Le journal de Ma Yan, la vie quotidienne d'une écolière chinoise
de Ma Yan

critiqué par Mademoiselle, le 27 juin 2005
( - 37 ans)


La note:  étoiles
Plongée dans une autre culture
Vous avez sûrement entendu parler de l’histoire de Ma Yan. Son journal est d’abord paru dans le journal Libération. C’est sa mère qui avait remis les carnets à des Français de passage dans cette province du nord de la Chine, extrêmement pauvre. A cause du manque d’argent, Ma Yan allait devoir arrêter d’aller à l’école et elle était désespérée. On découvre à travers son journal une Chine bien loin de l’évolution des villes, où on ne mange pas à sa faim, où toute la famille dort dans la même pièce. A l’école, les châtiments corporels sont encore légion. Ma Yan est imprégnée de l’idéologie communiste et j’ai parfois eu du mal à entrer dans son univers, d’autres fois envie de la secouer. Ainsi, Ma Yan rêve de devenir policière pour arrêter les mauvais garçons. On suit peu à peu l’évolution de l’adolescente qui découvre l’injustice de la vie. Après avoir lu son journal, on se dit qu’on est pas si mal… Depuis, bouleversés par son témoignage, des Français ont crées une association pour aider les enfant de cette province à continuer d’aller à l’école.
Manifeste pour le droit à l’éducation 8 étoiles

Dans une Chine en pleine transformation, le journal intime de ma Yan rétablit la terrible réalité des laissés-pour-compte dans cette course effrénée à la reconnaissance économique du pays. Derrière ces vitrines pimpantes et opulentes que sont certaines grandes villes chinoises de la côté Est, se cache, entre autre, la région de Ningxia au Nord-ouest, où vit Ma Yan et sa famille de très pauvres paysans analphabètes, privés d’eau, de nourriture, de soins…
Ce journal crie la révolte de la jeune adolescente qui ne peut compter que sur elle-même pour s’en sortir et qui a bien compris que sa seule chance d’échapper au sort tout tracé des enfants de la région repose sur sa scolarisation. Seulement, dans ce pays “les filles sont les premières victimes de la sélection par l’argent”. Effondrée de ne plus pouvoir envoyer Ma Yan à l’école par manque de moyens, sa mère, dans un ultime espoir et une respectable preuve d’amour, a confié ses carnets à Pierre Haski, journaliste à Libération de passage dans le village.
Depuis, le livre publié ne cesse d’émouvoir si bien qu’une association (Enfants du Ningxia, Paris) s’est créée pour parrainer des enfants de cette province chinoise et les scolariser.
D’après l’éditeur, cet ouvrage s’adresserait aux enfants à partir de 11 ans. Cet âge me paraît quelque peu présomptueux (voire irréaliste) car même si l’écriture de ma Yan est tout à fait accessible, le contexte l’est beaucoup moins malgré les précisions historiques et culturelles de Pierre Haski qui alternent avec les récits de l’adolescente.
Comme le dit si bien Cath, les ados réaliseront probablement qu’après tout, ici, “on n’est pas si mal”. Alors que pour bon nombre, la scolarisation est perçue comme une corvée sans intérêt, ce journal permet de souligner que le droit à l’éducation n’est malheureusement pas universellement acquis.

Voni - Moselle - 64 ans - 29 octobre 2005