J'irai cracher sur vos tombes
de Boris Vian

critiqué par Pétoman, le 3 mai 2001
(Tournai - 49 ans)


La note:  étoiles
Peuh !!!!!!!!!!!!!!!!
Ecrit sous le nom de Vernon Sullivan (Boris Vian a inventé ce personnage car certains de ses écrits étaient et sont toujours trop sulfureux), Boris Vian nous a fait un de ces petits chefs-d'oeuvre comme je les aime, c'est-à-dire qui allient intelligence, provocation et sens de l'humour.
L'histoire est celle-ci: un bibliothécaire blanc s'installe dans une petite ville des Etats-Unis. Petit à petit, de par ses offrandes alcoolisées, il parvient à devenir le play-boy du coin. Ensuite, il passe vite aux petites bourgeoises... pourquoi les séduit-il? Par envie sexuelle, oui certainement... mais un lourd secret se cache chez lui: bien que de peau blanche, il a des ancêtres noirs, et il est déterminé à se venger des blancs qui ont tant martyrisé son "peuple".
Alors, J'irai cracher est tant un livre érotique qu'un livre qui dénonce le racisme... Mais dans un style particulier: le style de Vian... On n'en retrouve plus des mecs pareils, dommage.
Boris Vian est mort à 39 ans d'une attaque au coeur; au moins, ça prouve qu'il en avait un... c'est l'une de mes idoles.
la vengeance 8 étoiles

J’ai compris en le lisant qu'il fut interdit. Ce livre m’a mis mal à l'aise. Mais je voulais connaître la fin à tout prix. Je ne l’ai pas lâché. C’est magnifiquement bien écrit avec un rythme rapide.

Lilule - baalon - 51 ans - 23 janvier 2018


Un livre en forme d'exutoire 9 étoiles

Du titre au point final, la montée sous tension de l'anti héros imaginé par Boris Vian dans « J'irais cracher sur vos tombes » laisse pantois dans une œuvre suffocante et violente, parfois même gênante. Lee, métisse né d'une mère mulâtresse a vu son frère noir lynché et tué car amoureux d'une blanche. Dans l'Amérique des années 30, où le prisme de l'esclavage et ses relents sont encore patents (il n'a été aboli qu'en 1865), le jeune homme décide alors d'entamer sa vengeance comme il l'entend. Vian avec son phrasé court et tonique, rejetant l'emphase, esquisse son héros bouffi d'une colère intérieure sans faille. Lee se complaît d'abord à séduire, puis à jeter les femmes qu'il trouve sur son passage, comme des objets. Ses relations sexuelles ultra violentes, souvent contraintes, lui permettent de réduire les frontières ségrégationnistes et d'une certaine manière d'exister, à sa façon. Au fil des pages, son ivresse délirante de violence s'enorgueillit, jusqu'à l'acmé, délaissant alors toutes notions de bien ou de mal. Boris Vian, ultra réaliste, dépeint une Amérique troublée, tiraillée par ses démons. La violence ne laisse de place, ni à l'amour, ni à la part d'humanité des protagonistes. Un livre en forme d’exutoire, où l'auteur arrive à portraiturer l'antagonisme et la poussée de fièvre incontrôlable de la haine de l'autre que l'on appelle plus communément racisme. Une œuvre malsaine voire détestable, c'est selon, mais qui ne laisse en aucun cas indifférent. Et c'est bien là l'essentiel et toute sa force.

Enfialomeno - - 37 ans - 27 septembre 2017


OUTRAGE AUX BONNES MOEURS? 7 étoiles

Lee Andersen, dont la mère est une mulâtresse et le père est noir, a deux frères noirs : Tom et le "gosse" qui est mort. Lui est blanc. Le gosse est mort lynché par des Blancs car il est tombé amoureux d'une blanche. Depuis, Lee s'est promis de se venger des Blancs. Il arrive dans une nouvelle ville, il tient la libraire, il couche avec toutes les filles du drugstore avec lesquelles il boit beaucoup trop d'alcool. Se forme une petite bande, lui a 26 ans ou presque, ses partenaires sont toutes mineures... Puis ils trouvent deux sœurs filles de propriétaires de plantation. Jackpot pour Lee qui cherche la vengeance. Ils draguent les sœurs, dont la plus jeune Lou n'a que 15 ans. Jean, l'aînée tombe enceinte de Lee. Ce dernier décide de mettre son plan à exécution quand Jean lui demande de l'épouser. Ils assassinent sauvagement les deux sœurs avant de succomber aux balles de la police après une course-poursuite.

