Blind Poet : Poète aveugle
de Lawrence Ferlinghetti

critiqué par Dijan Noni, le 13 juillet 2005
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Les USA: une "Démocratie Totalitaire"?
"L’heure est venue pour vous de parler
Vous tous, amants de la liberté
Vous tous amants en quête du bonheur
Vous tous amoureux et dormeurs
Enfoncés dans vos rêves intimes…"

Si le poète peut être aveugle en ce monde, il ne saurait être muet. Et c’est haut et fort que Ferlinghetti l’Américain nous chante les «masses opprimées / et les riches sur leurs gros fessiers», de ce « Nouvel Empire romain » qu’il fustige et qui pourtant chaque jour l’enfante, dans les poèmes engagés qui constituent la première partie de ce recueil (Démocratie Totalitaire, C’est nous idiot, J’attends...). Mais sa voix sait aussi se faire douce : voyages du poète à sa source européenne et italienne, pérégrination dans le désert des sens (Migrations réelles et surréelles). Murmure accompagnant les derniers instants de l’ami Allen (« pas besoin d’ajouter Ginsberg / Dans le monde entier / le monde des poètes / il n’y a qu’un seul Allen »).

Le recueil se termine en pure clarté dans des textes où l’on respire l’air de la côte Pacifique, où l’on est ébloui par les lumières de sa ville, la capitale des poètes et de la poésie : San Francisco. Serein, le poète nous surprend alors : mots devenus ressac, où la douceur de l’embrun l’emporte sur la violence des vents contraires, et où la lune, « miroir de cristal / éternelle trompeuse », reflète l’unique lumière : celle du soleil intérieur…
BUSH DE LÀ ! 10 étoiles

Grand livre. La poésie, on nous en dégoûte souvent au Lycée. Mais là, c'est simple et clair à lire. Et il y a pas que des textes "engagés" comme la notice dit...
A lire sur la plage... en normandie ou ailleurs... entre deux pages d'Harry Potter?

Manof Ice - - 52 ans - 25 juillet 2005