Le temps des conformismes : Journal de l'année 2004
de Paul Valadier

critiqué par Shelton, le 21 mai 2005
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Une année à redécouvrir...
Les éditions du Seuil ont pris l’habitude de demander à un auteur, une personnalité, de nous faire un journal de l’année et ainsi de nous permettre de revivre une année entière sous la loupe d’un autre… J’avais déjà apprécié ceux de Edgar Morin (1994), de Jean-François Revel (2000) et Alain Minc (2001). Pour 2004, c’est Paul Valadier qui s’y est collé et je suis très emballé du résultat que je viens de lire…
Mais comme je sais que certains ne connaissent pas, ou très peu, cet intellectuel, je prendrai le temps de vous le présenter simplement. C’est un Jésuite, il est théologien et il enseigne la philosophie et la théologie au Centre Sèvres de Paris. Il a dirigé, un temps, la revue Etudes, revue jésuite dont la tenue intellectuelle n’est plus à prouver. Il a écrit de nombreux ouvrages et sans vouloir être exhaustif je voudrais citer celui que j’ai le plus aimé, Lettre à un chrétien impatient (1991). Pourquoi ? Parce que, comme dans «L’Eglise en procès» ou dans ce dernier ouvrage «Le temps des conformismes», Paul Valadier, tout en étant à l’intérieur de l’Eglise, est un homme intègre et direct, qui écrit ce qu’il pense, argumente sans parti pris, sans préjugé, bref il fonctionne comme un parfait honnête homme et le lire est un grand plaisir… mais aussi une source de réflexion.
Son voyage au cœur de l’année 2004 est donc jubilatoire. Après quelques trois cent pages on a l’impression d’avoir parcouru une année mais surtout d’être devenu plus… non pas intelligent… je dirais plus lucide ! Oui, je crois que Paul Valadier nous invite à ouvrir les yeux, les oreilles, nos cœurs… Il nous invite à redevenir des hommes debout qui avancent…
Pour ceux qui ne seraient pas croyants, n’ayez aucune crainte, ce livre n’est pas celui d’un évangéliste ou missionnaire. Non, juste un intellectuel qui prend le temps de réfléchir, de nous faire partager ses regards, ses craintes, ses doutes, ses espérances…
Certaines petites anecdotes devraient aussi vous amuser comme sa visite de la maison de Juliette (celle de Roméo) lors d’un voyage en Italie… Ou son regard sur Zidane… Oui, une année entière, ce n’est pas seulement des concepts philosophiques, c’est aussi une vie de tous les jours avec ses joies, ses peines et, même, ses deuils…
Bonne lecture de cet ouvrage atypique que j’ai beaucoup aimé…