Le livre est considéré comme pornographique et choquant. Lee Andersen s'amuse avec des jeunes filles mineures et même des petites filles (une scène où il va avec Dexter dans une sorte de maison close sordide où deux petites filles sont forcées à se prostituer!). Les descriptions sont presque insoutenables. La violence est aussi présente dans ce livre qui a pour but de dénoncer le racisme envers les Noirs dans l'Amérique raciste du XXème siècle.

Amna abidi - - 38 ans - 24 mai 2013


J'irai cracher sur vos tombes 8 étoiles

Roman brutal, primaire et sans concession, "J'irai cracher sur vos tombes" n'a pas été écrit pour faire avancer la littérature. Boris Vian y tient une plume corrosive et acerbe.

Du personnage de Lee, il émane une grande virilité mais aussi un désir obsessionnel et inéluctable de vengeance. Pourquoi réfléchir à une quelconque morale dans cette histoire?

La "bande à Dexter" est peuplée d'animaux avides de sexe et d'alcool. Lee semble le plus fin d'entre eux et peut ainsi préparer sans difficulté sa vengeance impitoyable.

Ce n'est certes pas le meilleur roman de Boris Vian, mais il faut avouer que la crudité du récit fait encore son effet.

Ravachol - - 41 ans - 15 février 2012


Polémique à l'eau de rose 2 étoiles

Grosse déception avec ce roman de Boris Vian. Sincèrement, j'ai trouvé cela mièvre au final. Car le propos se veut violent, polémique, mais ce livre laisse un arrière-goût de roman "Harlequin" dans la bouche. Car il est écrit comme un roman de gare, en guise de sensualité Vian offre à son lecteur des scènes qui ne dépareilleraient pas dans le pire film érotique amateur. Sans doute, tout cela a mal vieilli, et seul l'aspect glauque saute encore aux yeux.
Heureusement, ce livre est court, et se lit rapidement. Très décevant.

Perlimplim - Paris - 48 ans - 21 décembre 2011


J'adore VIAN, mais .... 1 étoiles

Ce livre est profondément dérangeant, la vengeance, on ne peut que la concevoir, à condition qu'elle ne s'applique pas sur des innocent(e)s, sinon, la victime se transforme en bourreau !

Quelle violence, dans ce livre : je l'ai lu, il y a déjà pas mal d'années, il me reste un goût amer ! Je n'y retrouve pas l"auteur du "déserteur".
Inutile de faire un lien avec "L' écume des jours" ! C'est autre chose, un autre univers !
Bien écrit ce livre, c'est Vian, quand même ! Mais, sur un plan humain, moi NON !

La haine à l'état pur, la vengeance qui est seule finalité quels que soient les "dégâts annexes", ça me paraît relever de Staline, Hitler ou Pinochet .................
La violence en tant que telle : je déteste ! Mon nombre d'étoiles est sur le fond, pas la forme.

M VIAN, dommage qu'on ne puisse échanger sur ce que vous avez voulu faire passer, car je pense vraiment que vous avez voulu déranger une période, mais que vous êtes surtout, un être beau !

DE GOUGE - Nantes - 68 ans - 16 décembre 2011


l'illumination 10 étoiles

Pour moi, du Vian, c'est du violent, du noir, du percutant, du cru. En fait, c'est le premier livre de lui que j'ai lu.

L'Ecume des jours, comparé à celui-ci, est ennuyeux. Certes poétique, mais je n'ai jamais réussi à tourner la dixième page. Question de goût...

Bref à mes yeux J'irai cracher sur vos tombes est vraiment l'illustration phare de sa série de romans noirs. De l'outrage aux bonnes moeurs ? Ce bouquin est maudit et ne vous laisse pas indifférent. Il vous empoisonne, vous possède. Perso, je suis restée toute ballante en lisant la dernière ligne et mon état psychologique n'en est pas resté inchangé. Un roman tellement électrique que si ô grand malheur je devais choisir ma mort, je le jetterais dans ma baignoire et mourrais en atteignant le paroxysme de l'illumination divine.

