Un instant d'abandon de Philippe Besson
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Soulagée d'être à la fin !
Un homme rentre au bercail, dans son village au bord des falaises, en Cornouailles. A Falmouth, la grisaille est constamment dans le ciel, mais aussi chez ses habitants. Ces derniers ne pardonnent pas qu'un des leurs se fasse remarquer, comme le cas de Thomas Sheppard. L'homme est de retour au pays, mais sous le coup de l'opprobre. Tom est désormais "un monstre" aux yeux de tous - il a tué son fils. Cinq années de prison n'ont pas lavé la haine des habitants de Falmouth - on lui en veut. Et celui-ci exacerbe le ressentiment en revenant au village - inadmissible ! Dans ce coin où les visages sont fermés, les femmes interdites au bistro, les hommes perdus en mer, "où rien ne se dit et tout se sait"... Tom a toutefois le sentiment d'être libre à Falmouth, bien que sous la coupe du bannissement. Par deux fois, il va se confesser : à deux autres exilés, deux âmes en peine. L'un va recevoir toute la vérité sur la disparition de son fils, l'autre va comprendre pourquoi il est rentré au 325, Melville Road.
Honnêtement, je ne pense pas que ce dernier né de Philippe Besson soit du grand cru ! Pourtant le début est prometteur et tient le lecteur agrippé, fasciné par cette ambiance morne qui règne à Falmouth. Le cadre est bien planté, les embruns, les falaises, l'isolement et le sentiment de non-retour sont très palpables. Et pourtant, l'auteur dérape en cours de route, la fin est flottante. Le glauque doit être associé à une certaine "poésie" pour être accepté, et là il n'y a que de la rigueur, de la violence. Le personnage de Tom Sheppard s'enterre et campe sur des positions que je trouve inexcusables. Et à trop les ressasser, je m'énerve presque contre ces petitesses qui ont ponctué le discours du pseudo repenti ! Trop facile... Bref, j'ai récemment lu une remarque sur Philippe Besson, devenu un peu trop fécond aux cours des dernières rentrées. La multiplication ne garantit pas la qualité, c'est à surveiller ! Et ce nouveau roman en est un preuve : la fin est bâclée.
Les éditions
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Un instant d'abandon [Texte imprimé], roman Philippe Besson
de Besson, Philippe
Julliard
ISBN : 9782260016816 ; 18,50 € ; 01/08/2005 ; 213 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (8)
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Dérangeant par certains côtés
Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 16 janvier 2018
Naufragé de la vie
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 7 février 2013
Ecorché vif, il se confie à deux autres naufragés de la vie, mais Thomas a un plus grand secret que le lecteur, surpris, ne découvre que dans les dernières pages.
Ambiance intimiste, histoire sombre et pessimiste traduite au travers d'une écriture recherchée et efficace.
A ne pas conseiller aux amateurs de romans à l’eau de rose.
Une superbe miniature pointilliste ...
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 12 avril 2009
Petites touches qui se bousculent, et nous voici admirant une miniature pointilliste qui nous livre le portrait d'un solitaire au passé difficile, retrouvant un village hostile mais faisant trois rencontres décisives ...
Un instant d'abandon: un livre que le lecteur, une fois qu'il a commencé, ne peut pas abandonner...
Critique de Clement chatain (Bordeaux, Inscrit le 25 juin 2008, 38 ans) - 3 juillet 2008
Il est vrai que cet auteur m’a encore eu par son style, le spleen tout au long de ce livre, cette plongée dans une, voire peut-être plusieurs hétérotopies, terme cher à Michel Foucault. On ressent un mystère tout au long du bouquin et au fur et à mesure que se dévoile l’histoire, on attend toujours un élément supplémentaire nous faisant replonger dans le doute. Ce livre ponctué de plusieurs rencontres qui chacune a un sens particulier permet au fur et à mesure de mieux comprendre le personnage principal hanté par son enfance, sa vie avant et après la prison.
Le titre du livre est bien réel, l’abandon semblant être rompu à la fin mais pas de la façon dont on y aurait certainement pensé au cœur de la lecture du livre…
Sombre, pesant.
Critique de BONNEAU Brice (Paris, Inscrit le 21 mars 2006, 40 ans) - 15 avril 2008
Un instant d’abandon nous emmène dans une petite ville côtière de l’Angleterre brumeuse, à notre époque. Un homme y revient après un séjour en prison, où il était incarcéré suite à la mort, accidentelle, de son petit garçon. Dés son retour, tout le village applique un rejet effroyable comme savent si bien le faire les petites villes isolées qui souhaitent surtout ne pas faire parler d’elle, et encore moins pour des affaires de ce type.
Il y a pourtant ce commerçant pakistanais, qui sait mais qui ne juge pas, qui écoute sans interrompre, qui distille sa sagesse en offrant du thé à l’homme blessé. Il y a cette jeune fille mère, camarade d’infortune qui connaît aussi ce bannissement et la solitude qui en découle. Sa joie, son insouciance. Son besoin d’amour. Enfin, il y a Luke, le voisin de cellule ténébreux et peu bavard. Luke, qu’il est venu attendre.
L’histoire est terriblement sombre et pesante, on se sent vite enfermé, empathique pour cet homme que tout accable et que rien ne semble vouloir libérer. C’est pourtant un très beau roman qui signe là Besson, qui approfondie une fois encore les difficiles relations de couples, les jeux de l’amour puis de la haine.
Le retour de Tom Sheppard
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 17 septembre 2006
A travers ce monologue assez sec, Philippe Besson dresse le portrait d'un homme revenu de tout, à la recherche d'un bonheur qu'il sait précieux. On sent chez ce héros l'envie vraie de refaire sa vie, de gommer un passé si fâcheux. Sauf que les mentalités dans les Cornouailles sont faites en acier trempé, sauf que….
Philippe Besson excelle ici dans le dévoilement progressif des sentiments et des vérités, dans la description de l'attitude d'un homme face à la culpabilité. Mais aussi, plus généralement sur l'homme confronté aux convenances sociales, au fameux qu'en dira-t-on.. Le tout dans une écriture posée, pleine de pudeur. Reste une conclusion, ma foi un peu bancale, un peu trop simple, trop prévisible peut-être.
Tout recommencer
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 12 septembre 2006
L’évocation de la détresse intérieure et la recherche du soulagement est admirablement rendue. Contrairement à « De beaux lendemains » de Russell Banks, la mort de l’enfant au centre de l’intrigue n’est pas tout à fait accidentel. Il est alors plus difficile d’éprouver de la sympathie pour celui qui nous raconte sa longue remontée vers la surface.
Du bon Besson !
Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 11 janvier 2006
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