La reine des pommes
de Chester Himes

critiqué par Circus Girl, le 20 juillet 2005
( - 35 ans)


La note:  étoiles
Harlem à sang et humour macabre
Jackson, la reine des pommes, est employé des pompes funèbres. Petit, gros et noir, il a presque pour femme Imabelle, une superbe demoiselle à la peau couleur de banane. Mais l’entourage de la belle est exclusivement constitué de truands sanguinaires qui ne pensent qu’à s’accaparer de l’argent de Jackson. Après une tentative de blanchiment d’argent où ils sont tous pris en flagrant délit, les bandits disparaissent avec Imabelle. Seul Jackson se laisse prendre et est finalement remis en liberté. Recherchée par le duo de policiers Ed Cercueil et Fossoyeur, la bande s’intéresse maintenant à la malle d’Imabelle qui contiendrait des pépites d’or. Jackson, de son côté pense à retrouver son aimée et va chercher de l’aide auprès de Goldy, son frère jumeau. Goldy, qui se déguise en bonne sœur et qui vend des tickets pour le ciel afin de s’acquitter du coût de la drogue qu’il a tant besoin, pigeonne aussi Jackson.
La route qui mène Jackson à la tranquillité et à l’amour d’Imabelle est semée de cadavres et autres malentendus macabres. Le récit est saupoudré d’humour noir et de dégoûtantes descriptions, mais le bonheur finit par l’emporter car dans le Harlem de Chester Himes il y a effectivement un dieu pour les bons chrétiens… Qu’est-ce que la reine des pommes peut demander de plus ?
Pierre Richard à Harlem.... 3 étoiles

L'auteur nous plonge dans la vie d'un individu, Jackson, qui est plus gauche que gauche. Il se fait avoir par tout le monde, à commencer par sa petite amie pour qui il a un amour infini mais qui est loin d’être réciproque.

Nous allons donc plonger avec lui dans quelques jours de cavalcade à travers les rues mal famées de Harlem. Jackson va aller de rebondissements en rebondissements avec pour but ultime de retrouver sa petite amie, Imabelle, qui semble avoir disparu avec une cargaison de lingots d'or....

Ce livre, loin d'être de la grande littérature, a le mérite de nous faire parfois sourire du fait des nombreuses péripéties que va vivre le personnage principal. Ce livre ne vaut pas forcément le détour, il y a beaucoup mieux dans le genre un peu "grotesque" (voir "la conjuration des imbéciles" ou "le barbier et le nazi")

Clubber14 - Paris - 44 ans - 17 juillet 2015


détournement de clichés 8 étoiles

Aux États-Unis, sans considérer les racistes "rednecks" qui n'ont aucun intérêt, les afro-américains étaient vus soient comme dans les "arpents verts" (green acres), d'un point de vue paternaliste, soient comme le personnage de Sydney Poitier dans "Devine qui vient dîner" comme quasiment dignes du prix Nobel, ce qui est une autre forme de racisme.

Chester Himes décrit, lui, les petits magouilleurs, les maquereaux, les filles de petite vertu, les minables, les faux pasteurs, les arnaqueurs de Harlem avec un talent consommé et beaucoup d'immoralité. Au final, la reine des pommes ne sera pas celui que l'on croyait et le "cave" (le naïf) pas si bête. Ce ne sont pas des anges, ils font l'amour, des affaires pas toujours nettes.
Il se trouve aussi que ce livre a posé des jalons pour les films de "blaxploitation" des années 70 et un peu plus près ceux de Tarantino (en particulier Jacky Brown).

AmauryWatremez - Evreux - 55 ans - 17 juin 2013


Black micmac à Harlem 8 étoiles

C'est un roman policier mais l'intrigue ne constitue pour autant pas l'intérêt essentiel de ce livre. Les descriptions du Harlem des années 50 et de ceux qui y vivent ou plutôt souvent y survivent sont très réussies... La misère, la violence, le crime et la magouille y sont omniprésents. C'est très noir voire sordide mais en même temps, drôle voire loufoque.
On ne s'ennuie jamais car le rythme est très enlevé et il se passe toujours quelque chose: on se croirait devant un vieux film américain de gangsters mais avec une dimension sociale et un côté comique plus poussés.

Cyrus - Courbevoie - 47 ans - 10 mai 2009