Quelque chose noir
de Jacques Roubaud

critiqué par MOPP, le 23 mai 2005
( - 88 ans)


La note:  étoiles
Les mots sont devenus comme des stèles
"Les mots sont devenus comme des stèles", c'est extrait du recueil, page 123. Jacques ROUBAUD a perdu un être cher et il a écrit ce recueil de poèmes-méditations.

J'ai d'abord été attirépar le fait que J.R. mathématicien-poète, a été coopté à l'OULIPO par QUENEAU. Ce prof d'Univ a inventé les contraintes dites du "baobab" et celle du "haïku oulipien généralisé".

Mais ici, il s'exprime en vers libres dans lesquels le "blanc" joue un rôle essentiel, le blanc, silence plastique, forme suprême de l'harmonie, mais aussi zone de non-conflit permettant de parer à l'angoisse (cf. Antoine FRANZINI, Une aphonie éloquente).

Après ma lecture, j'ai également cherché sur le net et je suis tombé sur un article intéressant de Philippe RAHMY, ce qui m'a permis d'approfondir ma deuxième lecture.

J'ai été incapable de trouver la ou les contrainte(s) utilisées, mais n'est-ce point le meilleur qui pouvait m'arriver ?

Voici les numéros des pages qui me semblent essentielles : 19, 23, 30, 43, 57, 95, 123.

Je me permets de vous recopier un extrait (page 19) pour illustrer mon propos au sujet des blancs (représentés ici par ( ))

"Où es-tu : ( )
( ) qui ?
Sous la lampe, entourée de noir, je te dispose : ( )
En deux dimensions ( )
Du noir tombe ( )
Sous les angles, comme une poussière : ( )
Image sans épaisseur ( ) voix sans épaisseur ( )
La terre ( )
( ) qui te frotte ( )
( )
Le monde ( )
( ) dont plus rien ne te sépare ( )
Sous la lampe, dans la nuit, entouré de noir, contre la porte."
Mots stèles 8 étoiles

Mots stèles
Mots murs
Mots pierres
tombales

Mots morts
qui nous séparent
des autres
de nous
du monde

Lucien - - 69 ans - 23 mai 2005