CHEF D'OEUVRE! 10 étoiles

Le prix Nobel Jean-Marie le Clezio lui a remis le Prix de la francophonie. Le magazine Lire l'a désigné comme l'un des vingt meilleurs livres de l'année, tous genres et pays confondus. Il a reçu aussi le Prix National des Bibliothèques. Bref, c'est une pépite que l'on s'arrache .
A noter que le film tiré du livre -"Sil le vent soulève les sables" a reçu le grand prix du festival international de Manaus par John Boorman et celui du festival international de l'environnement de Paris.
Sinon c'est un livre dur et poétique à la fois qui constitue ce que la littérature française peut apporter de plus beau, de plus fort, de plus universel. Le style notamment est absolument remarquable avec une économie formidable de mots.
On a soif, on rit, on pleure avec cette merveilleuse "Chamelle".

PsychoLittéraire - - 55 ans - 31 mars 2009


émouvant 10 étoiles

l'histoire de cette famille qui va vivre des moments atroces et des morts laissés sur leur chemin pour survivre et trouver de l'eau. Et l'amour d'un père pour son enfant.
Mais une fin bien triste!

Shakespeare11 - - 43 ans - 19 avril 2008


Attention: chef d'oeuvre ! 10 étoiles

Une famille ... un dromadaire ... des chèvres... la quête de l'eau dans un désert décrit avec sensibilité par un auteur talentueux... l'histoire d'un combat au quotidien malheureusement bien réel, qui -espérons le - ouvrira les yeux des occidentaux ...
En deux mots : lisez le !

Africa - - 55 ans - 28 juin 2007


Rien de nouveau 2 étoiles

En tant qu'occidentale, la transcendante beauté de ce livre m'aura sans doute échappée.

Je suis étonnée en lisant les quelques critiques ici que personne ne mentionne ne serait-ce même très brièvement, la barbarie dont est capable le personnage principal du livre, au travers d'actes que je ne vais pas dévoiler pour ne pas raconter l'histoire.

Sans ces horreurs, j'aurais très probablement de l'empathie pour quiconque à qui il arriverait les mêmes malheurs, mais là, rien. Pour sa femme et sa fille, oui.

Dans ce pays d'Afrique - qui peut être n'importe lequel - les filles, les femmes, ne doivent leur survie - et pas toujours - qu'à leur fonction reproductrice. Je fais un parallèle entre ces coutumes et celles en vigueur dans les livres de Giono - qui sont à peine différentes.

Pour finir, "Chamelle" me conforte dans l'idée que l'Afrique doit, si elle ne veut pas mourir, reconsidérer au plus vite ses coutumes - fussent-elles ancestrales - et dans le même temps, la place qu'elle accorde aux femmes.

Shannon - Paris - 60 ans - 23 juin 2007


Nécessaire pour le fond, dispensable pour la forme 4 étoiles

Peut-être est-ce parce que j'avais déjà lu un autre livre au sujet semblable (Issa, enfant des sables - Pierre Marie Beaude), toujours est-il que cette Chamelle m'a procuré un profond sentiment de déjà vu et j'ai eu tout au long du roman l'intuition de déjà connaître l'issue finale de cette fuite à la recherche d'un Ailleurs plus clément. Intuition qui s'est finalement vérifiée.
Comme dans beaucoup de romans aux morts à la chaîne, l'émotion n'a pas pris. S'il vous plaît, dites moi que ce roman est trop subtil pour émouvoir l'humble lecteur que je suis. L'appel au secours qu'il véhicule mérite bien un bel écrin !

Neveroes - Tournai - 35 ans - 30 mai 2005


Errance obligatoire 8 étoiles

Périple en quête d’espoir d’une petite tribu à travers les vastes étendues de sable. Un homme, Rahne, emmène sa famille, ses chèvres et son dromadaire loin du manque d’eau et de la famine. Des errants jetés au bord des routes, comme il en existe des milliers. Volontairement, l’auteur ne situe pas géographiquement le lieu du déroulement de l’histoire. Mais est-ce bien nécessaire ? L’histoire de cette famille, c’est celle de milliers d’autres familles qui chaque jour, quittent leurs terres dans l’espoir de trouver ailleurs une herbe plus verte et accessible. Le manque d’eau tue chaque année plus de gens que les guerres or de cela, personne n’en parle jamais.

C’est un formidable combat que nous retrace ici Durin-Valois, dans un style poétique (l’auteur a longtemps vécu en Afrique et on le sent quand il parle de tous ces défavorisés de la vie et de ces endroits desséchés qu’ils traversent). A lire absolument !

Sahkti - Genève - 50 ans - 28 avril 2005