Le Cid de Corneille

Le Cid de Corneille

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre

Critiqué par The Beauty, le 22 avril 2001 (rueil-malmaison, Inscrite le 22 avril 2001, 37 ans)
La note : 3 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 24 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 283ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 33 714  (depuis Novembre 2007)

Pas super, mais y'a pire

Je trouve ce livre un peu ennuyeux, car il est trop long et il est écrit dans plusieurs éditions en toutes petites lettres.
En plus, c'est plutôt vieux et donc c'est écrit en ancien français (c'est plutôt gênant d'avoir encore des anciens mots dans les livres " d'aujourd'hui ",même si l'histoire n'est pas vraiment récente.)
L'histoire est pas mal, mais les personnages cherchent un peu tous une vengeance, et à la fin c'est un peu " barbant ". Aussi, ce livre est une pièce de théâtre, donc c'est plus fascinant de la jouer que de la lire comme on le fait en ce moment dans les cours de littérature française. Mais sinon ça peut aller parce que honnêtement, y'a pire!!

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Les éditions

  • Le Cid [Texte imprimé], tragi-comédie, 1637 Corneille éd. présentée, établie et annotée par Jean Serroy,...
    de Corneille, Serroy, Jean (Editeur scientifique)
    Gallimard / Classique
    ISBN : 9782070409181 ; 2,50 € ; 14/05/1999 ; 234 p. ; Poche
  • Le Cid [Texte imprimé] Pierre Corneille lecture accompagnée par Claire Villanueva,...
    de Corneille, Villanueva, Claire (Editeur scientifique)
    Gallimard / La Bibliothèque Gallimard
    ISBN : 9782070405275 ; 4,47 € ; 09/02/2008 ; 234 p. ; Poche
  • Le Cid [Texte imprimé] Corneille présentation, notes et dossier par Frédéric Maget,...
    de Corneille, Maget, Frédéric (Editeur scientifique)
    Flammarion / Étonnants classiques (Paris)
    ISBN : 9782081208209 ; 1,49 € ; 07/11/2008 ; 189 p. ; Broché
  • Le Cid [Texte imprimé], tragi-comédie Pierre Corneille
    de Corneille,
    Pocket / Pocket. Classiques
    ISBN : 9782266296175 ; 1,90 € ; 13/06/2019 ; 112 p. ; Poche
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Entre l'honneur et l'amour....

9 étoiles

Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 53 ans) - 19 août 2021

L’infante du roi d’Espagne aime Rodrigue qui aime Chimène, qui est aimée par Don Sanche, tous piégés par la querelle d’honneur des pères de Rodrigue et de Chimène, Don Diègue et don Gomès. En ce temps-là, l’honneur n’était pas un vain mot et le sang coulait facilement pour le venger, au détriment de toute autre considération, même de l’amour. Et c’est ce qui rend le récit de Corneille d’autant plus tragique.

Certes, l’action devait être concentrée en pièce de théâtre, et donc les exaltations de la haine et de l’amour exagérées pour les besoins de la représentation. C’est pour cela que je n’ai pas trouvé l’ensemble d’une grande justesse psychologique. Mais ça ne se laisse pas moins lire et surtout apprécier les formulations et les vers, qui eux, sont toujours très justes. Corneille savait vraiment y faire, et avec « Le Cid », il a produit là son chef d’œuvre, qui m’a paru la plus équilibrée des pièces qu’il a créées.

ô rage, ô...

10 étoiles

Critique de Maranatha (, Inscrit le 17 janvier 2019, 52 ans) - 2 février 2020

Je n'avais jamais lu ce livre.
C'est la version gratuite et téléchargeable de chez A...... qui m' a donné envie , comme quoi.
Je n'avais aucune idée de ce dont il s'agissait, que vaguement il y avait deux héros Chimène et Rodrigue pas plus, ça faisait léger.
Dès les premières phrases j'ai été charmé, captivé. J'ai découvert que de célèbres phrases faisaient partie de cette pièce.
Le rythme dû aux alexandrins m'a accompagné tout le long du livre.
Il se lit très vite, je n'ai pas perdu une goutte de cette tragédie. J'aurais voulu qu'elle dure plus longtemps.
Je pense qu'il faut la relire plusieurs fois, il y a tant de préoccupations humaines qui y sont décrites.
L'amour, la vengeance, l'honneur, le courage, le devoir, le bonheur, les tiraillements de la conscience, etc.
Je le relirai sans doute, durant un voyage en train ou dans le RER.
Captivant.
Je comprends que les jeunes élèves aient du mal avec ce genre de texte, cela peut rebuter, il faut sans doute se sentir concerné et s'y intéresser.
Les thèmes traités sont tellement universels et intemporels que ce livre figurera toujours dans les indispensables.

