Dictionnaire amoureux de l'Espagne de Michel Del Castillo

Dictionnaire amoureux de l'Espagne de Michel Del Castillo

Catégorie(s) : Littérature => Voyages et aventures , Arts, loisir, vie pratique => Voyages et géographie

Critiqué par Veneziano, le 11 juin 2005 (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 719ème position).
Visites : 5 614  (depuis Novembre 2007)

Riche, malgré des partis pris

Je viens d'achever la lecture de ce livre fort intéressant, à condition d'aimer l'histoire. On y apprend beaucoup sur l'occupation mauresque, notamment dans les articles consacrés aux villes andalouses. Il y décrit avec précision et emphase les palais et jardins. Ca m'a donné encore plus envie de les découvrir. Cela m'a à la fois enthousiasmé et incité à ronger mon frein de frénésie.
Il a eu la bonne idée de rappeler l'importance de la musique classique et même de l'opéra dans la culture espagnole. On y apprend pas mal sur les compositeurs. Il est toutefois dommage qu'il n'ait pas consacré d'articles à ces grandes chanteuses, dont il dit pourtant qu'elles sont vénéré dans leur pays, et dont il cite tout de même le nom, Victoria de los Àngeles, Teresa Berganza et Monserrat Caballe. Je ne suis pas un grand connaisseur d'opéra et j'aurais justement apprécié en découvrir un peu plus sur elles. Et l'auteur ne pipe pas mot de José Carreras et Placido Domingo. Je ne sais pas s'ils apprécieront.
J'ai eu la bonne idée de lire les articles dans l'ordre, alphabétique, car c'est dans celui-là même qu'ils ont été écrits. C'est ce qu'on découvre, par les quelques allusions qu'ils fait à ceux qui précèdent.

Mais ce qui me trouble le plus dans ce livre, forcément subjectif certes, comme le rappelle le qualificatif "amoureux" du titre, c'est tout de même ses partis pris : ils concernent, d'une part, des omissions volontaires, d'autre part, la place congruë faite à l'histoire contemporaine.
Il fait un article sur Picasso, ce qui est normal, un autre fort beau sur Velazquez, mais n'y ont droit ni Joan Mirò ni Salvador Dalì. Sur ce dernier, il dit, dans l'article "Picasso", que tout est mercantile, même son surréalisme et sa paranoïa. Il me paraissait tout de même incontournable : ce fut tout de même le pendant du grand Pablo - que je n'apprécie pas plus que ça je l'avoue -, chacun à la tête de son mouvement pictural qu'ils incarnent presque à eux seuls. Cet oubli n'est pas normal à mon sens, même si chacun a droit à ses préférences. A la tête d'une pareille entreprise, ce dont j'aurais été incapable, le ne me serais pas permis d'omettre l'un ou l'autre.
De plus, si Cordoue, Barcelone, Bilbao, Grenade et Tolède ont droit au chapitre, ce n'est pas le cas de Séville... et Madrid ! Pour Séville, il en parle dans l'article Andalousie, ce qui est donc à moitié pardonné, à moitié seulement car il s'agit quand même d'un dictionnaire, et qu'on aurait pu s'attendre à trouver une entrée à son nom, de même que pour Valence. Et Madrid ! Il se justifie dans les articles sur Barcelone, Gaudì - le grand architecte catalan - et la Castille : Madrid a, selon lui, un charme, une atmosphère, mais on n'y trouve aucune beauté. Ce n'est pas totalement faux, mais cela mérite explication. Elle n'est pas franchement belle, mais elle est endiablée et ne peut pas laisser, selon moi, indifférente : qu'est-ce qui ait donc ce charme ? La population tout le temps dehors, curieuse, vivante et chaleureuse. Elle est moins belle mais beaucoup plus pittoresque que Barcelone, fort belle et que j'ai beaucoup aimé aussi. Enfin, sur ce point, je ne suis en rien cette décision de passer outre.
Et sur l'histoire contemporaine, "nada". Pour caricaturer, on s'arrêe à Franco : pas un article sur Juan Carlos ! A cela, s'ajoute le fait que j'aurais bien aimé avoir l'appréciation de l'auteur et le souvenir qu'en on les Espagnols des différents Présidents du gouvernement. S'il est trop tôt pour dresser le bilan de Zapatero, quid de Gonzalez et Aznar ?
Et, là c'est mon coeur de midinette qui parle : je trouve l'article sur Almodòvar un peu court, et l'on ne trouve aucune allusion à Victoria Abril, Marisa Paredes, Sara Montiel, Antonio Banderas et Julio Iglesias. Même pas un article sur Bunuel ! Un scandale ! Il en parle tout de même, mais là non plus je ne saisis pas.

Ces critiques, très subjectives je l'admets, ne remettent pas en cause le caractère lettré de l'ouvrage, fort intéressant sur le plan historique. Mais il n'est pas tout à fait complet, et c'est avec regret que je ne lui mets que 3,5 sur 5 : c'est à la mesure de mes déceptions et de tout ce que j'y ai appris.

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Les éditions

  • Dictionnaire amoureux de l'Espagne [Texte imprimé] Michel Del Castillo dessins de Catherine Dubreuil
    de Del Castillo, Michel Dubreuil, Catherine (Illustrateur)
    Plon / Dictionnaire amoureux
    ISBN : 9782259197052 ; 23,50 € ; 01/04/2005 ; 408 p. ; Broché
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un amour passionnel

9 étoiles

Critique de Richard (, Inscrit le 30 janvier 2004, 78 ans) - 13 novembre 2005

L’univers de Michel del Castillo n’est jamais tiède, son dictionnaire amoureux de l’Espagne est fait de passion, d’admiration, de colère.

Michel del Castillo nous entraîne dans le somptueux et le tragique de l’Espagne. Le tragique des guerres civiles, de l’inquisition. Le somptueux de ses cultures, de ses peintres, poètes… les Greco, Goya, Cervantes, Lorca.

L’écriture est à la hauteur de la passion : lyrique et baroque.

Un ouvrage indispensable pour ceux, qui comme moi, aiment déjà l’Espagne ou pour ceux qui voudraient la découvrir.

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