Ne gênez pas le bourreau
de Aleksandra Marinina

critiqué par Shelton, le 19 juin 2005
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Peut faire mieux...
Tout commence bien quand nous nous retrouvons dans un lieu de détention de prisonniers russes, un camp de rééducation par le travail, au fin fond du pays, du côté de Samara. On comprend bien que le sort d’un homme va se jouer… Certes, il va retrouver la liberté, mais tout le monde le guette à sa sortie de prison… Ses amis, ses pseudo-amis, ses ennemis et ceux qui ne savent pas encore dans quel camp ils seront, mais qui ont bien compris que l’on pourra tirer un profit dans cette affaire…
Après le roman s’emballe, les morts ne se comptent plus, les magouilles politiques sont si complexes que le lecteur s’y perd un peu et le travail de notre policière de génie, Anastasia Kamenskaïa, est étouffé…
Alors, bien sûr, on va jusqu’au bout du roman mais on regrette les romans passés de l’auteur Alexandra Marinina, que l’on avait trouvés mieux construits et menés, La liste noire et La mort et un peu d’amour, par exemple…
Enfin, c’est comme ça, même les meilleurs auteurs peuvent avoir des passages à vide… Peu faire mieux ! Doit poursuivre ses efforts…
Vivement le prochain ! 5 étoiles

Alexandra Marinina nous avait habitué à mieux. Dans « Ne gênez pas le bourreau », on perd vite le fil de l’intrigue, avec des personnages tous azimuts. On ne sait plus qui est qui, qui fait quoi et pourquoi… Bref, la lecture devient très complexe. On a beau s’accrocher en se disant, ça va s’éclaircir, mais non.
Alors tentez les autres ! Mais ne gênez pas le bourreau !...
Pas assez connue en France dans le monde du polar, Alexandra Marinina a pourtant beaucoup écrit. Je vous l'accorde, il faut assurer en russe car seulement 7 de ses romans ont été traduits en français. Allez-y, ça vaut de déplacement et le dépaysement ! Des enquêtes bien ficelées (et pour cause, Alexandra Marinina est une ancienne de la Petrovka, la police criminelle de Moscou) dans lesquelles elle dissèque la société russe, la politique et ses politiciens plus ou moins véreux, la mafia, les nouveaux riches… Un petit conseil si vous êtes tentés par l'aventure, lisez-les dans l'ordre pour suivre l'évolution de son enquêtrice (son double ?), Anastasia Kamenskaïa, une dingue du boulot, qui carbure au café, fume comme un pompier, n'aime pas l'exercice, bref, un anti-héros mais qui assure côté cerveau. Vous l'aurez compris, je suis une inconditionnelle !
Le cauchemar (1998) - la mort pour la mort (1999) - la mort et un peu d'amour (2000) - la liste noire (2001) - je suis mort hier (2003) - le styliste (2004) - ne gênez pas le bourreau (2005). Tous en poche.

ValdeBaz - - 59 ans - 11 juillet 2006


On s'y perd ! 5 étoiles

Alexandra Marinina est russe. Elle écrit des polars, russes. Son héroïne récurrente, plutôt atypique, plus profiler que femme d’action, travaillant à la Brigade Criminelle de Moscou, est Anastasia Kamenskaïa. Elle a une personnalité attachante, le monde de la Russie est bien abordé, les intrigues sont intéressantes. Lire Marinina change du polar américain.
Là, c’est un peu plus compliqué. Moscou et la Russie, oui, nous y sommes. Et c’est vrai que c’est gage de complexité à la base, la Russie n’étant pas précisément un monde simple ! Mais l’intrigue, elle, est d’une complexité sans nom. Les noms russes y sont probablement aussi pour quelque chose, mais quand même … pour retrouver ses petits au fil des pages, … notes indispensables !
Anastasia Kamenskaïa est chargée de ramener un prisonnier « sensible » qui va être libéré d’un camp de travail. Ce n’est pas une partie de plaisir d’autant que l’homme en question a une personnalité particulière. (Il est d’ailleurs réjouissant de constater les moyens mis en oeuvre pour accomplir la mission ; l’astuce et l’intelligence, toutes armes féminines, c’est une des originalités tout de même de Marinina)
Revenue à Moscou, A. Kamenskaïa revient à des tâches plus « classiques », traquer des criminels meurtriers mais déja on commence à se perdre. Revient en scène le Pavel Saouliak qu’elle était allé chercher. Puis interviennent des jeux subtils et des manipulations de grands pontes de la Sécurité russe, et pour tout vous dire, on se sent passablement largué. La suite est un peu funambulesque pour le lecteur qui tente de recoller les morceaux et c’est vraiment dommage ; l’écriture de Marinina est fluide, la traduction est à la hauteur, il y a beaucoup de fond et d’arrière-plan dans ses écrits mais non, c’est quand même trop compliqué. Cela dit, il est possible que la vraie vie en Russie soit tout aussi manipulée et compliquée ? Hélas !

Tistou - - 68 ans - 2 mars 2006