Yossik: Une enfance dans le quartier du Vieux-Marché à Vilnius 1904-1920
de Joseph Bulov

critiqué par Idelette, le 19 juillet 2005
( - 61 ans)


La note:  étoiles
La guerre des boutons en Lituanie !
Yossik vit près de la place du Vieux Marché, à Vilnius. Il voit et comprend tout de la vie, il faut dire qu'il est idéalement placé : à côté et derrière la benne à ordures. Il fait tous les métiers : médecin, pâtissiers de gâteaux de sable, intermédiaire... Puis il décide d'en savoir plus sur Dieu qui, lui aussi, voit et comprend tout ! Il grandit entre le lycée où son père "millionnaire" lui a acheté une place dans une classe, puis retour au Vieux marché, après un revers de fortune... Il voit les pogroms, la guerre, les anges, la révolution et les changements pour son pays. C'est une vraie page d'histoire. Tout est dit, teinté d'un humour yiddish.

Grâce à Boris, à qui il doit 4 puis 8 boutons, et à qui il n'a pas le temps de tout lui raconter, il lui écrit son enfance et son adolescence. Il finit sa vie, en 1985, au théâtre yiddish de New York. La vie de cet homme est un vrai tourbillon.

Le livre est très plaisant, malgré quelques longueurs parfois, c'est surtout une galerie de portraits plus vrais que nature, parfois effrayant, souvent touchant, très réaliste et très humain.

Au début, Yossik est comme un poulbot roublard, il raconte, puis il grandit, devient plus grave, gagne en profondeur, en densité et en même temps, c'est un incorrigible optimiste qui croit en sa bonne étoile, qui existe ! Son champ de vision s'élargit, il s'insère dans une communauté, un peuple et un pays. Il glisse néanmoins sur certains épisodes qu'on aimerait connaitre, mais ça n'est pas un livre de mémoires mais une lettre retrouvée par sa veuve et publiée en l'état.

On pense souvent à ses descendants, Groucho Marx, Woddy Allen ou Philipp Roth (qui aurait plus d'humour)...