Le Cid vient d'Espagne, et le cidre, de Normandie

8 étoiles

Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 2 avril 2019

Tout d’abord quel plaisir de retrouver in situ ces morceaux de bravoure que je trimballais jusqu’à présent dans mon inconscient littéraire (« ô rage ! ô désespoir... », « Rodrigue, as-tu du cœur ?... », « Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années », « Nous partîmes cinq cents... », « A vaincre sans péril on triomphe sans gloire... », « Va, je ne te hais point... »). C’est là que je me dis que Corneille avait frappé un grand coup quand même : quel sens de la formule, quelle fougue ! Quel plaisir de lire les réparties incisives, entre Don Diègue et le Comte par exemple, ou les échanges courts et vifs entre Chimène et Rodrigue (dans l’Acte 3, scène 4 en particulier).

Il y a un côté « Cape et Épée » qui donne un ton enlevé, trépidant, tourné vers l’action. Le célébrissime récit de Rodrigue, contant la défaite des Maures, est à ce titre tout à fait caractéristique. Il y a également un côté baroque dans Le Cid : le déroulé un peu pompeux du verbe cornélien, parfois excessif, tend quand même à faire sourire même s’il faut reconnaître que cela participe à l’amplitude général de la pièce. Ainsi voit-on Rodrigue, « qu’on n’avait jamais vu les armes à la main », abattre sans coup férir le père de Chimène, un officier pourtant redoutable et aguerri...

J’ai eu aussi, je le confesse piteusement, un peu de mal avec certains des plus longs monologues : c’est qu’on ne lis pas des tragédies classiques tous les jours... De même je me suis interrogé sur le traitement fait à certains personnages secondaires. Franchement le rôle de l’Infante par exemple m’a paru purement décoratif, tandis que Don Sanche en amoureux éconduit aurait pu être rendu un peu plus épais à mon goût. Le Roi aussi semble complètement dépassé par les conflits entre ses officiers, rendus fous par les questions d’Honneur (Ah, l’Honneur !).

Ce qui m’a surpris aussi c’est que tout cela « finit bien ». D’ailleurs est-ce pour cela que Le Cid est avancée comme une « tragicomédie » et non pas une tragédie ? Je serai curieux de le savoir. Cela m’a troublé. Une histoire comme celle-ci peut-elle vraiment s’achever ainsi ? Ne devrait-elle pas se conclure par la mort, ou en tout cas la séparation, des deux amants, tiraillés par leurs dilemmes respectifs ? Mais sans doute c’est ma culture racinienne qui parle...

histoire partie de rien

2 étoiles

Critique de La-lectrice-en-chef (, Inscrite le 4 janvier 2012, 27 ans) - 21 novembre 2012

l'histoire est un peu idiote car tuer pour un soufflet est idiot. Je n'ai pas trop apprécié l'histoire qui part dans des proportion exorbitantes pour une simple gifle.

Va, je ne te hais point...

7 étoiles

Critique de Alouette (Seine Saint Denis, Inscrite le 8 mai 2008, 39 ans) - 20 octobre 2008

