La mauvaise vie de Frédéric Mitterrand
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Dubitative…
C’est une autobiographie (ça, je le savais) uniquement axée sur l’aspect sentimental de la vie de l’auteur (ça, je ne m’y attendais pas vraiment.)
Parler de « coming out » en ce qui concerne Frédéric Mitterrand me paraît un peu à côté de la plaque. Il n’a jamais fait ni mystère, ni pose de ses préférences et s’il en parle encore plus clairement ici, c’est parce que l’exercice se prête aux confidences, mais on ne peut pas dire qu’il compte surprendre. D’ailleurs, vous le verrez si vous le lisez, la mauvaise vie, ce n’est pas son homosexualité, c’est plutôt son masochisme et cette existence qu’il mène toujours à côté de ses vrais désirs
Il déclare se protéger en se préférant les amours tarifés. « L’argent et le sexe, je suis au cœur de mon système ; celui qui fonctionne enfin car je sais qu’on ne me refusera pas. » Pourquoi pas? C’est à lui de voir. De toute façon, quelle que soit la façon, on ne se protège pas de tout.
Un mot revient souvent : maîtriser «je pense maîtriser» ceci ou cela… et il me semble qu’il y croit vraiment, tout comme j’y crois moi aussi un peu… Mais on ne maîtrise rien, ou si peu. Soi-même, peut-être, en partie, pas plus. Tout juste peut-on, ou non, accepter.
J’ai passé tout le premier tiers de ce bouquin à me demander pourquoi je lisais ça. Les émois troubles du jeune Frédéric me laissaient totalement indifférente et je trouvais l’ensemble longuet et sans intérêt. Je suis restée parce que c’était bien écrit. Ca, on ne peut pas le lui enlever. Une sans doute excellente éducation classique vaut à Monsieur Frédéric un style au dessus de toute critique et c’est ce style, ce plaisir que j’avais à le lire qui lui a gardé la lectrice peu intéressée que j’étais.
Puis, tout soudain, à la page 118, (je l’ai noté, c’était notable) un petit coup de vif intérêt, quand il constate que la «bonne» nourrice qu’il a eue enfant, ne conserve pas d’aussi bons souvenirs que lui de cette période … [b}et qu’il le comprend . Je me suis dit à ce moment là qu’on pouvait peut-être attendre quelque chose de ce bouquin et, alors même que j’allais y renoncer, j’ai poursuivi ma lecture.
Je dois avouer que cela retombe un peu ensuite. Il y a pourtant plus loin quelques portraits de personnages qui retiennent l’attention (les portraits au moins, et certains des personnages). Les amateurs de Burroughs seront sans doute intéressés par quelques pages autour des 220. En tout cas, je l’ai été, moi.
Ensuite, Frédéric se perd quelque peu profondément dans ses amours de certaines «stars» et ne semble pas du tout conscient de ce que son attitude en ce domaine a de stéréotypée et même de symptomatique, mais bon, on lui passe cet aveuglement puisqu’il est si sincère.
Pour finir, il revient plus précisément sur ses pratiques sexuelles d’adulte. Ca se passe du côté de la Thaïlande et ça a un petit côté rajouté. Comme si son éditeur lui avait dit «Ca manque de sexe. Le lecteur va être déçu ! Soyez plus explicite» et qu’il l’avait écouté.
Ca se termine par un enterrement. Logique.
Globalement j’ai plutôt bien aimé ce Frédéric, sur qui je n’avais aucune opinion avant ce bouquin. Mais sans plus et ça ne suffit pas à faire un grand livre.
Les éditions
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La mauvaise vie [Texte imprimé] Frédéric Mitterrand
de Mitterrand, Frédéric
R. Laffont
ISBN : 9782221092255 ; 20,50 € ; 04/03/2005 ; 350 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (7)
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Micro-intimité
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 23 mars 2010
J’ai eu une impression de tristesse. Après tout, on astique ses souvenirs pour les rendre plus brillants lorsque l’on se rend compte que sa vie n’offre plus rien de vraiment excitant.
Au final, il est difficile de décrire ce livre. Il faut le lire pour comprendre. C’est un peu un mélange de désirs inassouvis et de mélancolie tranquille sous un voile de confidences pudiques. Bizarre et fascinant, mais surtout intelligent.
(Prix Le Vaudeville)
pathétique
Critique de Letitan1929 (, Inscrit le 17 mars 2010, 35 ans) - 17 mars 2010
Derrière la polémique, un bon livre pudique et impudique à la fois
Critique de NQuint (Charbonnieres les Bains, Inscrit le 8 septembre 2009, 52 ans) - 12 mars 2010
Le livre, qui sur mon édition poche ne mentionne pas si c'est une autobiographie ou un roman, ne révèle qu'une facette de Frédéric Mitterrand. Ainsi, si l'on est intéressé par sa carrière, passons notre chemin. Non, le fil rouge de son livre, c'est le désir, les sentiments, l'amour, souvent charnel mais platonique aussi. Et bien entendu son homosexualité. Ce n'est évidemment pas un coming-out mais enfin on creuse le sujet si l'on peut dire ...
