critiqué par Aaro-Benjamin G., le 3 mai 2005
(Montréal - 55 ans)

La note: étoiles

Le purgatoire

Le cinquième tome de la série et l’un des plus fort.

Quatrième de couverture:
Dans une étrange cité enveloppée de brume, édifiée selon un plan géométrique très particulier et envahie d'apparitions effrayantes, trois hommes en noir dissertent sur la nature d'une relique vénérée au fond d'une chapelle sinistre : le crâne du mystérieux Saint Mauvais.
Au pied de la Vierge Noire de Rocamadour, une horde de mercenaires à demi morts massacre des pèlerins en criant le nom de Gog, général des armées de l'Antéchrist.
En Avignon, le grand inquisiteur Nicolas Eymerich brûle les ouvrages les plus blasphématoires que la terre ait jamais portés.
Et dans un ailleurs sans repères, dans un espace où le temps n'a plus de sens, les pièces d'un puzzle terrifiant s'assemblent.
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C’est toujours avec un plaisir renouvelé que je me plonge dans les brumes du moyen-âge pour côtoyer le terrible magister dans sa folie de rectitude. Bien qu’encore une fois construit avec trois lignes directrices en chapitres alternés, cet épisode est plus serré. Les phénomènes étranges qui affectent les personnages sont expliqués presque immédiatement par le support des autres univers.
La trame principale est celle où Eymerich combat les hérétiques, fabriquant de zombies et d’hallucinogènes. Elle est agrémentée par une aventure au temps zéro dans les méandres du purgatoire d’Eymerich, univers parallèle où il vit encore après sa mort pour poursuivre son œuvre.
Très complexe tout ça ? Oui à première vue. Mais Evangelisti contrôle tous les fils de sa toile d’araignée géante à notre plus grand plaisir. Il vulgarise son monde éclaté tout en conservant un niveau d’érudition capable de satisfaire les adeptes de mythes et d’histoires. Du fantastique tout simplement brillant.

Terrain conquis !

Un volume plus épais que les précédents, ce qui n'est pas pour nous déplaire.
La recette est la même avec ses tiroirs temporels qui s'entrechoquent, mais avec un cran au-dessus lié au fait que certaines thématiques (notamment le "parcours" de l'âme après la mort terrestre, ainsi que les cycles de la réincarnation...) peuvent nous toucher particulièrement. Connaissant bien cet univers, je trouve que l'auteur, fort de ses expériences personnelles ou de ses recherches documentaires (je ne sais lesquelles ont primé), a su rendre crédible et touchant son roman. Ce dernier peut parfois paraître un peu complexe et confus du fait de ce foisonnement d'idées (j'ai ressenti que l'auteur voulait tellement nous faire transmettre ses connaissances, notamment sur la partie historique, peut-être un peu trop, ce qui alourdit le récit). Donc, pour ces raisons, je ne conseillerais pas ce cinquième opus à un novice de la saga d'Eymerich. Pour les autres, oui je conseille cette captivante lecture d'un auteur impressionnant de maîtrise.

PPG - Strasbourg - 49 ans - 8 août 2013