Juste une petite précision, ce n'est pas du tout écrit en ancien français (c'est vrai, je chipote mais je pouvais pas m'en empêcher). Si vous voulez lire de l'ancien français pur et dur, plongez vous dans Chrétien de Troyes (version non modernisée), vous comprendrez très vite que ça n'a rien à voir. La langue évolue parfois à cause d'erreurs de retranscription (c'est vraiment sympa à étudier parfois) par les moines au Moyen âge (c'étaient quand même des humains, les pauvres).
Je vais pas vous faire de cours (j'en ai assez bavé avec l'ancien français à la fac), revenons plutôt au Cid, écrit dans une langue classique et beaucoup plus compréhensible. Il faut juste s'habituer aux formes. Le cerveau, à force, finit par faire de lui-même les changements (les oi en ai, etc...).
Le dilemme cornélien est présenté dans toute sa splendeur: choisir de conserver l'honneur de la famille ou l'amour de l'homme/la femme qu'on aime ? Dur, dur. Les monologues de Rodrigue sont quand même des passages vraiment remarquables. Je pense à celui qui marque bien cet affrontement, ce duel que Rodrigue doit affronter "seul" pour prendre une décision c'est à dire renoncer à quelque chose qui lui est forcément cher.
Il ne faut pas oublier que Rodrigue, alias le Cid, a vraiment existé, a connu une Chimène et a vraiment affronté les Maures.
Une pièce classique qui, selon moi, remplit bien sa fonction et comble les spectateurs de l'époque (et les miennes par la même occasion).

Un livre douteux

10 étoiles

Critique de Editeurdecritiques (, Inscrit le 5 juin 2008, 27 ans) - 5 juin 2008

D'après plusieurs preuves, on pense que le Cid ne soit pas écrit par Corneille mais qu'il aurait juste traduit un texte sévillais. mais on prend du plaisir à le lire

Un soufflet qui coûte cher !!

7 étoiles

Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 28 octobre 2007

Chimène, fille du Comte de Gormas est follement amoureuse de Don Rodrigue mais son rang et l'honneur lui interdisent d'épouser un homme de condition moins noble.
Leurs pères respectifs quant à eux se déchirent pour l'obtention du poste de Gouverneur du roi; jaloux de n'avoir pu obtenir cette noble fonction, le Comte de Gormas inflige un soufflet à Don Diègue. L'honneur est bafoué et un duel à l'épée est organisé; las, Don Diègue n'a plus la fougue et la jeunesse qui ont fait l'honneur de ses combats pour le roi et plutôt que de le tuer le Comte de Gormas l'humilie en le laissant sauf mais bafoué.
C'en est trop, Don Diègue exige de son fils de rétablir son honneur en tuant le Comte de Gormas.
C'est sur ce postulat que vont naître les ressentiments de Chimène mais aussi toute la dualité de sentiments plus forts que le trépas d'un père perdu.

Mon avis: Une pièce considérée comme tragi-comique que j'ai pour ma part ressentie comme une vraie tragédie. Nous sommes en plein 17ème siècle et le pouvoir omnipotent du roi est très fort, loin encore d'être remis en cause comme ce sera le cas un siècle plus tard. Chimène malgré l'amour qu'elle porte à Don Rodrigue ne peut souffrir la vue de celui qui a tué son père mais se pliera finalement aux conseils indiscutables du roi.

Le Cid ou comment faire briller la monarchie

8 étoiles

Critique de Sylkarion (Saint-Etienne, Inscrit le 9 décembre 2005, 44 ans) - 9 décembre 2005