J'irai cracher sur vos tombes est un des pilier de la littérature du XX ème siècle.

Chapeau bas.

Emyde - Montpellier - 33 ans - 16 septembre 2011


Bravo pour le caméléon 4 étoiles

Si certains avaient, parait il, deviné à l'époque la plume de Vian sous l'écriture de Sullivan, je dis bravo car pour moi rien de semblable entre les deux. J'aime qu'un auteur prenne le risque de changer d'univers et de ton, mais ce roman noir de 1946 ne répond plus aux codes d'aujourd'hui. Ancré dans une époque dans laquelle il était un best seller, je le vois aujourd'hui, ainsi que les autres Sullivan, comme un exutoire permettant aux oeuvres signées Vian de demeurer dans l'histoire de la littérature.

Yeaker - Blace (69) - 51 ans - 20 août 2011


Grosse claque ! 10 étoiles

Une spirale infernale pleine de fureur, de sexe, de violence et de perversion. J’ai du mal à imaginer que ce récit date de 1947. Je connaissais mal Vian à part l’écume des jours qui m’avait fait aussi une forte impression mais qui n’a rien à voir avec ce roman et je n’étais pas trop chaud pour le lire croyant connaître cette histoire de vengeance raciale. Grave erreur ! C’est plus que ça ! Je ne m’attendais pas à une telle force. C’est vif, parfois choquant, souvent cru mais terriblement efficace.

Chapeau bas Monsieur Vian !

Kabuto - Craponne - 64 ans - 20 août 2011


Glauque 4 étoiles

C'est la première fois que je lis du Vian et comment dire... ce n'est pas son style qui me dérange, au contraire, mais l'histoire est vraiment trop glauque et pourtant je ne suis pas une âme sensible.
Pédophilie, viol (de cadavre quand même!), omniprésence de sexe jusqu'à overdose, ce livre est "too much" pour moi.
Le thème de la vengeance est souvent assez percutant et intéressant, mais ici la vengeance sur des innocentes juste à cause de leur couleur de peau, même si la haine de Lee est compréhensible, non, je n'adhère pas.
D'autre part je trouve que le racisme des blancs vis à vis des noirs est sous exploité ici, dommage.
Surement je relirai du Vian, mais quelque chose de moins violent, "J'irai cracher sur vos tombes " est un bon livre mais son côté malsain m'amène à le sous-noter.

Sundernono - Nice - 41 ans - 14 août 2011


Un bon direct.. 9 étoiles

Peu de chose à ajouter face aux critiques déjà proposées. C'est un livre percutant, violent, choquant (effectivement, pas sûr qu'un tel livre puisse passer aujourd'hui), qui pose de front la question de la violence raciste, de la vengeance, et d'une façon qui n'est pas manichéenne. Un livre sans concession au bon goût, au "moralement correct", qui dérange et permet de poser quelques questions sans "bons sentiments". Bien sûr, pas grand chose à voir avec l'Ecume des jours !

Cecezi - Bourg-en-Bresse - 44 ans - 24 juillet 2011


Dérangeant 10 étoiles

Boris Vian a pris le parti de nous bousculer (à travers cette overdose de sexe, d'alcool et de violence) en nous présentant la force du racisme anti-noirs dans l'Amérique des années 50.

La réaction de ce héros blanc de peau mais noir d'origine est à la hauteur des persécutions subies par ses pairs.

Les personnages ne sont cependant pas manichéens.

Notamment le héros. Si nous pouvons comprendre sa "haine" et les mobiles de sa vengeance, celui-ci est quand même parfois franchement insupportable (par son machisme en particulier). Il commet également beaucoup d'imprudences lors de la réalisation de sa vengeance, ce qui va entrainer sa perte.

Au final, un grand roman noir qui est aussi une critique de la jeunesse américaine "profonde" qui est prête à beaucoup de choses pour occuper son désœuvrement face à des parents étrangement absents.

Cependant toute cette noirceur passe sans trop de difficulté grâce au style subtil du grand Boris.

