La belette de Didier Comès
Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers
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Un affrontement culturel
"La Belette", c'est une jeune femme qui vit en contact profond avec la nature dans un village ardennais.
Dans ce microcosme, vont s'affronter dramatiquement trois conceptions de la vie, trois "religions": le culte païen de la déesse-mère, le christianisme, et le matérialisme athée représenté par un réalisateur de télévision qui vient de transformer une fermette. La Belette et son père représentent la tradition ancienne de la vie en symbiose avec la nature. Le curé du village, un petit homme grotesque et méchant, donne une image peu reluisante du christianisme.
Entre tous ces personnages, Anne et son fils Pierre essayent désespérément de trouver leur place. Ils représentent pour chacun des tenants de ces religions une proie tentante. Anne, parce qu'elle est enceinte, et Pierre pour son innocence, parce qu'il est autiste.
Quelle "religion" embrasseront Anne, Pierre et l'enfant à naître? Seront-ils victimes de l'intolérance?
Cette très belle BD, déjà âgée de 18 ans, bénéficie d'un dessin très pur, en lignes souples et déliées et en "à-plats" blancs et noirs.
Un très beau livre.
Les éditions
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La Belette [Texte imprimé] [texte et dessins de] Comès
de Comès, Didier (Scénariste)
Casterman / Les Romans "A suivre"
ISBN : 9782203334175 ; 3,14 € ; 04/05/1993 ; 146 p. ; Relié
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Les critiques éclairs (1)
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Un conte moderne qui réhabilite les cultures anciennes
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 22 juin 2009
Un couple de citadins et son enfant autiste viennent s’installer dans la vieille ferme qu’ils viennent d’acquérir dans un village ardennais. Très vite, ils se heurteront à l’hostilité menaçante du voisin sournois et son grand fils taré et d’une laideur repoussante, ainsi que du curé à l’air pas très « catholique »… Délaissée par son mari cynique davantage préoccupé de sa carrière à la télévision, Anne sera amenée, par l’intermédiaire de son fils Pierre, à rencontrer une sorcière païenne dénommée la Belette qui s’imposera comme un soutien incontournable face à un curé de plus en plus inquiétant…
La ligne claire de l’auteur épouse parfaitement la simplicité de l’histoire, et les aplats noirs qui sont sa marque de fabrique contribuent à rendre l’atmosphère sombre, avec des recoins dissimulant on ne sait quelle menace toujours prête à surgir. La représentation des personnages va du difforme au gracieux, et ceux-ci sont dotés d’une psychologie en apparence assez sommaire et caricaturale. Tout cela peut parfois paraître naïf voire agacer, mais cette simplicité permet d’évoquer davantage les contes de notre enfance.
Et c’est bien cela que j’apprécie chez Comès. On entre dans ses histoires comme on pénétrerait en secret dans une vaste demeure avec de nombreuses portes closes dont il faut trouver la clé comme dans un jeu de piste. On aime s’y perdre sans jamais savoir ce que l’on va trouver, ni même si l’on va en sortir.
La Belette se révèle un conte pour adultes, où l’auteur se livre de front à deux condamnations, l’une contre le christianisme (le curé) et les superstitions d’un autre âge (les voisins), et à l’opposé contre un matérialisme outrancier propre à nos sociétés modernes (Gérald, le mari). De cette façon, il nous invite gentiment à étudier une troisième voie beaucoup plus spirituelle, plus écologique. A sa façon, il réhabilite un certain paganisme anéanti au Moyen-âge par l’Inquisition, qui considérait comme de la sorcellerie ces cultures millénaires où l’homme occidental était alors en communion avec la nature, à l’image des sociétés chamaniques toujours présentes aux quatre coins du monde mais néanmoins menacées.
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