Véritable triomphe de Corneille (Qui ne connaît pas le Cid ?!), le Cid, considéré comme une tragi-comédie, mêle habilement histoire d’amour et politique. Cependant, on ne peut pas vraiment parler de tragi-comédie. Certes l’unité de lieu est rompue, tout comme celle d’action, mais l’unité de temps est elle respectée. Tout se passe en 24 heures. Il faut alors situer la pièce à mi-chemin entre tragédie et tragi-comédie. Pour écrire cette pièce Corneille s’est inspiré d’une comédie de Guilhem de Castro, Las Mocedades del Cid, datée de 1631. Resituons également l’écriture de la pièce dans son contexte. Nous sommes en 1637 et depuis deux ans Richelieu mène une lutte incessante contre les espagnols. Dès lors, la victoire de Rodrigue contre les Maures lui donne des airs de Richelieu vainqueur des espagnols. Outre son histoire d’amour, le Cid dresse le portrait d’une féodalité à l’agonie. Les seigneurs ne peuvent plus se faire justice eux-mêmes et dépendent entièrement du roi, ce qui est loin de plaire à certains, qui seront plus tard décimés par la Fronde. La centralisation du pouvoir royal est en route (n’oublions pas qu’à Richelieu succèderont Mazarin puis Louis XIV). Certains nobles refuseront catégoriquement de se soumettre tandis que d’autres jureront fidélité, ce qui contribuera encore à affaiblir leurs pairs. L’intrigue est on ne peut plus simple. Pour venger l’honneur de son père, Rodrigue doit tuer en duel don Gomès, qui n’est autre que le père de sa maîtresse (entendez par là la femme qu’il aime), la belle Chimène. Après avoir vengé son père, il se retrouve à la fois aimé et détesté par Chimène qui, officiellement, veut sa perte mais officieusement souhaite qu’il survive. Une fois encore la torture psychologique est au rendez-vous et chaque décision est lourde de conséquences. Ajoutons à cela que la pièce est extrêmement bien écrite. Preuve à l’appui, c’est probablement la pièce de théâtre dont les vers sont le plus connus du public. Seul petit bémol, comme trop souvent dans les pièces de cette époque, la fin est complètement fantaisiste, comme si une année passée à l’étranger pouvait faire oublier à une femme que son mari est le meurtrier de son père… Tout ça pour donner au personnage de don Fernand (le roi), une image bienveillante de sagesse louchant sensiblement sur un certain Roi-Soleil…

Sous le charme

10 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 26 mai 2005

Ce genre d'oeuvres pâtit du statut de classique. Mais je dois avouer que cette pièce qui m'a ouvert à la tragédie et au goût pour le tragique dans l'art, de manière plus générale.
On le fait lire à un âge où on vous l'impose, où on ne raisonne pas comme cela, où l'écriture en vers rebute par son aspect quelque peu révérencieux, ce à quoi s'ajoute, il est vrai, l'aspect quelque peu rébarbatif des éditions de poche dans lesquelles on trouve ce genre de livres, mais qui ont fait des efforts de présentation ces dernières années.
Cette pièce devrait être relue, voire découverte vers 18-20 ans. Le cadre scolaire gâche pas mal de choses par son caractère contraignant.
J'ai adoré cette pièce, par la confrontation qu'elle propose entre caractères entiers obéissant chacun à un sens de la morale qui les oppose, tout cela pour une fin qui ne me déplaît pas. Et que de panache de part et d'autre ! J'ai été sous le charme...
Avec de l'imagination, j'ai réussi à me représenter tour à tour Gérard Philipe face à Maria Casarès dans la Cour du Palais des Papes, à Avignon, que j'ai eu la chance de visiter, puis Francis Huster face Jean Marais.
Cette pièce est un délice, riche en rebondissements, qu'il faut savoir découvrir en se départissant de la contrainte.

moui et non

6 étoiles

Critique de Thotis (, Inscrite le 10 mars 2005, 40 ans) - 8 mai 2005

je suis d'accord sur le fait qu'il n'attire pas au premier abord mais rappelons qu'il a été l'objet d'un véritable succès à l'époque. C'est donc qu'il signifiait vraiment quelque chose pour eux. Quand on ouvre un livre, on le lit pour y trouver un sens, un symbole à la fois personnel et universel. Il faut donc le lire en s'imaginant vivre à l'époque et se laisser aussi porter par les sensations. pour ma part, je sais que le théâtre écrit véhicule moins de sensations que le roman mais on y retrouve tout de même des symboles. Je pense qu'il faut le lire si on les cherche.

Oui, mais...

