Où est passée la lance ?

Cette série de bande dessinée vient se positionner dans une littérature qui connaît actuellement un grand succès. Il est difficile de lui donner un nom, ni même de déterminer quel est l’ouvrage qui a commencé à mettre le feu à la poudre… On trouve dans ce genre, côté romans, «L’anneau du pécheur» de Jean Raspail, mais c’était déjà en 1995, et, plus récemment, les romans de Dan Brown… Côté de la bédé, on ne fut pas en reste avec «Le troisième testament» de Dorison et Alice, le «Décalogue» de Giroud et, surtout, «Le triangle secret» de Didier Convard… Le point commun à tous ces ouvrages est de nous raconter de merveilleuses histoires dans un cadre historique où le religieux prend une grande place. Le religieux peut avoir différents aspects, ça peut aller jusqu’au mystère total, à l’ésotérisme le plus opaque, avec aussi, reconnaissons-le, des bases réelles qui peuvent se cantonner au néant le plus absolu ! Et c’est bien là la question de fond de ces œuvres…
Que l’on me comprenne bien ! Je ne reproche pas à un auteur d’inventer une histoire de toutes pièces. Je serais même tenter de l’admirer et de lire son histoire avec plaisir. Mais dans ces histoires, ces récits, les choses sont beaucoup plus complexes, les personnages réels et les situations historiques se mêlant intimement à la réalité sans que le lecteur ne puisse faire le tri… à moins d’être un expert ce qu’il n’est que très rarement… Alors je sais bien que l’on peut lire au début de certains ouvrages la mention suivante : Ce travail est une oeuvre de fiction bâtie sur l’interprétation de quelques faits historiques, c’est un récit romanesque que le lecteur doit aborder en tant que tel. Mais est-ce bien suffisant ? A titre personnel, connaissant bien l’histoire des religions, je prends un grand plaisir à lire ces ouvrages, en particulier ces bandes dessinées, mais je suis sûr que ce n’est pas le cas de tout le monde et que, pour ceux qui ont le moins de connaissances, elles présentent même le risque d’induire en erreur…
Le gardien de la lance est un récit très bien construit et qui nous emmène, dans un premier temps, dans l’Allemagne Nazie. La garde noire, les SS, veut s’emparer de la lance qui a percé le côté du Christ car elle donne un certain pouvoir à celui qui la possède… Et nous sommes partis dans une histoire qui hésite à pencher du côté d’Indiana Jones plusieurs fois… mais heureusement les auteurs ont plus d’un tour dans leurs manches pour nous faire plonger alternativement dans le politique, dans le religieux, dans fantastique…
Les époques historiques vont aussi se succéder car cette lance n’est pas restée enterrée pendant des siècles, elle a vécu, elle est passée dans plusieurs mains… Quant à la partie la plus récente du récit, elle est agrémentée d’un jeu sur la gémellité … Deux enfants, deux êtres humains, le bon et le mauvais, le blanc et le noir…
Le mode narratif est très agréable pour le lecteur qui ne voit pas le temps passer et qui attend avec impatience le prochain volume car, c’est bien là le problème, il y a déjà trois tomes sortis et on ne sait pas combien il en faudra à Ferry et Ersel pour aller au bout de leur histoire… et aussi pour nous dire où se trouve aujourd’hui cette fameuse lance car j’ai envie de la récupérer pour dominer le monde à mon tour… Mais c’est là une autre histoire…

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  Le don de Salâh al-Dîn [Texte imprimé] dessin, Ersel scénario, Ferry...

  de Ersel, (Illustrateur) Ferry, (Scénariste)
  Glénat / La Loge noire
  ISBN : 9782723441872 ; 13,90 € ; 11/02/2004 ; 48 p. ; Cartonné

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