Le jour avant le lendemain
de Jørn Riel

critiqué par Monito, le 22 août 2005
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Une leçon de vie.
Cruelle mais belle cette histoire à la Robinson qui unit Ninioq la grand-mère à son petit fils Manik.
Dans le grand nord du Groënland, une tribu d’esquimaux vit au jour le jour, de chasse de pêche et de cueillette. Dans ce roman danois, on trouve avec intérêt une description d’un mode de vie et de pratiques culturelles inconnues ou mal connues. C’est la première partie de ce court roman.
Puis vient le drame, la tribu décimée et le couple de la grand-mère et du petit-fils qui doit faire face, survivre, mais avec le sentiment d’être les derniers hommes sur terre.*
Ninioq, femme sans âge, à la vie longue et riche d’événements de toute nature, sait sa fin proche. Elle se retrouve seule avec son petit-fils de sept ans, dans un environnement hostile. Pour lui, elle doit survivre, elle doit lui transmettre cet héritage qui lui permettrait de résister, d’exister. Mais à quoi bon si l’on doit être seul et si l’homme est vraiment son propre prédateur ?
Des scènes magistrales, l’attaque de l’ours puis celle des loups, émaillent le récit. Des scènes d’une grande tendresse comme seule peut vivre une tendresse entre une grand-mère et son petit fils.
Par sa concision, ce récit n’en est que plus fort, que plus troublant et digne des grands romans d’aventure il laisse une trace, profonde.
Une Grande Dame ! 10 étoiles

Qu'ajouter de plus aux précédentes critiques qui ont parfaitement résumé ce magnifique roman ( 130 pages ) .

Au delà de l'histoire de Ninioq ( vieille femme qui porte le savoir de sa tribu ) et de Manik ( son petit-fils , avide de connaissance ) ; il s'agit principalement de la relation " grand-mère / petit-fils " , de la transmission du savoir pour assurer la survie ; mais surtout du terrible constat du rôle de l'homme dans la destruction de son espèce.
Le tout baigné dans une Nature féerique et hostile .

Dans un premier temps , j'ai été déçu par la fin mais...... après quelques minutes de réflexion , je la trouve encore plus sublime !
Ninioq est une Grande Dame , à l'image de ces peuples du Grand Nord qui affrontent au quotidien un environnement des plus impitoyables .

Frunny - PARIS - 59 ans - 27 août 2010


Un souffle glacé 10 étoiles

Ce court roman est une réussite majeure.

L'action se déroule dans le grand Nord et vous ressentez la souffle glacé de la bise, le froid mordant de la nuit polaire.
Ce livre vous démontre parfaitement que l'homme n'est ni le maître, ni l'esclave de la nature mais simplement un élément parmi tant d'autres au même titre que les phoques, les ours ou les loups.
L'homme doit tuer pour vivre ou être tué, nous sommes très loin des récits écologiques où les petits moutons et les gentilles vaches s'ébattent dans les champs, la nature est violente et impitoyable.

En quatrième de couverture, un critique dit : "on n'oublie pas ce livre", je confirme.
Ce livre est épique.

C'est un très très grand roman qui n'est pas terminé lorsqu'on le referme.

Pas de happy end, car l'issue de toute chose est la mort, violente de surcroit.

Je relirai un livre de Riel.
Allez sans hésitation le maximum d'étoiles

Bobo - - 65 ans - 2 février 2010


Rude et magique 10 étoiles

Ninioq est devenue une vieille femme, elle sent que bientôt ce sera le moment d'aller seule sur la glace, conformément à la coutume de son peuple. Mais pour l'instant elle a encore une mission, elle doit surveiller la viande en train de sécher sur une petite île en compagnie de l'un de ses petits-fils. C'est l'occasion de transmettre toutes les histoires qu'elle connaît, d'enseigner à Manik un tas de choses qui lui serviront dans sa vie d'homme. Mais depuis quelques temps Nimiok est inquiète, le matin cette sensation la réveille et la perturbe, elle sent que quelque chose va arriver....

Ce trop court roman possède une magie puissante. Considéré comme l'un des livres majeurs de Jorn Riel au sommet de son art, il est tout à la fois une extrapolation imaginaire à partir d'une découverte fortuite de l'auteur, un conte familial où la transmission générationnelle prend tout son sens, et un documentaire sur la vie des Inuit. Je ne m'attendais pas à cet épilogue, bien qu'il soit dans la droite ligne du reste du roman. J'ignore pourquoi je suis aussi fascinée par cet univers esquimau, je passe par plusieurs étapes quand je m'enfonce dans leur histoire, de l'admiration devant leurs valeurs essentielles à une espèce de dégoût devant la brutalité de certaines coutumes. Ce qui est sûr c'est que Jorn Riel est un très grand auteur !

Cuné - - 57 ans - 14 décembre 2005