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 22 mai 2003

C'est vrai que Chimène est un peu crispante, mais ce comportement est aussi nécessaire à la tragédie. Tout serait trop simple si elle était capable de faire un choix clair et net ! Et puis, n'est ce pas très humain que de vouloir tout et son contraire, de balancer toujours entre deux possibilités ? Et puis, aimer celui qui a tué son père ne me semble pas quelque chose de facile, même s'il avait des raisons de le faire. Pour Rodrigue, laisser son père se faire insulter sans intervenir est aussi difficilement pensable. C'est pour cela le drame était "cornélien" et que cette expression est restée dans notre langue courante. J'ai vu "Le Cid" au théâtre. C'était évidement autre chose que de le lire, mais j'ai quand même trouvé qu'Huster hurlait un peu trop, en faisait un peu trop, mais c'est aussi le problème du théâtre: il faut crier pour les premiers rangs afin que les derniers entendent ! De même, j'ai largement préféré "Cyrano" au cinéma avec Depardieu plutôt qu'au théâtre avec Belmondo. Ce dernier en faisait aussi trop au point de passer presque pour cabotin mais était obligé de parler bien haut dans l'oreille de Christian lors de la scène du balcon, alors qu'il était censé lui susurrer le discours tendre que celui-ci devait servir à sa belle... Au cinéma Depardieu susurre vraiment, c'est l'avantage du micro au dessus de la tête. Le cinéma a parfois fortement fait vieillir le théâtre par le fait que nous acceptons de moins en moins ses conventions pourtant indispensables.

Un peu d'accord avec vous tous...

6 étoiles

Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 21 mai 2003

Je viens enfin de terminer "Le cid", ce bouquin que je n'avais jamais eu le courage d'entamer avant.
C'est vrai, The Beauty a raison, certaines éditions ont des écritures très petites (ce qui n'est pas franchement attrayant, reconnaissons le) et l'ancien français n'est pas toujours agréable. Ainsi, je possède une ancienne édition avec des mots tels que "troubleroit" pour troublerait ou encore "foiblesse" pour faiblesse.
Bon d'accord, il y a pleins d'inconvénients et en plus de cela Chimène est parfois exaspérante. Elle aime Rodrigue mais elle veut qu'il meure, mais lorsqu'enfin il est prêt à être tué, elle est malheureuse ! ! !
Outre tout cela, c'est quand même une belle histoire d'amour, certes classique, à lire ou voir jouer (ce qui est encore mieux) une fois dans sa vie!

Mea culpa

10 étoiles

Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 25 mars 2002

Dans le feu de l'action et le flou de mes souvenirs hollywoodiens, j'ai attribué à Peter O'Toole le rôle titre dans la superproduction du Cid. Rendons à Charlton ce qui lui revient : c'est bien lui (Heston, pour être plus précis) qui campait le rôle de Rodrigue de Bivar, Cid campeador. A ses côtés, Sophia Loren incarnait une pulpeuse Chimène. A leurs côtés, Raf Valone et Geneviève Page, dans une réalisation d'Anthony Man, en 1964. L'action du film suit Rodrigue jusqu'à la mort, et même jusque dans ses exploits post mortem (son cadavre attaché sur son cheval met en fuite les Maures, persuadés à raison de l'avoir tué, et sûrs d'être assaillis par un revenant). Au contraire, la pièce de Corneille se limite aux exploits du jeune Rodrigue (ce que l'on appelle dans la tradition espagnole "les enfances du Cid").

Dépoussiérons

10 étoiles

Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 25 mars 2002

Bravo à Lucien pour cette superbe tentative de réhabilitation. Et ces étoiles prises au ciel de Séville, le flux de Lucien nous les apporte, le reflux ne les remportera pas.
Je peux parfaitement comprendre qu'on incite à une lecture « modernisée » du texte. Mais c'est tellement bon de revenir à la musique de l’alexandrin aussi. C’est tout de même un peu triste, ces acteurs qui dépensent une énergie folle à démanteler le vers (que fait la SPA ?) sous prétexte de parler « comme chez l’épicier », non ? Quoi qu'il en soit, j'ai tant jubilé à lire la prose de Lucien que je me suis fendu d'un commentaire sur Andromaque pour continuer à dépoussiérer nos classiques.

