Intéressant mais trop foisonnant à mon goût. Un peu de mal à démêler l’indispensable de l’accessoire dans ce conte - plutôt qu’histoire – qui pourrait être philosophique. Je ne sais pas pourquoi, je pense à Doris Lessing et son « Le cinquième enfant » en écrivant ce qui précède, tout aussi conte et tout aussi philosophique, mais qui a sa cohérence et qui ne perd pas son sel au fil d’occurrences sans cesse plus déroutantes les unes que les autres.
Donc foisonnant … : Malik Solanka, professeur d’anglais recyclé en créateur de poupées devenues mondialement célèbre, s’est enfui aux Etats-Unis, à Manhattan. Enfui pour mettre un océan entre lui et un instinct homicide qu’il eût une nuit vis-à-vis de sa femme aimée, et qui (qu’il) aime toujours. C’est l’occasion pour Salman Rushdie de « dézinguer » la civilisation américaine puisque Malik va abhorrer ce qu’il va connaître de Manhattan sans s’en détacher pour autant. Ou plutôt si, il s’en détachera, mais trop tard. Il sera parvenu à épuiser le trésor de compréhension et d’affection de sa femme et perdra tout au bout du compte.
Dit ainsi ça peut paraître cohérent. C’est en fait beaucoup plus compliqué que cela – eh oui, je ne suis pas Rushdie ! – et … ça noie le propos , ça distrait de l’essentiel. Pourquoi vraiment aller imaginer des choses si compliquées ? Bon, OK, Malik est colérique et aurait facilement tendance « à péter un plomb », mais … je ne suis pas certain pour autant que Salman Rushdie positionne son Malik dans une humanité crédible. Et ces digressions sur les poupées « pensantes » qu’il crée et d’autres « poupées », de chair cette fois, qui seraient éliminées par un tueur fou … ? Enfin quoi penser des personnages à la stabilité psychique vacillante qui viennent évoluer autour de Malik à Manhattan … ?
Après tout, peut-être est-ce moi qui n’ai pas tout compris ? Déçu après le flash que j’avais ressenti à la lecture de « Shalimar le clown » du même Rushdie.
Tistou - - 69 ans - 9 août 2009 |