Ce livre va très loin dans les sentiments de l'auteur et est un mélange d'impudeur (dans la description de sa vie) et de pudeur (dans le style). On ne peut certes l'accuser d'auto-complaisance. Il est fils d'une bourgeoisie friquée, ne s'en cache pas, en dénonce certains travers mais sans jamais cracher dans la soupe. Il nous fait vivre la douloureuse prise de conscience de son homosexualité. Puis ses émois sensuels mais aussi sentimentaux et cette douleur qu'il a de ne pas réussir à être aimé vraiment ou en tout cas s'en persuade-t-il. Le récit d'un week-end à Mykonos dans sa jeunesse montre les humiliations infligées, celles qui vont le faire se tourner vers les amours tarifés, moyen commode d'obtenir ce qu'il veut sans risque d'être rejeté.
Sur ce point, je le trouve convainquant. Il parle de sa pulsion, voir sa compulsion à courir les bordels, les tapineurs, les pays exotiques, son désir mais aussi son dégoût et sa honte. Si on revient sur le fond de l'affaire, je me dit qu'il n'a pas du se marrer quand les conseillers en comm' de Sarkozy l'ont poussé à aller le coeur sur la main et la larme à l'oeil sur le plateau de TF1 (ou F2 ?) clamer qu'il n'a jamais fait de tourisme sexuel. Si lui n'a jamais pratiqué le tourisme sexuel, je suis médaille d'or aux JO en patinage artistique. En fait-il l'apologie ? Non ! Mais le récit par le menu de ses séjours à Bangkok, Patpong ou encore les garçons muy calientes de Cuba rendent cette confession (orchestrée par d'autres que lui je pense) puante (une déclaration au 20h vaut tellement plus que les quelques rares qui ont lu le livre ...).
Au final, je trouve ce livre poignant, troublant, pathétique et émouvant. Se mettre à nu ainsi, dans toute son ambiguïté, ses défauts, ses déchirements, sa difficulté à vivre, il faut des tripes. Et c'est bien fait, sans pathos excessif, avec pudeur et retenue.
Sensible
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 15 décembre 2009
Il le fait de manière à la fois directe et pudique, racontant aussi bien ses rencontres avec des personnalités qu’il ne nomme pas mais que l’on reconnaît, que sa grande difficulté à aimer et plus encore à être aimé.
D’où une autofiction qui génère chez le lecteur des sentiments divers. J’avoue avoir été souvent touchée, parfois émue, mais aussi gênée de partager une telle intimité. Car certaines confessions sont directes et donc assez rudes. Non pas car elles sont malsaines, mais parce qu’elles sont l’expression d’une grande solitude, d’un mal-être qui est pesant. Les aventures d’un soir que Frédéric Mitterrand va chercher dans Paris ou en Thaïlande sont autant de quêtes de moments de désir et de complicité partagés qui bien évidemment sont toujours à sens unique et stériles. Et l’homme que nous connaissions sous un jour différent apparaît alors dans toute sa fragilité et sa sensibilité. Il a parfaitement conscience de la triste réalité de ce qu’il vit et en parle sans faux-semblant. En toute honnêteté.
Bien sûr on peut s’interroger sur le sens de cette démarche, sur ce besoin de rendre public ce qu’il y a de plus intime et de plus personnel. Et s’en agacer ou au contraire y être sensible. Je m’inscris plutôt dans cette seconde catégorie… sans doute car rien ne m’a choquée dans ces mots empreints d’une grande émotivité et d’un talent indéniable pour l’écriture. Mais que l’on aime ou pas, rien ne justifiait dans ce livre la polémique surgie récemment et qui me semble aujourd'hui encore plus indigne et injustement violente. L’arène politique est décidément bien cruelle. Rappelons tout de même que ce livre sorti en 2005 n’avait pas suscité de telles réactions à l’époque. Mais ceux qui en avaient parlé alors l’avaient lu, eux.
indigeste
Critique de Jefopera (Paris, Inscrit le 9 avril 2009, 60 ans) - 9 avril 2009
Admirateur fidèle et sincère du travail de l'auteur, notamment ses émissions de télévision au ton inoubliable, j’ai longtemps gardé le livre dans mon tiroir, dans l’attente de la parfaite disposition d’esprit qui sied aux livres dont la sortie est saluée par un tel flot de commentaires louangeurs. L’espoir était donc haut placé.
Le livre compte il est vrai de très belles feuilles, celles où l’auteur parle de lui, avec pudeur et simplicité. Le ton est juste et touchant car le propos est sincère. L’exercice n’était pas facile, le résultat est excellent.
Il est toutefois dommage qu’il n’en soit pas resté à cette confession émouvante et ait alourdi son récit de dizaines de pages compactes et non dialoguées, interminables développements sur ses liens avec des personnages connus, dont il refuse de citer le nom, au prix d’évocations éthérées et de multiples sous-entendus. C’est au mieux de la coquetterie, au pire un snobisme déplacé visant à dissocier les niveaux de lecture en fonction du degré d’intimité du lecteur avec la très chic coterie germanopratine dont il est sans arrêt question. Les personnages ayant peu d'intérêt, tout cela finit par lasser et sombrer dans une logorrhée aussi peu digeste qu'une pâtisserie tunisienne. C'est bien dommage.
aussi ennuyeux que....
Critique de Attentif (, Inscrit le 15 novembre 2006, 92 ans) - 28 novembre 2006
Une erreur de casting grave, FM est capable de mieux, de bien mieux
le mauvais livre
Critique de Isab (, Inscrite le 27 septembre 2005, 60 ans) - 22 novembre 2005
Par le passé, j'ai souvent pensé qu'il avait un véritable talent, c'est peut être la seule chose qu'il lui reste, alors laissons ce livre entre parenthèses, comme un moment d'égarement.
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