Ainsi mentent les hommes de Kathrine Kressmann Taylor
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Le désarroi sous quatre formes
Il y a dans "Ainsi mentent les hommes" quatre façons de vivre et subir l'existence : Humiliation, Remords, Mélancolie et Solitude. Dans chacune de ces histoires, les personnages sont soit tiraillés de prendre parti entre un père ou une mère, comme dans les deux premières nouvelles, ou victimes de duperie, dans les deux suivantes.
Il y a une cassure dans l'élan narratif entre Humiliation & Remords et Mélancolie & Solitude. Dans les deux dernières, on assiste presque à un pastiche de roman victorien, quand une ingénue de seize ans se laisse abuser par un beau parleur, sous l'influence lointaine de préserver une vertu irréprochable, histoire de ne pas ressembler à sa "mauvaise" mère... La dernière nouvelle est très intéressante également, mais plus touchante et révoltante. Quand une vieille petite dame, Mrs Tevis, vient remplacer la femme de ménage pour moins de dix jours chez Alice Arnold, le couple bourgeois n'aurait jamais pu supposer la couche secrète de ce qu'il prenait pour une supercherie radotée avec le temps.
Quand j'ai commencé la lecture de ce livre de Kressmann Taylor, je m'attendais à de nouvelles illustrations de fourberie orchestrées par des enfants ou des jeunes adolescents, comme l'annonçait la quatrième de couverture. Un peu comme le recueil de Julie Orringer. Pourtant ça n'y ressemble pas. Au début, je m'y approchais : un jeune garçon se voit partagé entre le désir de plaire à son père, l'archétype du mâle qui trime toute la semaine pour élever un toit convenable pour sa famille, et celui de ne pas décevoir sa mère, douce, souriante, confiante et prophétesse sur les mystères de la nature, des poissons notamment.
Plus intensément dans la deuxième histoire, un gamin vit dans une ferme, dans un coin assez conservateur, ses parents sont des gens de la ville, diplômés de l'université, et pourtant ce garçon est le souffre-douleur de son professeur d'histoire, qui l'abreuve de sarcasmes au point de faire rugir une envie de meurtre et de violence.
La façon d'écrire chacune des histoires est limpide et sensible. Le portrait du couple Tevis, notamment, est honnête et touche en plein coeur. A tout moment, on ressent beaucoup d'affection pour les protagonistes, trop souvent blessés par les affrontements, les "petites choses de la vie" (je pense à Stella Tennant dans "Mélancolie" dont l'histoire est douce, cruelle et ironique à la fois). Ces textes avaient été publiés dans les années 50, ceci pouvant certainement expliquer ce petit côté "charme désuet" dans sa peinture si parfaite de la société de l'époque. J'ai, par exemple, aimé le portrait d'ouverture de l'épouse dans son potager sous l'oeil légèrement méprisant et agacé du mari, le gouverneur du foyer ! La peinture est si invraisemblable !
Mais dans ce livre vous trouverez forcément un instant, un personnage qui parviendra à vous toucher à un moment ou un autre. J'en fais le pari !
Les éditions
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Ainsi mentent les hommes [Texte imprimé] Kressmann Taylor trad. de l'anglais (américain) par Laurent Bury
de Taylor, Kathrine Kressmann Bury, Laurent (Traducteur)
Éd. Autrement / Littératures (Paris. 1993).
ISBN : 9782746705258 ; 10,00 € ; 17/01/2008 ; 125 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (3)
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Conflits de génération
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 8 juin 2012
C'est ce qui ressort donc de ces quatre nouvelles, sensibles, amères et fines.
Elles font ressortir un problème de communication inter-générationnel. Aussi les adultes ne font-ils pas l'effort de tendre la main au jeune pour s'insérer dans leur propre monde, et réitèrent un lot de petites souffrances et vexations qu'ils ont subites en leur temps ; et la lectrice et le lecteur est mis devant ce cercle vicieux implicite.
L'analyse psychologique est fine, ce qui est d'autant plus méritant pour une série de textes si courts. Le style est cependant un peu plat, à mon goût.
La nature des hommes
Critique de Mallaig (Montigny les Cormeilles, Inscrite le 17 janvier 2006, 48 ans) - 17 septembre 2007
Elles plongent le lecteur dans la mélancolie de l'enfance et de l'adolescence.
Du bonheur
Critique de POOKIES (MONTPELLIER, Inscrit le 16 août 2006, 47 ans) - 21 janvier 2007
Dans la 1ère: Richard est confronté à un père tyrannique.
Dans la 2ème: David tue une marmotte et pense par la même occasion avoir tué son professeur d'histoire!
Dans la 3ème: Stella se fait abuser par un vendeur faisant du porte à porte.
Enfin dans la dernière: un couple engage une femme de ménage très mystérieuse par son passé.
Ces quatre histoires nous amènent dans le monde de l'adolescence. Il en découle un récit extrêmement poétique, touchant et fleurant bon l'innocence.
La sensibilité de ces textes ne peut laisser personne indifférent, pour notre bonheur à tous.
Laissez vous tenter. Ce livre est divin......mais trop court.
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