JEANLEBLEU - Orange - 56 ans - 5 décembre 2010


Du Vian mais... 8 étoiles

J'ai lu "J'irai cracher sur vos tombes" pour le titre (tellement provocateur) et pour arbitrer un récent différent entre l'auteur et moi depuis la déconvenue de "l'arrache coeur".

Contrairement à ce que présente la quatrième de couverture, on ne retrouve pas le style Vian que j'avais adoré dans "l’Écume des jours" : ici pas de mot valise, pas de jeu de mots, de sens de la formule. Logique dans un sens puisque l'auteur a utilisé un pseudonyme pour publier à grand tirage un roman "vendeur", noir, volontairement provocateur et dans le style de ce qui se vendait à l'époque : les thrillers.
Attention cependant, les fans ne s'y tromperont pas : l'écriture est rapide, légère, avec beaucoup de justesse dans les expressions et les descriptions. Le plus plaisant est peut-être de percevoir avec quelle hauteur et intelligence Vian nous a servi ce que les éditeurs et le public attendaient. Exactement à la façon dont Gainsbourg plongé dans le jazz s'est mis à "composer" de la variété plus vendeuse en pratiquant "un art mineur destiné aux mineures".

Sur le fond, le contraste est saisissant entre la poésie des pages de "l’Écume des jours" et le "cash" et le cru de celles ci.
C'est une exposition où la jeunesse de tout milieu expérimente, l'alcool, le sexe, et les rencontres sur fond de ségrégation.

A lire ou pas ? :
Oui, mais en sachant à quoi s'attendre.
Le livre se lit très vite, et on est à chaque fois embarqué par le dynamisme du style.
Vous ne retrouverez pas le Vian que vous connaissez mais il a largement atteint son objectif

Yohann

Yohann - - 41 ans - 18 novembre 2010


Du Boris Vian 7 étoiles

Après avoir lu et été séduit par le style de Boris Vian comme beaucoup d'autres par L'écume des jours , j'ai voulu lire un second livre de lui avec un titre qui avait éveillé la curiosité chez moi .
On retrouve le style d'écriture de Boris Vian qu'on aime , parfois très cru . Une histoire qui nous tient en éveil du début à la fin avec pour regret trop de sexe ou du moins trop vulgaire à certains moments . Mais il reste un bon livre , à lire !

John - - 34 ans - 2 novembre 2010


Les prémices du roman noir 9 étoiles

Ce livre est avant tout un très bon polar basé sur le thème "Je ne suis pas celui que je semble être". On entre très facilement dans l'histoire et on se demande vers quelle fin inexorable le héros se dirige.
Un modèle du genre !

Alexavi - - 45 ans - 12 janvier 2010


Feu censure 7 étoiles

Comme Elles se rendent pas compte, ce roman de Vian a été publié sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. Il s’agit donc d’une oeuvre plus cruelle, critique, qui s’est vue censurée à l’époque en France, et qui se déroule aux Etats-Unis.

Un jeune homme de 28 ans, métis, veut venger son frère noir mort, par sa couleur de peau. On ne connait pas vraiment les circonstances de cette mort, mais on devine qu’elles sont injustes aux yeux de Lee, le jeune homme, mais pas à ceux de la société. Il ouvre une librairie dans une petite ville et très vite se rapproche d’une bande de jeunes, où il couchera avec toutes les filles, parce qu’il est beau et qu’il les charme à la guitare.

Il s’agit pour Vian de dénoncer le racisme et les conditions de vie précaire des noirs américains. Mais la chose est assez difficile à cerner au début du livre si comme moi on n’a jamais entendu parler de ce roman. Je regrette qu’il n’y ait pas un peu d’humour (bien que le sujet soit bien loin d’être drôle) ou de légèreté. Je retrouve bizarrement l’univers de Ryu Murakami dans J’irai cracher sur vos tombes : peu d’espoir, du sexe, des viols, des meurtres, des personnages condamnés dès la naissance, des paroles crues.

Elya - Savoie - 34 ans - 1 septembre 2009


... 9 étoiles

...oui c'est étrange, je n'ai pas l'impression de tout comprendre de ce livre ou alors j'ai peur d'avoir compris.

