L'Heure anglaise
de Julie Wolkenstein

critiqué par Dirlandaise, le 2 juin 2005
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Promenade au fil du temps
J'ai choisi ce livre un peu au hasard n'ayant jamais entendu parler de l'auteure. C'est le titre qui m'a séduite. J'aime déjà beaucoup les livres qui parlent de l'aristocratie anglaise, les terrasses où on prend le thé et cet univers privilégié des riches familles anglaises. Je n'ai pas été déçue, au contraire.

Pour résumer, c'est l'histoire d'Edward et de Susan Sanders. Lui est avocat et travaille à Londres à l'étude Closely, Sanders and Co.. Sa femme est une mondaine qui s'occupe de la maison et de ses deux enfants, un garçon Miles et une fille Flora. Edward est un amateur de bons vins et possède dans sa maison une cave bien garnie. Il n'a pas encore quarante ans et souffre d'embonpoint qui l'oblige à suivre une diète. Un matin, en route pour le bureau, il reçoit un télégramme à la gare, l'informant que l'affaire dont il doit s'occuper lui est retirée parce qu'un membre de sa famille est impliqué. Il a sa journée entièrement libre et en profite pour revenir chez lui comme un voleur afin d'observer la vie à la maison lorsqu'il est absent. Mais, par hasard, sa femme choisit cette journée pour lui rendre une visite surprise à son bureau...

C'est un petit livre d'à peine deux cent pages qui se lit d'une traite et qui est savoureux. On y découvre une famille anglaise privilégiée avec ses nombreux membres, ses intrigues, ses mariages malheureux, ses drames, ses bonheurs... C'est une écriture très belle, raffinée, dans le style d'Édith Wharton (dont un livre fait partie du récit) et Virginia Wolf. Voici un extrait où Susan voit une écharpe dans la vitrine du magasin du rez-de-chaussée de l'immeuble où Edward travaille:

"Elle repéra l'écharpe au premier coup d'oeil. Il n'y avait pas beaucoup de monde devant la vitrine et l'objet se déployait tout du long, jeté sur un paravent qui masquait aux regards l'intérieur du magasin de nouveautés. C'était une soie brochée, un feuilletage de fils grège et or, large d'environ quatre pieds et long de huit, que bordait tout du long une bande de velours écarlate brodée de motifs géométriques, où alternaient l'or et l'argent. Susan la contempla."

Un autre alors qu'Edward revient chez lui à l'insu de sa famille:

"La pièce occupait toute la largeur de l'aile est. Avec ses ouvertures, percées sur trois côtés, c'était la plus ensoleillée du rez-de-chaussé. Les fenêtres pourtant n'étaient pas plus larges qu'ailleurs, et obscurcies de plantes grimpantes. Pour la première fois, Edward s'y sentait oppressé. Le papier peint - les chèvrefeuilles de William Morris - prolongeait la végétation extérieure tout autour delui, les bouclettes de leurs tiges stylisées l'enserraient de leurs grâces tentaculaires, et il fut pris d'un vertige, seul dans cette jungle inconnue. Il tomba sur une chaise et chercha quelque chose qui pût accrocher solidement son regard."

Enfin, pour les amateurs du genre, c'est un must !
souvenirs, souvenirs. 8 étoiles

Ce livre est très intéressant, l'histoire m'a bien plu même s'il y a beaucoup de descriptions de souvenirs en tout genre, qui font que certains passages paraissent un peu longs, mais qui semblent dérisoires une fois le livre fini.
Cette histoire d'un homme et d'une femme qui ne se rencontrent pas comme l'avait voulu la femme car l'homme n'a pas été à son travail comme prévu. J'ai cru au départ qu'il y aurait une histoire d'amant et/ou de maitresse, et bien, pas du tout, chacun est fidèle envers l'autre, j'ai même cru qu'il y aurait une dispute sur l'absence de l'autre, et bien cela n'a pas lieu non plus.
Enfin bref, ce livre est très bien fait, un bon moment à passer en perspective pour les futurs lecteurs.
Bonne Lecture à Tous !

Ediane - Yvelines - 53 ans - 28 janvier 2007