2KPDP

10 étoiles

Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 25 mars 2002

Oui, le Cid, un film 2KPDP... un vieux film en B&W, c'est vrai. Mais c'est tellement mieux de le colorier soi-même. De se faire dans sa tête une version colorisée, rien que pour soi. Moi, c'est toujours Gérard Philipe que j'imagine, le Gérard Philipe de la couverture des "Nouveaux Classiques Larousse". Lui, plus que le Peter O'Toole de la superproduction hollywoodienne.
La langue, vieille, compassée? Faut lire entre les lignes... faut se faire sa traduction, sa postsynchro personnelle : "A moi, Comte, deux mots. - Sais-tu bien qui je suis? - Es-tu si las de vivre? - As-tu peur de mourir?" "Ouais tu me cherches, freluquet? - Ouais, tu veux ma photo, eh, mort! - Attends un peu, tu vas voir, tu va regretter le jour de ta naissance. - Et, ta mère, pauvre cloche! - Ma mère? quoi, ma mère???" Faut se le raper, le Cid, faut se la jouer Hip Hop...
Et quand il amène à Chimène son épée trempée du sang de son père (son père à elle), c'est pas gore, tout ça?
Et son "Va, je ne te hais point", à Chimène? A-t-on jamais écrit plus belle déclaration d'amour? Oui, voir le Cid joué par de bons acteurs, et on oublie les alexandrins, et on oublie la querelle du Cid, et les invraisemblances, pour y voir une histoire de vendetta, une histoire d'amour et de mort dans la sauvage espagne du Moyen Age. Une histoire marseillaise, matamoresque, énorme et folle.
"Cette obscure clarté qui tombe des étoiles"... "A vaincre sans péril on trimphe sans gloire"... "Va, cours, vole et nous venge"... Tout ça, c'est dans Le Cid.
Rougemont disait : "allez donc imaginer Madame Tristan..." On peut très bien, par contre, imaginer Chimène en Madame Rodrigue, une fois porté le deuil du papa orgueilleux : quelle femme, non mais quelle femme! Quel tempérament! Doivent pas s'embêter tous les jours, ces deux-là! Et puis, le Cid s'est fait taper sur les doigts par l'Académie française, les 40 grabataires valets du pouvoir à la botte de Richelieu... rien que pour ça, j'enlève cinq étoiles au ciel de Séville - au risque de rendre l'obscurité un peu moins claire - pour les coller en tête de cette critique.

Mon grain de sel

4 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 12 mai 2001

Je l'ai donc relu, malgré le mauvais souvenir laissé par la première lecture (imposée à l'école - ne devrait-on pas proposer des livres plus modernes et faciles d'accès ?). C'est bien dit de Pendragon à propos de se plonger corps et âme dans les livres; parfois cependant la magie n'opère pas et il arrive qu'on ne parvienne pas à s'immerger. C'est le cas avec le Cid et en fait je suis assez d'accord avec The Beauty; c'est quand même vieillot comme livre, aussi bien au niveau du langage que des idées. Quant à l'histoire d'amour; le jeune homme tue le père, puis vient trouver la jeune femme et voudrait qu'elle le tue ??? Et finalement dans ma préface, j'ai lu que Corneille prenait le parti de l'aristocratie (pas de la monarchie), mais cet aspect politique est de toute façon secondaire.

A chacun sa façon de voir les choses

8 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 12 mai 2001

"Le Cid" est parmi tant d'autres un ouvrage "classique" qu'on lit pour le plaisir, par obligation scolaire, ou par passion de littérature ancienne. Honnêtement, même si je ne remets pas en cause toutes les brillantes analyses et interprétations qui sont faites de ce genre de livres, je pense que chacun est libre d'y comprendre, d'y percevoir ce qu'il a envie. Un livre offre une vérité propre à chaque personne et il n'y a pas forcément de vision générale et exclusive à laquelle chacun doit se moduler. En conclusion, peu importe ce qu'on en dit, la liberté du lecteur est universelle et si certains voient dans "Le Cid" une belle histoire d'amour, d'autres une oeuvre aux vertus de campagne politique, pourquoi s'en faire?! L'élitisme est la vertu des narcissiques alors donnons le droit à chacun de voir les choses à sa façon!

A celui qui comprend juste

5 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 12 mai 2001

Pétoman (je ne m'y ferai jamais!)a la chance de comprendre "juste". Cela ne me dérange en rien qu'il le pense. Après tout à chacun ses illusions ! Mais pourquoi assommer le critiqueur d'origine de son savoir et de sa grande culture ?... Ce qu'il me reproche si souvent de faire ! Mais il me dérange quand il joue au "Taliban" de la pensée et dit qu'il "est affligeant" que des gens puissent encore voir dans un livre autre chose que ce qu'il y voit !... Pour en terminer là, j'aimerais qu'il se passe de m'envoyer des messages orduriers et plus qu'injurieux dans ma boîte personnelle en se servant pour le faire d'autres personnes et de pseudonymes qui ne lui appartiennent pas !...

