Ange-Marie
de Aude Ettori (Scénario), Éric Stalner (Dessin)

critiqué par Bluewitch, le 14 juin 2005
(Charleroi - 45 ans)


La note:  étoiles
Les mains sur la pierre
Pas toujours évident de cibler ce qui compte dans le fait qu’une bande dessinée vous plaise ou non. « Ange-Marie » c’est l’histoire du personnage précité, poilu imberbe sorti tout droit des tranchées et qui vit mal son statut de survivant. Il erre de place en place, toujours suivi par son ectoplasmique compagnon, Louis.
Un jour il rencontre une petite fille, Luce, qui lui montre une voie insoupçonnée en le faisant rencontrer un sculpteur fou. Les années passent et…

Dans l’image, réside une grande force, une sculpture picturale aux couleurs ocre, vert… L’histoire s’installe bien, tournant autour du personnage amoureusement. Le tout passe vite, trop, et est poétique, juste, parfois un peu moins mais touche quand même, on ne sait trop comment.

Pour quelques minutes de bonheur…
A la recherche du bonheur 8 étoiles

Ange est un jeune homme qui a connu les combats dans les tranchées et qui souffre encore de traumatismes. Il éprouve des difficultés à vivre normalement étant donné les horreurs auxquelles il a assisté. En 1920, il fait la rencontre d'une petite sauvageonne, Luce, séduite par cet homme qui a un caractère angélique à ses yeux. Ange la trouve un peu envahissante, mais grâce à elle, il fera la rencontre de Grégoire, un artiste qui effraie l'entourage.

Cette bande dessinée permet une immersion totale dans cette époque. Le dessinateur parvient à restituer l'atmosphère et les scènes dans l'atelier de Grégoire sont vraiment belles. Les personnages sont attachants et sont essentiellement habités par leurs souvenirs et leurs remords. On a envie qu'Ange s'en sorte et puisse regoûter à la vie.

Le texte est de qualité et se marie parfaitement avec les scènes représentées.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 27 juin 2012


Entre poésie et drame, magnifique moment de lecture 8 étoiles

Grâce à cette bande dessinée, par petites touches, comme peut se réaliser avec lenteur et difficulté une sculpture en pierre, nous explorons en profondeur des états d'âmes et des sentiments humains intemporels : l'amour, la vieillesse, le remords, la souffrance de la guerre, le temps qui passe, la nostalgie...
Tout ceci est à la fois poétique et dramatique. Formidablement bien dessiné et colorié, cet ouvrage est également très bien servi par un scénario composé de personnages très réalistes, qui nous parlent avec force, que nous pouvons ressentir avec intensité car très proches de nous.
Une vraie réussite. Quelle qualité !
Merci aux auteurs pour ce moment de bonheur !

PPG - Strasbourg - 48 ans - 19 mai 2012


Qu'est-ce qui plait dans une bédé ? 8 étoiles

Je connais des auteurs qui disent, je pense à juste titre, que c'est le graphisme qui attire à une bédé et c'est la qualité du scénario qui fidélise le lecteur...
C'est probablement exagéré car dans certains cas on peut rester longtemps lecteur d'un bon scénariste même si les dessinateurs ne sont pas à la hauteur... Le contraire est plus rare, c'est vrai, mais je peux vous dire que certains illustrateurs ont leurs inconditionnels, aussi...
Aime-t-on Bilal à cause des histoires ? Je ne pense pas... Je crois qu'on l'aime, pour ceux qui l'aiment ou l'adorent, à cause du graphisme... et qu'importe l'histoire...
Le lien entre le lecteur, le scénariste et le dessinateur est donc un mystère, le fruit d'une rencontre, d'une lecture, d'un moment donné...
Pour l'album en question aujourd'hui, je ne rajouterai qu'une seule chose c'est que je suis presque un inconditionnel d'Eric Stalner... Comme je regrette le moment où il travaillait avec son frère... Malheureusement, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, les deux frères se sont disputés... Jean-Marc et Eric doivent être lus séparément...

Shelton - Chalon-sur-Saône - 68 ans - 15 juin 2005