Mortes-eaux
de Donna Leon

critiqué par Papouille, le 7 juin 2005
( - 46 ans)


La note:  étoiles
AlorsBrunetti, c'est la crise de la cinquantaine?
Quel bonheur de retrouver ce cher commissaire Brunetti !Venise et ses îles prennent encore une fois une sombre couleur lorsque un bateau explose à Pellestrina en pleine nuit. On y retrouve deux corps, père et fils. L'ambiance de l'île s'apparentant à une ambiance sicilienne, le commissaire se laisse "séduire" par sa fidèle Ellettra qui décide d'infiltrer le milieu afin de découvrir ce qui se cache au sein de ces pêcheurs de palourdes.
J'ai particulièrement apprécié l'atmosphère rendue par ce roman, on a vraiment l'impression d'être à Venise, on a envie de ces petits restos de poisson au soleil...La douceur de vivre!
l'intrigue est bien menée, mais j'aurais aimé que l'auteur développe un peu plus le trouble de Brunetti face à sa secrétaire...Tout est suggéré, mais on reste un peu sur sa faim.
Il n'en demeure pas moins que c'est un très bon moment de lecture qui donne envie de repartir à Venise.
Amour à Venise 8 étoiles

Deux pêcheurs sont retrouvés morts, assassinés, dans leur bateau qui a été détruit par un incendie volontaire à Pellestrina, à proximité de Venise. Brunetti enquête mais la loi du silence et la solidarité des pêcheurs face à l'adversité font qu'il n'arrive à se procurer aucun renseignement. Elettra, la secrétaire du questeur Patta, a une cousine sur place et propose de joindre l'utile à l'agréable, à savoir des vacances d'enquêtrice. S'inquiétant pour sa sécurité, Brunerri réalise (mais ne le savait-il pas déjà?) qu'il éprouve plus qu'une simple sympathie pour la secrétaire.

J'ai toujours trouvé le commissaire Brunetti très humain dans les enquêtes qu'il mène et Donna Leon met davantage l'accent sur l'aspect psyychologique de ses personnages que sur l'intrigue proprement dite. C'est une fois de plus le cas ici; le lecteur découvre un Brunetti très vulnérable, délaissant certains devoirs d'enquête parce que le coeur a ses raisons que la raison ignore, c'est bien connu. Donna Leon ne va jamais trop loin dans la description des sentiments, tout est suggéré, effleuré, laissant au lecteur le soin de composer lui-même la mélodie amoureuse qui fait battre le coeur du héros.
Perso, les histoires d'amour en livres ou au ciné, ce n'est pas mon truc, donc j'ai craint que par moments, je me lasse des bisouilles imaginaires et compagnie, mais rien de tout cela n'a lieu. C'est que Donna Leon est décidément très subtile et sait comment s'y prendre pour maintenir l'intérêt du lecteur intact, notamment en restituant des ambiances vénitiennes quasi magiques et en insistant sur la lourdeur du climat qui règne à Pellestrina, lieu de silence complice. Encore un moment de plaisir passé en compagnie de Guido Brunetti, j'aime beaucoup ces enquêtes!

Sahkti - Genève - 50 ans - 14 mai 2007