La belle de Moscou de Victor Erofeev
( Russkaâ krasavica)
Catégorie(s) : Littérature => Russe
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Pour le moins mouvementé !
Ceci est le tout premier roman d’Erofeev et il date de 1990. On le qualifie d’auteur de la perestroïka et il en a écrit plusieurs depuis. Erofeev est né en 1947 et est fils de diplomate. Il était censuré en URSS jusqu’en 1989.
L’héroïne du livre s’appelle Irina, ou Ira, et est une superbe jeune femme d’une trentaine d’année ou un peu moins. Elle tourne la tête à tous les hommes qu’elle rencontre et ne se gêne pas pour en consommer énormément. Mais elle ne consomme pas que des hommes, les femmes sont très loin de lui déplaire, comme sa meilleure amie Xénia par exemple. Nous sommes cependant très loin d’un roman de sexe !… A travers elle, nous allons découvrir certains aspects de la vie à Moscou et dans un certain milieu, celui des favorisés.
Ira tombe amoureuse d’un homme important en URSS, Vladimir Sergueïevitch. Celui-ci est marié, mais cela ne va pas empêcher une longue et tumultueuse relation. Elle sera tumultueuse car Ira va exiger qu’il l’emmène au théâtre ou à l’opéra, bref dans des lieux publics où ils se montreront ensemble. Elle ne manquera pas d’y faire scandale de temps à autres. Mais voilà que Vladimir Sergueïevitch meurt dans ses bras et qu’elle constate, quelques semaines plus tard, qu’elle est enceinte. Une fois Vladimir mort, cette relation va lui apporter pas mal d’ennuis…
Son comportement devient bizarre. Elle commence par de faire baptiser, puis va se prendre pour la Jeanne d’Arc russe, pas moins !… Elle serait chargée de purifier le peuple russe !…
Et voilà qu’elle se met aussi à voir des fantômes qui viennent lui parler dans sa chambre !…
Par son amie Xénia, qui a quitté l’URSS et a épousé un dentiste français, nous aurons des avis sur ce que les Russes peuvent penser du mode de vie en Occident et ce que devient la leurs quand ils ont fait le pas.
Le moins que l’on puisse dire est que la vie d’Ira est bien loin d’être tranquille !
Cela dit, Erofeev utilise très souvent une technique qui perturbe son lecteur. Bien souvent Ira se met à nous parler de situations qui ne se sont pas encore produites dans le récit. Et nous nous demandons bien de quoi il s’agit. Après de nombreuses approches, nous y arriverons enfin. Là où il est vraiment bon c’est dans les colères ou les emportements d’Ira, et il n’en manque pas !… Cette femme a une énergie et un ressort hors du commun !
J’ai terminé ce livre, mais je me suis souvent dit que cet auteur a dû progresser s’il en a écrit d’autres. Il est loin d’être mauvais, mais je crois que ses romans suivants doivent être meilleurs, peut-être mieux construits, plus faciles à suivre. Il n’empêche aussi que ce livre contient des idées sur Dieu et la religion qui ne sont pas sans intérêt.
Les éditions
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La Belle de Moscou [Texte imprimé], roman Victor Erofeev trad. du russe par Antoine Pingaud et Luba Jurgenson
de Erofeev, Victor Jurgenson, Luba (Traducteur) Pingaud, Antoine (Traducteur)
Albin Michel / Les Grandes traductions.
ISBN : 9782226048561 ; 18,60 € ; 28/08/1990 ; 326 p. ; Broché
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