Les nuits difficiles
de Dino Buzzati

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 29 juin 2005
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Humour et décalage
Voici un autre recueil de nouvelles de Buzzati qui, comme « Le K », flirtent avec le fantastique. Même si beaucoup d’entre elles ont un rapport plus ou moins éloigné avec la mort, il n’y a rien de morbide dans ces histoires. Buzzati développe un humour particulier, nous mettant parfois mal à l’aise, comme dans l’exemple de cette nouvelle où un certain professeur Splitteri, agacé par une mouche tourbillonnante, s’apprête à la tuer. Or, Buzzati imagine qu’au bout d’une des pattes de la mouche, « il y a un atome dont le système solaire comporte une planète habitée par des êtres identiques à nous ». Très vite, on se rend compte que ces êtres au bout de la patte pourraient être nous. Jolie façon de dire que notre existence ne tient qu’à un fil, ou de se mettre à la place de l’infiniment petit qu’une chiquenaude suffit à anéantir.

Les vingt-six nouvelles ne sont pas de qualité égale, l’une ou l’autre m’ont semblé totalement dénuées d’intérêt, banales et non nécessaires au recueil. Par contre, à côté de ça, il y a quelques perles. Humour et décalage, bienvenue dans l’univers de Buzzati…
Solitude, spectres et temps qui passe 5 étoiles

Les thématiques de ce recueil, d’essence fantastique et aux accents plutôt sombres, abordent le temps qui passe (La Tour, qui n'est pas sans évoquer d’ailleurs Désert des Tartares de ce même Dino Buzatti), la Mort (dans Contestation globale par exemple) ou encore l’irruption de Mondes parallèles, plus ou moins issus de notre subconscient, dans notre quotidien, sous la forme de spectres, de manifestations étranges ou de légendes (Le Croquemitaine, probablement mon récit préféré du recueil).

Mais malheureusement pour moi ces nuits difficiles ne sont pas à la hauteur du très beau Désert des Tartares. À dire vrai j’y ai trouvé le temps long, la faute au rythme languissant des différentes nouvelles présentées ici ainsi qu’à leur conclusion la plupart du temps assez banale. Il me semble que l’atmosphère un brin macabre, presque cruelle, n’est pas sans rappeler, dans la même veine, Histoires désobligeantes, de Léon Bloy, que je n’avais pas particulièrement apprécié non plus d’ailleurs.

Fanou03 - * - 49 ans - 20 avril 2020


Pessimisme... 8 étoiles

Dino Buzzati fidèle à son style...
Les 51 nouvelles de ce recueil sont teintées d'un pessimisme et d'une tristesse que l'on connaissait déjà chez l'auteur : la mort, l'inutilité de la vie, l'écoulement inexorable du temps...
Mais malgré tout, on se laisse tout de même envoûter par ces histoires... le charme de Dino Buzzati et son talent à créer un malaise en quelques pages...

Kristophe - Besançon - 45 ans - 25 novembre 2005