VIAN nous plonge dans la spirale un peu nauséabonde et glauque de la haine raciale, celle qui éclabousse tout le monde et qui n'épargne personne.

l'écrit est charnel, borde la limite de la pédophilie et le libertinage excitant; l'aura ne brille pas elle est sale, on comprend peu à peu le piège que VIAN nous a posé, c'est une fois le livre terminé qu'on comprend avec quel mépris il crache sur les tombes de ceux qui, blancs et noirs, ont été les mauvais acteurs du racisme...

simple mais malsain.

La méchante martine - - 42 ans - 25 juin 2009


Déception après admiration 2 étoiles

Moi qui suis une amoureuse inconditionnelle de "L'écume des jours", j'avoue avoir été dérangée par cet inconditionnel de Boris Vian (Je comprends mieux pourquoi certains tordaient le nez quand je disais adorer l'écriture de B. Vian).

Si son écriture reste belle, je trouve l'ambiance de ce livre très glauque, assez malsaine. Ce bibliothécaire à la personnalité antisociale, heureux de tuer pour combler ses désirs de violence, me glace le sang. Il représente assez le psychotique que l'on n'a pas trop envie de rencontrer...

Bref, le livre avait peut-être pour vocation de choquer les blancs de l'époque, mais j'avoue que pour moi, le racisme des racistes... équivaut à du racisme... bref, je suis assez déçue qu'un homme à l'imagination si vive et libre se soit coincé là-dedans.

Le café de... - Perpignan - Bordeaux - 40 ans - 19 août 2008


Trop trop ? 5 étoiles

Boris Vian est un auteur qu’on m’a beaucoup vanté. C’est mon premier roman de lui et je ne sais pas quoi en penser. Si je lis les critiques, ce n’est pas un livre qui représente le reste de ses oeuvres. Je vais essayer d’autre chose de lui. J’ai trouvé celui-ci moyen. J’aime son écriture, mais le récit est trop grotesque et gore.

Nance - - - ans - 5 juillet 2008


Cru et assez jouissif 8 étoiles

Le style et l'humour sont emprunts d'une verve étonnante, y compris aujourd'hui encore. Les tabous évoqués se sont édulcorés, mais n'ont pas tellement disparu, sur le sexe, l'intégration des minorités raciales, la culture dans les quartiers populaires, et même l'alcool.
L'outrance m'a fait rire, les répliquent fusent, on passe vite à l'acte et on pense beaucoup à la chose, tout en buvant beaucoup. L'ensemble offre un cocktail détonnant, sous fond de violence et de vengeance.
S'il n'y a peut-être rien de révolutionnaire, et que ce livre n'a pas le charme de l'Ecume des jours, il vaut le détour.

Veneziano - Paris - 47 ans - 23 mai 2008


Et Vian à la face des racistes ! 8 étoiles

Un gros crachat à la face des racistes de tout poil ! Vian n'a pas trouvé de sons assez violents dans sa trompette pour dire sa haine, il a donc sorti sa plume pour édifier une vengeance machiavélique que le Prince n'aurait pas renié.

Encore, un pied de nez à la l'encontre de tous "les chargeurs réunis" qui croient qu'il faut faire long pour faire bon !

Et n'oublions pas que ce livre a été publié en 1946, avant que quelques uns des critiques ci-dessous ne voient le jour !

Débézed - Besançon - 77 ans - 23 mars 2008


Bon roman 8 étoiles

J'ai bien accroché à ce roman même si j'ai eu du mal à me mettre dedans. Lee est un personnage plein de charme qui veut venger ses origines, son sang et son frère. Une fois plongée dans le bouquin j'ai apprécié, même si les histoires qu'ils mène avec de "très" jeunes filles m'ont un peu refroidi...
Un brin de sensualité et d'érotisme allié à de la haine et de la vengeance font de cette histoire un livre émouvant.

