Aziyadé
de Pierre Loti

critiqué par Ilfolir, le 1 août 2005
( - 72 ans)


La note:  étoiles
L'amour fait déplacer les montagnes
1876.Pierre Loti débarque à Salonique. Au hasard d'une promenade, il aperçoit une jeune fille derrière les barreaux d'une maison. Amoureux fou de cette personne, il fait tout, avec grands risques, pour la revoir. Il y parvient et s'installe même avec elle dans une petite maison d'Eyoub à Istamboul. Sept mois plus tard il revient en France. Il correspond avec Aziyadé pendant 2 ou 3 ans puis s'arrête.10 ans après il retourne 3 jours à Istamboul pour apprendre qu'Aziyadé est morte. Il va se recueillir sur sa tombe (C'est le thème de Fantôme d'Orient)Journal de souvenirs sentimentaux.
J'ai d'autant plus apprécié ce livre que j'ai beaucoup marché dans Istamboul et j'ai pu ressentir à sa lecture l'impression de chaleur, les odeurs, les bruits et tout ce qui fait qu 'Istamboul est une ville aussi envoutante.
Bien mais un peu décousu 6 étoiles

Tout premier roman de Pierre Loti, celui-ci raconte les quelques mois que son personnage éponyme passe dans l'Empire Ottoman, notamment à Salonique et à Istanbul, en se focalisant essentiellement sur sa relation interdite avec la jeune Aziyadé, dernière des quatre épouses d'un vieux turc. Entre histoire d'amour et récit de voyage l'auteur livre ici un récit inspiré de son propre vécu tout en ajoutant des éléments de fiction et écrit à la manière d'un journal intime.

Même si son aventure avec Aziyadé est un des grands thèmes du roman, ce n'est pourtant pas le seul car Loti en profite également pour décrire la Turquie de cette seconde moitié de XIXe siècle en ajoutant également un certain nombre de réflexions personnelles. Cela a tendance à rendre l'histoire un peu décousue, il est assez difficile d'en suivre la temporalité et l'on s'attarde parfois sur certains éléments mais pas sur d'autres si bien que j'ai parfois eu l'impression de lire un recueil de notes. Malgré cela l'écriture de Loti est très agréable à lire, presque envoûtante et l'histoire n'est pas dénuée d'intérêt même si j'ai eu un peu de mal à apprécier le personnage principal car je le trouve assez égocentrique par moment. Loti évite par contre en grande partie le point de vue hautain et moralisateur qu'il aurait pu avoir en tant qu'européen sur une civilisation qui n'est pas la sienne si ce n'est par quelques remarques condescendantes car il s'intéresse véritablement à la culture turque et essaye d'en apprendre le plus possible.

Un récit qui, malgré une construction n'étant pas des plus fluides, m'a tout de même fait passer un agréable moment et est un bel exemple de l'orientalisme en vogue à cette époque.

Koolasuchus - Laon - 35 ans - 22 avril 2021