Les Précieuses ridicules
de Molière

critiqué par Veneziano, le 24 mai 2005
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Hilarant
C'est l'une de mes pièces comiques préférées de Molière. Elle a pour but de critiquer les pédantes du XVIIIème qui croient bon de tout faire pour se sacrifier aux caprices de la mode de l'heure, y compris dans leurs attitudes, en mettant un point d'honneur à soigner, jusqu'à la caricature, leurs expressions censées témoigner de leur haut niveau social.
Mais cela n'est finalement que très d'actualité : les manières sont aujourd'hui ringardes, mais que ne fait-on pas pour être à la mode, y compris en adoptant les expressions à la mode ? C'est toujours le cas dans les cours de lycée, et ça ne se cantonne pas là. En référence à cette pièce, certaines personnes me font bien rire.
Mais je dois avouer mon penchant pour l'imparfait du subjonctif.
A ne lire qu'avec un effort d'imagination 6 étoiles

Cathos et Madgelon refusent tout mari : l’homme n’est pas en soi l’objet qui est haï, c’est bien le mariage qu’elles désapprouvent. En rejetant ainsi tout homme qui se trouve assez audacieux pour leur faire la cour, La Grange et Du Croisy jurent un dur retour, quelque farce jouée par deux de leurs laquais pour humilier ces singes de préciosité. C’est alors qu’entre en scène le grand Mascarille qui lance dans leurs yeux tant de poudre qui brille qu’avec un Jodelet non moins contrefaiseur, ils trompent les deux pecques par leurs airs menteurs.

Disons-le, c’est verbeux, ce qui est bien normal quand on veut critiquer de manière optimale cette mode du temps, cette préciosité qui était si verbeuse alors qu’elle existait.
Comédie d’initié, elle vieillit fort mal : les blagues par jargon, le ton cérémonial pour le peuple d’alors semblaient déjà obscurs ; c’est alors que Molière, maître en caricature, eut le génie de jouer en forçant tant le trait qu’il a fait s’esclaffer par ces absurdités tant le haut de l’échelle que les bas quartiers ; pièce qui lui valut, outre l’inimitié du cavalier Somaize, le statut d’écrivain (premier livre paru, en lui forçant la main) et ce titre glorieux : « premier farceur de France » qu’il pourra porter haut sans s’en faire défense.
A part deux, trois moments, elle n’est pas bien drôle. C’est une pièce à voir, ou il faut qu’on s’épaule d’une imagination de la scène jouée grossissant les détails, les répliques parlées pour rendre à la débauche de mots de Molière l’esprit qu’il avait mis en jouant sa première.

Froidmont - Laon - 33 ans - 22 juillet 2023


Une oeuvre qui dérange... 9 étoiles

Léger et dramatique, plus que jamais d'actualité ce pamphlet de Molière est à redécouvrir, sinon à relire. C'est ce que j'ai fait quant à moi, car même s'il s'agit d'une oeuvre qu'on étudie pendant le secondaire, il faut bien reconnaître que l'aspect scolaire nous fait bien souvent passer à côté du vrai !! (sauf peut-être pour les premiers de la classe, c'est vrai.) Pas démodé, vif, et alerte, ses strophes nous amènent d'ailleurs à douter et à reconsidérer l'illustre auteur de théâtre. Saisit-on, encore aujourd'hui, l'importance de son propos ?

Monstrueux classique. Fin tragique.

Antihuman - Paris - 41 ans - 31 octobre 2011


Un très beau canevas 8 étoiles

Molière ne publiait pas ses pièces. Jusqu'en 1660, où un éditeur sortit une édition pirate des "Précieuses ridicules" créées à la scène un an auparavant. C'est à partir de cette pièce que Molière publiera systématiquement ses textes, plutôt que de voir d'autres le faire. A la lecture des "Précieuses ridicules", on comprend aisément que Molière n'envisage pas encore l'édition de ses oeuvres (il n'a, à cette époque, pas encore écrit ses "grandes oeuvres"). Cette pièce, très vive et réjouissante, appelle la scène, et le texte tel qu'il est dépend visiblement du jeu des acteurs. Il apparaît plus comme un canevas (les "précieuses" sont d'ailleurs sous-titrées "farce"), sur lequel les acteurs devaient broder. A noter que les personnages portent encore le nom des acteurs qui les ont créés, ou à défaut ceux de personnages de la comédie italienne. Oeuvre à la croisée des chemins, premier succès parisien de Molière, "Les Précieuses ridicules" rappellent autant le Molière première manière, qu'elles n'annoncent le Molière à venir et ses grandes oeuvres.
A lire donc, mais la tête pleine d'imagination scénique.

Perlimplim - Paris - 48 ans - 16 août 2011


mauvais souvenir 3 étoiles

Moi, je n'ai pas du tout aimé ce livre. Il faut dire que c'était une lecture obligatoire en 4ème et que nous l'avons étudié pendant un long moment. Nous avons aussi regardé le film, qui ne m'a pas plu non plus.

Je trouve que la pièce est plutôt surprenante, mais du mauvais côté. Et le comique utilisé ne me faisait pas rire du tout !

Mais même si je n'ai pas aimé, je l'ai lue en entier sans trop me forcer ! Cela restera tout de même un mauvais souvenir, dû sans doute à l'avoir travaillée en cours, je pense.

Lolaki - - 30 ans - 13 octobre 2009


c'est une pièce sanglante qu'ils nous ont faite 8 étoiles

Un sublime petit bijou mené de bout en bout de main de maître.

Néanmoins, je pense que la pièce est encore mieux jouée que lue...

Babsid - La Varenne St Hilaire - 37 ans - 8 décembre 2006