Edward Sheriff Curtis, 1868-1952
de Hans Christian Adam

critiqué par Spirit, le 15 mai 2005
(Ploudaniel/BRETAGNE - 64 ans)


La note:  étoiles
Un fabuleux témoignage
Edward S. CURTIS (1868-1952) a parcouru le continent Américain afin de récolter prises de vues photographiques et textes sur la vie des Indiens d’Amérique du nord. Son périple de trente ans l'a amené à visiter des centaines de tribus, amassant ainsi plus de 2000 photos et vingt volumes de textes.
Ce livre nous montre les Indiens tels qu’ils étaient, dans leur vie de tous les jours et reste un témoignage unique pour qui s’intéresse à ces peuples décimés.
L’on découvre à travers les clichés des regards magnifiques d’enfants, de femmes, d’hommes alors que l’éradication de leurs civilisations était déjà bien avancée.
C’est un ouvrage magnifique par son contenu plein d’humanité que l’on sait avoir été ( et être encore) bafouée par une certaine idée de la société de « l’homme blanc ».
Ces êtres humains que l’on a tenté de décimer retrouvent leur place dans ce monde grâce aux témoignages de Curtis.
Photos formidables pour la reconnaissance d’une identité que l’on a tenté de détruire totalement.
Quel beau souvenir ! 9 étoiles

Heureusement qu'Edward S. Curtis a eu la merveilleuse idée de tenter de conserver en images un monde qu'il savait être amené à disparaître !

Je trouve très émouvant de voir ces visages de simples hommes ou femmes ou de chefs avec leur beau casque à plumes et a l'air si solide.

Et dire que, quand j'étais petit, j'étais toujours pour John Wayne ! Je me trompais vraiment de sauvage !

Je crois que le traitement réservé aux Indiens d'Amérique du Nord par nos béotiens d'immigrés européens a presque été un cas unique dans l'histoire. Faire disparaître tout un peuple avec un dernier massacre à Wounded Knee (appelé "une bataille") et maintenir les derniers survivants dans des réserves, il faut le faire !... A ce propos, savez-vous que le plus vieux prisonnier politique toujours emprisonné est un Indien Lakota et c'est aux Etats-Unis !...

Je ne peux résister à l'envie de donner une nouvelle fois ces phrases extraites de la préface faite par Jim Harrison pour le livre du photographe français Guy Le Querrec et intitulé "Sur la piste de Big Foot"

" La statue de la Liberté, cette salope fréquemment malveillante, souffre d'une énorme tumeur abdominale qui a envahi son cerveau et ses yeux. Dès qu'il s'agit des premiers habitants de l'Amérique, elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer ou de la vache folle, elle a oublié son passé et ses yeux aveugles sont incapables de voir le sort terrifiant réservé à la plupart des tribus indiennes."

Jules - Bruxelles - 80 ans - 8 juillet 2006