Parisian-fervour - - 35 ans - 22 septembre 2007


Polémique... 6 étoiles

Mais loin d'être un sommet de l'art.
Après avoir lu "L'Ecume des Jours" et "L'Herbe Rouge", j'ai la vive impression qu'avec ce roman, Boris Vian a perdu de sa verve et de son brio.
En quête d'inspiration ? Un essai plus qu'un roman...
Cela peut paraître curieux lorsque l'on lit les nombreux panégyriques qui lui sont consacrés... mais voilà...
L'univers décrit y est beaucoup trop classique pour un auteur de cet acabit; la trame bien trop prévisible.
Pour moi, rien de plus vrai que la critique éclair de Jules :
"C'est bon, c'est vrai, c'est vivant, mais ce n'est jamais qu'un pastiche de polar américain. Vian a écrit nettement meilleur que cela, d'un autre niveau."
D'autres le trouveront exemplaire et tout bonnement génial...

Nicolas D. - Lille - 42 ans - 30 octobre 2006


Livre choc ! 8 étoiles

"J'irai cracher sur vos tombes", à ce que je vois, choque encore, et c'est tant mieux ! Car un roman politique doit être choquant, et là pour du choc, il y en a à la pelle : pédophilie, strangulation, sexe... Vian a voulu rendre hommage aux grands romans noirs américains et il a bel et bien réussi : ce livre est admirable en tous points : le style, Vian s'adapte parfaitement aux "codes" du polar américain des années 50 : langage assez crû, argotique, violence, tout en gardant une petite touche typiquement vianesque que l'on retrouve quelque fois... Ensuite l'histoire est très touchante : la vengeance d'un homme, auquel se mêlent des sentiments amoureux (ceux envers Lou, même si c'est plus physique qu'autre chose), dont le frère s'est fait lyncher sans autre raison que d'être sorti avec une blanche et d'être noir... Ensuite tous les personnages sont extrêmement bien décrits : de Dex, petit con primaire, aux soeurs Asquiths, aberrantes de bêtise... Et il y a également un point où Vian (ou Sullivian, pourrait-on dire, comme le disait il n'y a pas longtemps l'auteur d'un article sur Vian dans le très beau hors-série du "Magazine Littéraire" consacré à Vian) fait fort, c'est de réussir à nous rendre sympathique un "serial-killer' (si on peut l'appeler comme ça).... A voir également, le film de Michel Gast tiré de "J'irai cracher sur vos tombes" (Vian, qui l'avait désavoué, est mort pendant la projection), qui, même s'il ne respecte en aucune manière (sauf le fond) le roman, est très bon, je trouve... Chacun ses goûts... En tout cas, même si "J'irais cracher..." n'est pas le meilleur roman de Vian (y a de la concurrence), il reste tout de même un excellent roman, un exercice de style que Vian réussit brillamment... Peut-être pas un chef-d'oeuvre, mais c'est à lire, assurément...

Le petit K.V.Q. - Paris - 32 ans - 15 février 2006


La déception! 1 étoiles

Après avoir dévoré "l'écume des jours" et "l'arrache coeur", la chute est dure! Vian nous sert un livre à la manière d'un roman de gare américain: tristement vulgaire et franchement sans intéret.
Lee Anderson, bibliothécaire blanc mais d'origine noire, cherche à se venger des blancs, ces impitoyables exploiteurs racistes. Voilà à peu près le résumé du livre: exaltant...
Vian nous inflige donc le spectacle des ébats et des débauches de Lee Anderson et de ses conquêtes, une petite scène de pédophilie pour la route, puis finalement le meurtre de deux des "victimes" amoureuses de Lee.
En bref, un livre qui se veut provocant, qui veut montrer où mène le racisme des blancs et qui ne parvient pas à convaincre, bien au contraire. "J'irai cracher sur vos tombes" est définitivement décevant et médiocre.

Maxence - - 41 ans - 20 janvier 2006


Quelques heures d'ennui 4 étoiles

Ce livre devait certainement être très choquant à l'époque. Mais il n'a généré aucun sentiment en moi. Vian est pourtant un auteur que j'aime habituellement, mais je suis restée complètement hermétique à cette histoire. Le héros esy odieux et pervers, et ses "raisons" ne sont en rien des justifications. Le style est fade, les personnages sont au mieux détestables, au pire caricaturaux.
Je me suis empressée d'oublier cet ouvrage presque vulgaire, au profit du merveilleux "L'écume des jours".

