Homo Japonicus
de Muriel Jolivet

critiqué par Catinus, le 19 mai 2005
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Où est la sortie de secours ?
Voici un ouvrage de sociologie.
Muriel Jolivet prend son parti : elle dénonce, tambours battants, les travers de la société japonaise contemporaine.
Cet ouvrage - remarquable - compte 570 pages. J'en ai fait le tri, me limitant à la lecture des deux tiers environ.

Cette description du Japon actuel est extrêmement effrayante. Un leitmotiv : la perte de tout repère.
Pour simplifier ce qui se veut être un résumé - bien subjectif ! -, j'épinglerai quelques pages :
- La pauvre vie des salariés japonais.
- Le test : " L'âge où les maris deviennent encombrants ". Texto : votre travail est votre seule raison d'être - Vous ne communiquez pas plus avec votre femme qu'avec vos enfants - vous n'avez aucun passe-temps, etc...
- Le test : " Qu'aimeriez-vous dire à votre famille ? " Texto : je voudrais que ma femme augmente mon argent de poche - je voudrais avoir le droit de dire " je n'en peux plus ! ", etc...
- Quelques beaux cas de Karôshi ( mort de surmenage ).
- Buts recherchés par les femmes et les hommes.
- Le quartier de " Sanya, last exit ", un ghetto pour ceux qui ont tout lâché et qui n'existent plus.

Vous l'aurez compris, Muriel Jolivet nous parle ici des victimes de la récession, des enchaînés à leurs entreprises.
Et pour couronner le tout, on retrouve ici et là, des propos plus qu'accablants sur la société japonaise.

Si vous avez une haute considération pour le Japon et tout ce qu'il entraîne avec lui, gardez vos illusions et ne lisez surtout pas ce livre. Pour ma part, il m'a enlevé toute envie d'y mettre un jour les pieds. Mais je conserverai toujours la part la plus appréciable : la découverte de cette culture admirable et délicieuse.