Couloir n° 6 : Carnets de prison
de Sayyed Ibrāhīm Nabavī

critiqué par Saule, le 29 juillet 2005
(Bruxelles - 59 ans)


La note:  étoiles
La prison en Iran
Nabavi est un journaliste réputé en Iran. Des articles un peu trop satiriques sur le régime lui vaudront un passage à l'ombre, ce dont il tire profit pour rédiger un carnet de prison sous forme de lettres à sa femme. Notons qu'il destinait ce carnet à être publié. Plutôt que d'aller dans la section des délits politiques, il fait la demande, et obtient, de rejoindre la section des escrocs et crimes financiers : il sera donc "pensionnaire" du couloir numéro six, occupé principalement par des magouilleurs (chèques sans provisions en général) ou des malchanceux.

Je dis pensionnaire, et c'est vrai que par moment on a presque l'impression d'un camp de vacance (on n'est pas dans Midnight Express !). Quoique...il faut pouvoir se faire respecter et être magouilleur. Et puis vient un moment ou le détenu se transforme en légume et là c'est l'enfer.

A part ses états d'âme, l'auteur nous raconte le quotidien de la cellule et nous dépeint ses compagnons d'infortunes, dont certains sont pittoresques.

L'intention était bonne mais selon moi le résultat est raté: je me suis ennuyé la plupart du temps en lisant son carnet. Le récit est décousu, et je n'ai éprouvé que peu d'empathie pour les personnages. Cela même si par moment l'auteur est parvenu à capter mon attention, lorsqu'il croque un personnage vraiment intéressant, ou dans une scène quotidienne bien rendue.