Opalescente - - 42 ans - 10 novembre 2005


NOIR 10 étoiles

Je l'ai ADORE, c'est simple ! J'avoue que pendant le roman tout va bien , mais ensuite c'est très sombre, j'avoue que je ne m'y attendais pas ! c'est violent! Belle vengeance de Lee , et son histoire reflète assez bien le climat raciste qui règnait à cette époque !
A lire et à relire !
en revanche je déconseille le film : NUL

Ice-like-eyes - nantes - 40 ans - 2 juin 2005


Pas assez stylé... Mais un bon roman 7 étoiles

Assurément un très bon livre, très violent, scandaleux. Mais il lui manque peut-être un style un peu plus marqué, comme dans la plupart des romans de Vian, pour en faire un chef-d'oeuvre

Rcapdeco - Paris - 46 ans - 23 mai 2005


Froideur et sensualité 8 étoiles

Quel roman que celui-ci!! Lee est un homme dont les origines trouvent leurs sources dans les champs de coton et qui va chercher à venger la mort de son frère, tué par les blancs; lui-même est d'ailleurs blanc, ce qui facilitera sa tâche auprès de ces tendres demoiselles qui subissent la libido de Lee après quelques verres. "J'irai cracher...." pourrait être un condensé de "tueurs nés" et "thelma et louise" dans la violence et le jusqu'au-boutisme; on y trouve également la même absence de sensibilité du protagoniste. Jean et Lou Asquith vont stigmatiser le ressentiment de Lee et le pousser dans ses retranchements les plus pervers.
Un livre puissant et qu'on imagine facilement dérangeant dans les années 50, la violence de certains passages est purement terrible.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 8 mai 2005


Vian c'est Vian 8 étoiles

Le clin d'oeil des livres de Boris Vian publiés sous le pseudo de Vernon Sullivan c'est qu'ils sont traduits par:...Boris Vian, joli clin d'oeil. Je ne rajouterai rien à ce qui a été écrit plus haut, sauf que Boris Vian était un tout, chaque domaine artistique qu'il a touché a fait de lui un être humain à part.

Spirit - Ploudaniel/BRETAGNE - 64 ans - 28 avril 2005


Un bon livre... 7 étoiles

Mais je n'irais pas jusqu'à le qualifier de chef-d'oeuvre... C'est bon, c'est vrai, c'est vivant, mais ce n'est jamais qu'un pastiche de polar américain. Vian a écrit nettement meilleurs que cela, d'un autre niveau.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 28 avril 2005


Un chef-d'oeuvre! 10 étoiles

Je trouve que ce livre de Vian est l'un de ses deux meilleurs (l'arrache-coeur demeure l'indétrônable pour moi). La violence et le sadisme développés dans ce roman sont jouissifs, tellement ils sont imprégnés de la rage de Lee, ce 'faux' noir. On peut presque palper cette odeur de sang et de sexe qui s'en dégage. J'ai dû le lire au bas mot une trentaine de fois. Epatant

Giny - Casablanca - 36 ans - 28 avril 2005


Foudroyant 10 étoiles

Ce roman est très efficace, on le lit en une seule fois. Oui Lee Anderson, le personnage principal, noir par son histoire, ses origines, sa famille, mais blanc de peau nous fait plonger dans sa descente vers la haine, ce gouffre de la vengeance. Je me rappelle lorsqu'il décrit son voyage vers le lieu de ses crimes, il fonce en voiture aussi rapidement que possible car il veut en finir, il veut leur régler leur compte. Vernon crache le venin, et nous on aime. A 16 ans et plus tard, ce livre plaît car il percute, il harponne notre conscience. J'irai cracher c'est l'histoire de meutres prémédités pour venger. Lisez-le!!!

Déhellair - - 39 ans - 26 mars 2005


Percutant 10 étoiles

C'est le seul mot que j'aie trouvé pour décrire l'effet que m'a fait ce livre. Choquant, brutal, violent, dérangeant, mais tellement prenant et à l'écriture tellement vibrante qu'on en oublie l'aspect choquant de l'histoire pour n'en retenir que la rage du personnage face à l'injustice subie par son petit frère.

