Le fou de Bergerac
de Georges Simenon

critiqué par Killeur.extreme, le 9 mai 2005
(Genève - 43 ans)


La note:  étoiles
Le hasard fait parfois mal les choses
Maigret est invité chez Leduc, un de ses anciens collègues ayant pris sa retraite, il profite d'une vérification qu'il doit faire à Bordeaux pour prendre quelques jours de vacance. Pendant le trajet, un homme se comporte bizarrement et profite d'un ralentissement du train pour sauter en marche, Maigret a la mauvaise idée de vouloir le suivre et reçoit une balle dans l'épaule, il est conduit au village de Bergerac, où il est pris au départ pour le fou qui sévit dans la région. Maigret, bloqué au lit à l'hôtel, décide de s'occuper de cette affaire....

Ce Maigret est assez différent des autres, d'une part le commissaire se retrouve incapable de bouger à cause de sa blessure, les notables du village le discréditent (ça c'est un peu courant dans la série), sa blessure a l'air d'agir sur ses facultés mentales, sa femme a aussi un rôle plus important qu'à l'accoutumée puisqu'elle lui sert à la fois de garde-malade et d'assistante. Comme toujours l'atmosphère est très bien rendue par un Simenon qui excelle dans les descriptions de ses personnages, des lieux, bien que la plupart du roman se déroule à huis-clos. Encore un bon livre de plus dans cette série.
Bien écrit. 8 étoiles

Simenon a écrit ce roman en mars 1932 à l'Hôtel de France et d'Angleterre à la La Rochelle, comme on sait tout sur lui. L'intrigue est intéressante, bon là Simenon se situe dans un train et il est lui-même témoin de la fuite d'un homme, il le suit, il se blesse et atterrit dans un petit village vers Bergerac, ou vers Sainte-Clotilde dans la Meuse d'après l'adaptation de 2002 avec Bruno Crémaire. C'est un peu comme un épisode d'arabesque, l'inspecteur est sur place sur le lieu du meurtre, quelle chance. Là il découvre le fin mot du village, ce groupe de personnages, ils se connaissent tous et se côtoient continuellement. Un beau roman bien réfléchi, la même base que tous ses autres romans, Simenon l'a écrit à l'intérieur d'une belle suite face à l'océan, ce boulot est intéressant.

Obriansp2 - - 54 ans - 19 octobre 2017


Maigret dans de beaux draps ! 7 étoiles

L’originalité de ce roman tient au fait que notre commissaire est cloué au lit (On pense aux schémas qui suivront comme par exemple « Fenêtre sur cour » ou « L’homme de fer » célèbre feuilleton avec Raymond Burr) dû à une blessure occasionnée à l’épaule par un individu qui juste avant partageait le même compartiment du train allant sur Bergerac. Dès lors il se retrouve d’abord à l’hôpital puis dans le meilleur hôtel de la vile où là, il est pratiquement aux petits oignons, dorloté par sa femme venue le rejoindre, lui servant même de poisson pilote, dans cette épineuse enquête…
Malgré à mon goût une fin quelque peu complexe, ce roman est une réussite.

Pierrot - Villeurbanne - 73 ans - 21 août 2017


Maigret à la manœuvre. 6 étoiles

Maigret… Autres temps, autres mœurs… le lecteur d’aujourd’hui est surpris du ton de la prose de Simenon dans cette série prolifique, largement connue et diffusée… ici pas de politiquement correct en ce qui concerne le féminisme ou le racisme.
Maigret et les personnages qui l’accompagnent dans cette petite enquête ont une liberté de parole qui choque si l’on ne remet pas cette histoire dans le contexte historique. Ecrit en 1932, la société française est encore loin d’avoir traversé la guerre et la révolution des mœurs de 1968. Ainsi, ce petit roman, outre l’intrigue policière qui est le véritable objet de l’histoire, rend-il une image très intéressante de la société française des années 30 : Une mme Maigret soumise, des stéréotypes raciaux incroyables aujourd’hui… (sans parler du vocabulaire utilisé), une bourgeoisie de province sûre d’elle et dominatrice, voilà le portrait que l’on a de Bergerac, petite ville lambda de province dont la structure sociale et culturelle pourrait se décliner partout ailleurs en France à l’époque. Simenon, portraitiste n’oublie cependant pas son talent de conteur d’histoire noire et donne l’envie au lecteur de vite achever ce roman pour connaître le fin mot de l’histoire.
Un bon petit roman policier qui « fait le travail » donc… un bon moment de détente.

Vince92 - Zürich - 47 ans - 27 août 2015


Maigret, l'homme araignée. 8 étoiles

Ayant reçu une balle dans l'épaule, notre cher commissaire est cloué dans son fauteuil.
Tranquillement, comme une grosse araignée il va tisser sa toile, et immobilisé attendre que sa proie se prenne dans les fils.
Madame Maigret, un brin servile, va l'épauler dans cette enquête menée de main de maître.
Simenon est à son aise dans cette ville de province dans laquelle les notables cachent un lourd secret.
Cet air paisible est trop vrai pour ne pas cacher de mystères.
Un Maigret en grand forme, cousin de l'homme de fer, toujours aussi fin limier et percutant.
Maigret qui ne pense pas, qui ne juge pas, qui livre la vérité et qui tire sa révérence.
Un bon Simenon, comme d'habitude.

Hexagone - - 53 ans - 18 avril 2014


Maigret alité 8 étoiles

Même alité suite à une balle dans l'épaule, le Commissaire ne perd rien de ses capacités de perception de l'âme humaine. Maigret percera les secrets cachés de la petite ville de Bergerac.

L'atmosphère d'une petite ville de province française dans les années trente est bien restituée, mais l'on sait que le point fort de Simenon constiste précisément en la description d'atmosphères.

On y verra aussi une référence aux articles d'Albert Londres décédé à cette époque.

Fa - La Louvière - 49 ans - 20 décembre 2011


Je ne suis pas fou ! 7 étoiles

Alors qu’il poursuit un homme qui vient de tirer l’alarme du train dans lequel il voyageait, Maigret reçoit une balle dans l’épaule. A l’hôpital de Bergerac, on le prend pour le fou qui sévit dans le coin et qui a déjà signé quatre crimes dont deux mortels.
Heureusement la méprise est vite solutionnée par un collègue qui habite la ville. L’enquête peut commencer. Car c’est Maigret qui s’en charge, cloué au lit, soit, mais fort de sa notoriété, il mène son petit monde à la baguette. Même madame Maigret qui est venue à son chevet, qui lui raconte ce qu’elle voit autour d’eux et bourre la pipe de son bonhomme de mari ( j’ai dit « bourré, restons sérieux ici … ). C’est donc peut-être le seul roman de Simenon où Maigret reste alité tout au long du récit. Et le coupable sera trouvé et l’enquête bouclée de main de maître.

Catinus - Liège - 73 ans - 25 septembre 2010