Jésus après Jésus de Gérard Mordillat, Jérôme Prieur

Jésus après Jésus de Gérard Mordillat, Jérôme Prieur

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Spiritualités

Critiqué par Leura, le 30 avril 2005 (--, Inscrit le 29 janvier 2001, 73 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (55 756ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 5 228  (depuis Novembre 2007)

De la secte à la multinationale

Plus on croit savoir sur Jésus, moins on en sait. Les sources dont nous disposons au sujet de cet homme qui est à la base de notre civilisation sont incomplètes, contradictoires, et écrites de nombreuses années après son décès. Dans le nouveau testament, les écrits les plus anciens sont les épitres de Paul, qui reconnait lui-même ne jamais l'avoir rencontré, du moins de son vivant. On sait que probablement en avril 30, Yeshoua fut mis à mort de façon horrible et infamante. Ceux qui le suivaient, les disciples? Envolés, enfuis pitoyablement. Comment est-il possible que de cet échec dramatique soient nées des religions aussi puissantes que le christianisme? Avec une documentation en béton, et en s'appuyant constamment sur les évangiles, les actes des apôtres et les épitres, Mordillat et Prieur nous font une reconstitution hétérodoxe de l'Eglise primitive, où les surprises ne manquent pas. Pour Yeshoua, la fin du monde était imminente, plusieurs textes des évangiles l'attestent, disant que la génération d'alors la verrait. La construction du christianisme s'est élaborée au fil des siècles qui ont suivi, lors des conciles de Nicée et de Constantinople notamment. Ce qui était au départ une secte juive est devenu une religion universelle. Le personnage de Jésus a été déifié alors que dans les textes évangéliques, il ne cesse de dire qu'il n'est pas Dieu. (Exemple: "Quant à cette heure, personne ne la connait, ni les anges du ciel ni le fils, seul le Père la connaît" ou encore "Pourquoi m'appelles-tu bon? Seul Dieu est bon".)
Le personnage de Marie quasi divinisé, est plus que surprenant si on s'en tient aux textes. Elle apprend par Gabriel qu'elle va être la mère de Dieu, et quelques années après, quand Jésus enfant prêche au temple devant les docteurs de la loi, elle a tout oublié, elle ne le comprend pas.

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Question de point de vue

6 étoiles

Critique de Loupbleu (Antony, Inscrit le 8 mars 2005, 52 ans) - 16 juin 2005

J'ai noté que cet ouvrage "choquait" profondément un bon nombre de croyants qu'on ne peut aucunement soupçonner d'obscurantisme ou de fondamentalisme (Ghislaine en l'occurrence, je crois également Saint Jean-Baptiste). Je crois que cela est dû en premier lieu au point de vue iconoclaste des auteurs qui est d'essayer de comprendre Jésus dans un sens historique, en s'appuyant sur le témoignage de la littérature. Ce parti pris ne fait aucun cas de la nature divine de l'histoire.

Je crois que le reproche principal qu'on peut faire à ce livre est qu'il mélange des textes sacrés, des textes apocryphes, des hérésies, des pures hypothèses, en mettant tout "à plat", sans faire de distinctions. Cela a pour effet d'heurter la sensibilité des "dogmatiques" (sans sens péjoratif c'est à dire la religion telle qu'elle est enseignée par l'Eglise) et de donner des arguments faciles et fallacieux aux athées. D'où une première confusion.

De plus, le ton vif et ironique (peut-être mal placé) ne clarifie pas le point de vue des auteurs : quand ils parlent "d'échec dramatique" (c'est à dire la crucifixion de Jésus), c'est une façon dont on aurait pu considérer la chose à l'époque. Et c'est pour noter ensuite quelle est précisément l'originalité du catholicisme. Un autre point : le terme de "secte juive" replacé dans le contexte historique n'a rien de péjoratif.