Pas tout à fait, cependant...

7 étoiles

Critique de Croquette (Bruxelles, Inscrite le 19 décembre 2000, 54 ans) - 11 mai 2001

Bien sûr, Corneille comme Racine, Molière, Lulli... à la même époque, et bien d'autres à toutes les époques, se devaient de caresser dans le sens du poil. C'est un fait.
Mais tout l'art consistait (et consiste toujours, dans certains pays, malheureusement), à "enrober" la chose. Certains y arrivaient péniblement, d'autres admirablement. Ainsi, Molière fait rire, Racine pleurer, et Corneille s'émouvoir. Parce que franchement, des phrases comme "Je ne te hais point!", "Rodrigue, as-tu du coeur?", "Chimène, si tu m'aimes...", etc., restent dans la mémoire beaucoup plus que le fait que "les monarchistes s'en sortent et les autres pas"! Si on veut y voir une histoire d'amour, pourquoi pas???
Et moi, franchement, si j'avais un chevalier qui me murmurait des phrases d'amour si belles, je serais ravie, ravie, ravie! :-)

monarchiste

1 étoiles

Critique de Pétoman (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 49 ans) - 11 mai 2001

Je me souviens de mes vieux cours , où, analysant le Cid, on se rendait compte que tous les monarchistes réussissaient alors que ceux qui ne l'étaient pas rataient. En conclusion, Le Cid n'est pas un livre d'amour mais une propagande déguisée en faveur de la monarchie. Je crois que ceux qui disent que ce livre est une histoire d'amour n'ont rien compris. C'est quand même affligeant que des amateurs de livres puissent encore croire que ce bouquin, c'est un truc fleur bleue alors que c'était de la pub monarchiste bien faite, c'est tout.

L'avis d'une plus jeune

10 étoiles

Critique de Luli (Wavre, Inscrite le 28 avril 2001, 45 ans) - 30 avril 2001

Tu sais, Beauty, je lis tout le temps depuis que j'ai appris à lire ; à 8-10 ans, j'étais déjà une dévoreuse de bouquins ! Et il m'est arrivé, à ce moment et même quelques années plus tard, de trouver certains livres profondément ennuyeux. Mais je me suis forcée à les relire par la suite, et mon opinion a complètement changé ! Pour parler du "Cid", je l'ai découvert en fin de secondaire, quand on commençait le théâtre. C'est une histoire que je trouve tellement belle, quand on sait apprécier la magie des alexandrins et la profondeur du récit, que ce livre m'a servi de base pour écrire un travail en philo l'année dernière : "Le stoïcisme et son illustration dans 'Le Cid' de Pierre Corneille". Au risque d'être un peu la grande soeur moralisatrice, je me joins à l'avis de Pendragon : relis-le dans quelques années !

D'accord avec Pendragon

9 étoiles

Critique de Leura (--, Inscrit le 29 janvier 2001, 73 ans) - 29 avril 2001

J'ajouterai néanmoins que le théâtre n'est pas destiné à être lu, mais à être vu sur scène. Et que le Cid est une merveilleuse histoire formidablement bien racontée. Tu devrais la voir jouée par d'excellents comédiens, qui ne déclament pas, mais qui la font vivre tout simplement devant tes yeux.

un petit conseil

8 étoiles

Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 27 avril 2001

Tu sais, Beauty, quand tu lis un livre écrit il y a plusieurs siècles, si tu veux réellement l'apprécier, tu dois te remettre dans le contexte de l'époque. Sans quoi, il est évident que tu ne peux apprécier son contenu, son style, ses formes. Il en est d'ailleurs de même pour l'ensemble des livres : tu dois absolument apprendre à y plonger corps et âme, sans quoi, tu seras souvent déçue par des romans qui sont trop loin de ce que tu connais... Relis le Cid dans quelques années, tu le comprendras déjà mieux !

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  Un avis sur Le Cid 56 Shelton 1 janvier 2023 @ 10:39

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