Je suis un chat
de Natsume Sōseki

critiqué par Catinus, le 19 mai 2005
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Miaou !
Un chat est hébergé chez le professeur Kushami. Il est dans cette maison comme il pourrait très bien ne pas y être : comme on dit, il fait partie des meubles.
Son nom ? Il n'en a pas. Nous dirons donc " notre chat ". S'il ne sait pas parler aux êtres humains, il voit tout, comprend leur langage et sait même lire les lettres privées. Pratique !

Notre chat déteste les êtres humains. Il les trouvent stupides, imbus de leurs petites personnes, s'agitant sans cesse dans des activités ridicules.
Texto : " Voici une bonne définition de l'être humain : il suffit de dire que ce sont des individus qui se créent sans cesse des choses dont ils n'ont pas besoin et passent ensuite leur temps à s'en plaindre. "

Un des intérêts majeurs de ce roman - extrêmement drôle - réside dans les conversations qui se tiennent chez le professeur, un être grincheux et misanthrope, qui reçoit la visite " d'amis ", tous aussi farfelus que lui, sous l'oeil très attentif de notre chat, aux oreilles bien tendues.
Pour exemple, on épiloguera sur " l'écriture de poèmes d'un genre moderne ", du doctorat sur la " Dynamique de le Pendaison et de la Stabilité du gland " suivi d'une " Étude sur le Mouvement des Corps Célestes ".

On s'y chamaille beaucoup, chez le professeur. A commencer par lui, sa femme, ses filles, la bonne. On s'y crêpe le chignon.
Le roman fourmille de " bas de pages ", soit des références à la culture japonaise. Les " discutailleurs " s'envoient à la figure des maximes, des proverbes, des extraits d'oeuvres littéraires de toutes sortes. Ce qui transforme ces joutes verbales - à propos de tout et n'importe quoi - en des thèses, dialogues-monologues qui se veulent être très tendances pour l'époque mais qui parfois, tournent au ridicule, but voulu et recherché par l'auteur.

" Je suis un chat ", dit-on en quatrième de couverture, " suffit amplement à démentir l'opinion si répandue selon laquelle les Japonais manquent d'humour. "
J'ajouterai que l'on pourrait très bien assimiler, sous certains aspects, le style de Natsume Soseki à celui de Nicolas Gogol.

Une splendeur !!!