Malgré les imprécisions sans doutes très dommageables, j'ai trouvé quand même la réflexion des auteurs très intéressante. Je pense qu'ils s'interrogent sur la façon dont s'est construite la religion catholique (mais d'un point de vue laïque). Mais ils regardent aussi ce qu'elle n'est pas devenue, comment se sont formés les dogmes (encore une fois sans sens péjoratif).

Le ton iconoclaste et ironique du livre m'a rendu la lecture agréable (mais peut-être à cause de mon athéisme "forcené" ?). Le découpage en courts chapitres est plutôt réussi.

En conclusion : Mordillat et Prieur ne tentent pas de démonter le catholicisme. Je crois que leur point de vue n'est pas celui de la polémique mais simplement de poser des questions. Pour les croyants, à ces questions, l'Eglise répond (les réponses de l'Eglise ne sont pas critiquées par les auteurs me semble t-il). Le processus est plutôt de remonter aux questions telles qu'elles se sont posées et étudier la façon dont on les a résolues. On peut considèrer que l'approche laïque de la religion n'est pas un point de vue acceptable : dans ce cas il ne faut pas lire ce livre. Personellement, je regrette que les auteurs n'aient pas été plus précis, à la fois sur les faits, les sources, sur leur point de vue et leur objectif.


Perplexité quand tu nous tiens....

1 étoiles

Critique de Ghislaine (, Inscrite le 13 avril 2004, 24 ans) - 15 juin 2005

Bonsoir Leura,


La critique de cette oeuvre me laisse perplexe... S'agit-il d'une libre interprétation de ce livre ou bien ta critique reprend-t-elle les thèses défendues par l'auteur ?

Dans tous les cas, toutes ces assertions brillent par leur parti-pris, dénuées de toute vérité et compréhension de l' histoire et la foi chrétiennes.

" Comment se fait-il que de cet échec dramatique soient nées des religions aussi puissantes que le christianisme ?" Tu parles de la mort du Christ et de la désertion de ses disciples, sans parler de la Pentecôte qui a suivi et du départ aux quatre coins de la terre des disciples, ni surtout de la Résurrection et de l'Ascension du Christ...

L'auteur prétend que d'une secte juive est née une religion universelle. Or le droit français ne s'y trompe pas, lui. Il distingue bien les différentes religions, reconnues dans leur existence et leur légitimité ET les sectes, interdites, elles.

Il est question ici de "Yoshua" et non d'un Dieu d'amour. Je crois reconnaître ici le terme employé par les Témoins de Jévoah, qui nous annoncent effectivement une fin du monde imminente.

" Jésus n'a cessé de dire qu'Il n'était pas Dieu ! " C'est une contre-vérité historique et biblique absolue ! Il aurait affirmé " Pourquoi m'appelles-tu bon ? Seul Dieu est bon."
Faux et archi-faux !

Au contraire, Jésus a dit : " Que tous soient UN, comme Toi et moi, Père, nous sommes UN ! " " Qui m'a vu a vu le Père (Dieu) ! ".....

Quant à Marie, " elle a tellement oublié et rien compris, " qu'elle se désintéresse totalement de nous et de toute logique, n'est-ce pas ? L'auteur ne savait-il pas qu' "elle méditait toutes choses en son coeur " et que sur la Croix, son Fils Jésus nous l'a confiée comme Mère et nous a confiés à elle ?

Leura, ne crois surtout pas qu'emportée par mon enthousiasme, j'ai voulu me montrer agressive ou intolérante. Pas du tout, mais j'estime avoir le droit de défendre ma foi quand des auteurs font preuve d'intolérance et d'incompréhension vis-à-vis de la foi catholique. Cela dit, j'espère que cet échange ne nuira pas à nos échanges ultérieurs. Je pense que chacun a effectivement le droit de dire ce qu'il pense, mais c'est vrai pour tous et toutes.


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  Jésus après Jésus à la télé 2 Leura 26 juin 2005 @ 09:24

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