La fille sauvage se présente comme une fresque historique, plongeant le lecteur dans le contexte sombre et troublant de l'extermination des Amérindiens, plus précisément celle d'une tribu apache. Cependant, la promesse d'un récit poignant et nuancé sur cette période douloureuse de l'histoire américaine est ternie par une approche manichéenne simpliste.

L'intrigue se déploie autour de la disparition tragique d'une tribu apache, illustrant la brutalité et l'injustice des politiques d'extermination. Mais l'auteur semble se complaire dans une dichotomie évidente entre "gentils" et "méchants", tant du côté des Blancs que des Indiens. Les personnages sont enfermés dans des archétypes stéréotypés : les blancs gentils sont des défenseurs compatissants des Apaches, tandis que les méchants sont des figures de l'oppression sans scrupules.

Les descriptions des Indiens, souvent réduits à des caricatures romantiques ou barbares, manquent de respect pour la complexité et la diversité de leurs cultures. Le cadre du western est omniprésent, avec ses incontournables affrontements armés et ses scènes de cavalerie.

Au coeur du récit, une histoire d'amour impossible, cherchant à apporter une dimension humaine et émotionnelle à l'intrigue. Hélas, cette romance s'effondre sous le poids des lieux communs, évoquant davantage les conventions hollywoodiennes, que la réalité historique ou culturelle.

Malgré ces faiblesses, La fille sauvage parvient à capturer quelques instants de beauté et de tragédie. Certaines scènes d'affrontement sont bien écrites, évoquant avec intensité la brutalité des conflits. De plus, les paysages du désert mexicain sont dépeints avec une certaine poésie.

En conclusion, La fille sauvage échoue à offrir une représentation authentique et nuancée de l'extermination des Apaches. Son approche manichéenne et ses nombreux clichés affaiblissent un sujet qui mérite une exploration plus profonde. Ce livre pourrait plaire aux amateurs de western classique et de récits d'aventure, mais laissera probablement sur leur faim ceux qui recherchent une réflexion plus subtile et complexe sur cette période tragique de l'histoire américaine.

En 1932, au coeur de la Sierra Madre, une Grande Expédition Apache est organisée par une ligue de gentlemen richissimes et snobinards, afin de libérer un jeune mexicain enlevé par une tribu Apaches.
Le jeune Ned Giles, orphelin et passionné par la photographie, parvient à rallier l'expédition.
Il sera accompagné d'acolytes hauts en couleurs (une jeune anthropologue, un aristocrate "précieux", un majordome britannique, des indiens ralliés à la cause "blanche, .... )
La monnaie d'échange sera une jeune et sauvage indienne capturée de fraîche date: la Nina Bronca.

Le récit est organisé autour des carnets de notes rédigées au quotidien par le jeune Ned.
Un journal de bord passionnant, documenté, qui démystifie le mythe de l'indien sauvage .

Après " Mille femmes blanches" (1998), grand succès littéraire de Jim Fergus, "La fille sauvage" (2005) est tout aussi puissant et plus intimiste.
La réflexion sur le "Peuple" indien est fouillée. Les Gringos et les mexicains ne sont pas épargnés.
L'auteur livre LA véritable grille de lecture de cette terrible page de l'Histoire de l'Amérique; l'extermination d'un peuple.
Une oeuvre aux multiples messages et interrogations.
Un très grand moment de lecture !