Chacha - St Tricat - 46 ans - 1 juin 2004


Le récit d'une vengeance 7 étoiles

Un jeune homme, Lee anderson s'installe comme libraire à Buckton, une petite bourgade américaine où les loisirs ne sont que peu nombreux. Mais des occupations,rassurez-vous, il va en trouver! Amadouer les jeunes filles du coin (parfois très jeunes)avec de l'alcool, pour les séduire et les amener à plus.Il tombera plus tard sous le charme des soeurs Jean et Lou Asquith,filles de riches propriétaires blancs. Il va les séduire petit à petit pour opérer une terrible vengeance. En effet ce jeune homme cache un cruel passé et un terrible secret. C'est un roman que beaucoup m'ont vanté. Et cependant je suis resté sur ma faim. Ce récit de vengeance est drôlement provocateur et crédible, c'est un fait! Mais il me reste l'impression, au final, que l'auteur a voulu provoquer pour provoquer là où pareille histoire aurait mérité un traitement psychologique plus détaillé de la personnalité particulièrement trouble et confuse du héros,ainsi que des causes ayant provoqué cette vengeance. Un roman maudit, qui a valu beaucoup de tourments à son auteur, mais qui, pour moi, n'est pas tout à fait abouti.

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 6 avril 2003


Pour l'amour du gosse. 9 étoiles

« Si vous le lisez avec l'espoir de trouver dans « J'irai cracher sur vos tombes » quelque chose capable de mettre vos sens en feu, vous allez drôlement être déçu. Si vous le lisez pour y retrouver la petite musique de Vian, vous l'y trouverez. Il n'y a pas beaucoup d'écrits de Vian dont il ne suffit de lire trois lignes anonymes pour dire tout de suite : "Tiens, c'est de Vian !" Ils ne sont pas nombreux, les écrivains dont on puisse en dire autant. Ce sont généralement ces écrivains-là qui ont les lecteurs les plus fidèles, les plus passionnés, parce qu'en les lisant, on les entend parler. Lire Vian, lire Léautaud, lire la correspondance de Flaubert, c'est vraiment être avec eux. Ils ne truquent pas, ils ne se déguisent pas. Ils sont tout entiers dans ce qu'ils écrivent. ‚a ne se pardonne pas ça. Vian a été condamné. Flaubert a été condamné... » J'aime beaucoup cette "quatrième" de l'édition Bourgois. Elle est tirée d'un article de Delfeil de Ton publié en 73 dans "Charlie-Hebdo". Pas des précieux, a priori... Ceci dit, c'est vrai qu'il est des passages très chauds, dans ce roman maudit; des passages qui mettent mal à l'aise, comme la scène de pédophilie (Houellebecq n'a rien inventé) du chapitre X ("Elle était brûlante comme l'enfer"...) Mais il me semble que la seule explication - pas la justification, impossible à mon avis - du comportement final de Lee, c'est l'amour qu'il porte au "gosse", à son petit frère lynché pour avoir aimé une blanche. Et c'est ce qui fait que "J'irai cracher sur vos tombes" se transformera toujours chez moi, prioritairement, en boule au creux de la gorge plutôt qu'en feu au ventre.

Lucien - - 69 ans - 14 janvier 2002


La rage au coeur 9 étoiles

Ecrit en dix jours à la suite d'un défi ("torcher" à la va-vite un pastiche de James Hadley Chase, auteur de polars américains en vogue dans les années quarante-cinquante), ce livre "maudit", qui a empoisonné la vie de Boris Vian, l'empêchant de se faire reconnaître pour son vrai talent et lui collant sur le dos un procès qui l'a épuisé physiquement et mentalement, a cessé de nos jours d'être scandaleux pour des raisons d'érotisme brutal. Ce livre n'en garde pas moins un grand impact pulsionnel, sans doute parce que Vian est parvenu à dépasser la simple maîtrise du "hard boiled style" (le style "dur-à-duire") de convention dans ce type de roman, pour lui donner une dimension qui paraît véritablement vécue. C'est ce qui a fait dire à plusieurs biographes de Vian que celui-ci avait mis beaucoup plus de lui-même que ce qu'il a bien voulu reconnaître dans ses quatre romans publiés sous pseudonyme et destinés au départ à n'être que des "coups" commerciaux.

Eric B. - Bruxelles - 57 ans - 9 novembre 2001