Ayako, tome 1
de Osamu Tezuka

critiqué par Shelton, le 3 août 2005
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Un récit du maître Tezuka !!!
Cela faisait très longtemps que l’on me parlait d’Ozamu Tezuka comme d’un des meilleurs auteurs de mangas. Mais j’hésitais, je prenais mon temps, je cherchais par lequel j’allais commencer, je me refusais à croire trop vite mes amis qui le vantaient sans cesse…
Veuillez Dom et Maud accepter mes excuses ! Oui, vous aviez bien raison, il fallait lire Ozamu Tezuka et je vous propose de le découvrir à travers cette série Ayako et son premier volume. Après tout, il faut bien commencer par quelque chose…
Mais commencer par Ayako n’est pas idiot car très rapidement vous allez comprendre le monde d’Ozamu Tezuka. Il commence dans la bande dessinée japonaise en 1946. Le Japon d’après guerre. Je vous rappelle que cette Nation s’est retrouvée dans le camp des vaincus et que les Japonais vécurent très mal l’occupation de leurs îles par les Américains. Mais c’est justement la toile de fond de cette histoire, Ayako.
Le 13 janvier 1949, Jiro Tengé rentre au pays après avoir été prisonnier. Remarquez que c’est déjà un problème, il eut mieux valu qu’il soit mort car un prisonnier est un homme qui ne s’est pas battu jusqu’à la mort pour son pays. Jiro apporte donc avec lui un peu de déshonneur pour sa famille… Mais, en fait, il va plus loin dans la honte, car il a accepté de trahir ses compatriotes en camp pour survivre et le voilà espion à la solde des Américains…
Mais sa famille n’est pas non plus parfaitement blanche et pure… Mais il ne faut pas que je vous en dise trop… Disons que le père est un sacré coucheur, c’est le moins que l’on puisse dire, que le fils aîné est très intéressé, enfin à ce point ce n’est plus de l’intérêt c’est obsessionnel… Quant à Ayako, sa petite sœur qui est née pendant la guerre, quand il n’était pas là… il se demande bien qui en est le père ? La mère ? Et elle va avoir une vie bizarre cette petite Ayako !
Mais, très vite l’histoire bascule dans une chronique glauque du Japon d’après guerre : occupation américaine, réforme agraire, loi du clan familial… Le tout avec une bonne histoire policière et vous allez passer un bon moment de lecture…
Voilà pour le cadre général de l’histoire. Pour le graphisme, Ozamu Tezuka fait tout dans ce récit, dessins et texte, il est assez simple. Ce n’est pas aussi épuré que la ligne claire de Hergé mais on comprend assez facilement pourquoi il fut surnommé parfois le Hergé japonais. Tout le dessin sert le récit et on y trouve que ce dont on a besoin, pas de dorure, pas de bonus inutile, le manga est un art narratif et Ozamu Tezuka ne se laisse distraire par rien… Du coup, malgré un sens de lecture japonais, incontournable pour les mangas, le lecteur plonge très rapidement dans l’histoire et après quelques pages oublie complètement le sens de lecture et ses particularités…
Ozamu Tezuka est né en 1928 et il est mort en 1989. C’est un grand des mangas et il faut prendre le temps de le découvrir. Pour moi, c’était une première, alors attendez-vous à m’entendre parler de la suite et des autres mangas qu’il a écrits, car quand on commence à lire un auteur aussi agréable, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin…