Quatre soeurs, tome 4 : Geneviève
de Malika Ferdjoukh

critiqué par Bananamooon, le 30 août 2005
( - 35 ans)


La note:  étoiles
déjà fini ? encore !
L'été arrive à la Vill'Hervé et voilà nos quatre soeurs qui s'éparpillent là où elles trouveront leur bonheur et l'aventure.
Bettina parvient à réunir ces deux notions : bonheur avec ses meilleures amies, aventure car dépaysement. En effet, elle se met au vert en allant camper chez une cousine Bethsabée, peintre en épluchures.
Mais sa véritable aventure pour cet été s'appelle l'Amour, en la personne du timide Augustin, qui préfère la compagnie des animaux afin d'économiser des frais de conversation.
Les cadettes Hortense et Enid, aux projets plus modestes, se contenteront de The City ; Paris !! Pas le Paris carte postale qu'imaginent ceux qui n'y ont jamais mis les pieds, mais le Paris riquiqui, bruyant et puant que leur font découvrir leurs cousins Harry et Désirée, tandis que leur mère Jupitère collectionne les boulots et s'éreinte pour faire vivre son monde.
Geneviève, qui s'autorise rarement des folies, a choisi de travailler : elle vend des glaces sur la plage et rencontre le mystérieux Vigo, une folie contre qui elle ne pourra pas lutter, mais à laquelle elle s'abandonne avec plaisir, non sans parfois douter de celui qu'elle qualifie de "plus beau garçon du monde".
Charlie tient bon, ou du moins tente de faire illusion, comme si elle et Basile ne s'étaient pas quittés, comme si son aventure avec Tancrède pouvait encore continuer avec lui à Paris. A ses problèmes sentimentaux s'ajoutent les éternels soucis financiers, ou comment nourrir et élever ses soeurs et empêcher la maison de tomber en ruines quand on gagne un salaire à peine suffisant pour nourrir les chats.
Alors elle se creuse la tête pour déterrer une idée...

Malika Ferdjoukh a choisi une tétrade pour raconter ces quatre soeurs qui sont cinq. Dommage pour le lecteur qui devra s'en contenter, et dommage pour le personnage de Charlie qui aurait mérité de voir un cinquième tome porter son nom.
Ce dernier tome consacré à la plus discrète des soeurs, Geneviève, est aussi le plus réussi : c'est donc une fin en beauté, pas seulement du point de vue du lecteur. En effet, les personnages trouvent chacune leur bonheur et l'on devine que les fins de mois ne seront plus aussi difficiles qu'auparavant.

Et l'on se délecte toujours autant de la prose inimitable de l'auteure, qui jongle avec humour, poésie et émotion.

"Geneviève" mérite donc la note maximale haut la main, comme toute la tétrade des "Quatre soeurs", voire comme tous les romans de Malika Ferdjoukh. M'enfin, c'est un avis personnel...:-)
encore et encore splendide.... 10 étoiles

Ce dernier tome clôt définitivement cette saga magnifique ! Elle donne des leçons d’humanité qui fait chaud au cœur. Le courage de surmonter les difficultés, la tolérance, l’écoute, l’entraide, aucun jugement… Chacune de ses filles a le cœur sur la main et étonne par leur naturel.
Contrairement à l’autre tome, on est dans un roman beaucoup plus heureux avec Geneviève qui découvre l’amour, Bettina qui se remet de son chagrin, Hortense qui essaye d’aider…
Cet auteur ne fait bien sûr pas dans le littéraire mais plutôt dans le drôle, le spontané, le léger mais je vous assure qu’elle vaut vraiment le détour. On passe des moments magnifiques à lire ces livres. J’adore le personnage de Charlie qui assume de lourdes tâches (éducation, argent maison…) et parvient à préserver sa vie. Les messages, qui sont diffusés, sont très bien exprimés pour les ados qui peuvent en prendre de la graine mais pour les adultes également.
Je vous le conseille fortement à tous.

Wakayoda - - 44 ans - 11 juin 2008


Et le meilleur pour la fin... 10 étoiles

Ce dernier tome est consacré à Geneviève, 16 ans, la plus discrète de la famille. C’est le début de l’été (et donc des vacances) et les filles vont s’éparpiller. Geneviève, toujours aussi sérieuse, va travailler à vendre des glaces sur la plage tout le mois de juillet. Ce qui ne l’empêchera de rencontrer l’amour (compliqué, cet amour-là) et de se lâcher un peu : finies les lessives familiales ! Bettina va partir en camping à la ferme avec ses inséparables copines, Enid et Hortense vont partir chez les cousins à Paris.
Ce dernier volume continue de mêler petites aventures féminines, responsabilités d’orphelines obligées de mûrir plus vite, amours, amitiés, facéties et humour : bref, un bel apprentissage de la vie. Charlie retrouvera son amoureux, Enid et Hortense nous donneront un aperçu du Paris triste et dur où le logement fait cercle vicieux avec la misère, Bettina gardera son ptit côté rebelle tout en sentant à nouveau son cœur vibrer …
Une saga qui s’achève en apothéose et qu’on quitte à regrets : on est si bien avec ces sœurs Verdelaine, que ça devrait durer toujours. Même si l’on sait leur avenir positif, on regrette que ces plus de 600 pages cumulées s’achèvent là.

Laure256 - - 52 ans - 6 novembre 2006


Mon préféré des quatre tomes ! 9 étoiles

Malika Ferdjoukh termine en beauté la tétrade. Si le premier tome "Enid" était bien mais sans plus (trop bref), "Geneviève", quant à lui, est excellent.
Il s'agit du plus long des quatre donc du plus approfondi, le style de la romancière est aussi plus abouti. De plus, Geneviève est celle qui nous ressemble le plus.
On retrouve avec bonheur nos cinq soeurs toujours aussi attachantes et lumineuses.
Un grand bol d'air frais, de quoi éclairer vos derniers jours d'été...
A dévorer à tout âge !

Manon - Paris - 35 ans - 31 août 2005


A qui le tour? 7 étoiles

"Quelque chose poussa dans la gorge de Geneviève, un quelque chose qui enfla très vite, un peu comme un pamplemousse, et qui était une grosse, une très grosse colère contre le monde entier.
Elle leva sa main qui tenait la glace à la fraise. Et quiconque connaissait Geneviève savait que ce n’était pas la Geneviève ordinaire. Celle-là avait une expression inhabituelle. Elle éleva - donc ! sa main avec le cornet, jusqu’au minois frais et joli de Darie. Et lentement, minutieusement, elle lui écrabouilla la crème glaciale sur le nez."

Après Enid, Hortense et Bettina, Malika Ferdjoukh continue la saga familiale en nous parlant de Geneviève.
Pour rappel, les sœurs Verdelaine sont des orphelines qui ont perdu leurs parents dans un accident de voiture et que Malika Ferdjoukh nous raconte en quatre tomes, dressant des portraits tantôt drôles tantôt mélancoliques, toujours très vifs et un peu décalés.

Dans cette histoire, on y parle d’un vieil arbre qui s’écrase sur le puits et aussi du faux fantôme qui se cachait dans celui-ci et effrayait tout le monde à la Vill’Hervé, la grande demeure familiale presque vide en cette période d’été, Hortense et Enid étant parties en vacances à Paris dans le minuscule appartement d’une tante (la bien nommée Jupitère). De son côté, Bettina est partie camper avec des amis et Charlie, l’aînée, est présente sans être là, ses pensées sont ailleurs, elle doit trouver les moyens de subvenir aux besoins de cette famille unie mais fauchée.
Geneviève a seize ans, elle fait croire à tout le monde qu’elle fait du baby-sitting alors qu’en réalité, elle va suivre des cours de boxe thaïe. Drôle de personnage très attachant qui porte un peu le poids du monde sur ses épaules. Pour se faire un peu d’argent, elle vend des glaces sur la page et rêvasse devant les bateaux et les nuages. Elle fond d’amour devant le beau Vigo (non, non, pas Mortensen…). Il la séduit puis disparaît. Chagrin d’amour et angoisse pour Geneviève qui en perd un peu la tête, c’est le capharnaüm à la maison, elle pourtant si ordonnée en temps normal. Tout le monde réintègre la demeure, avec la tante et les cousins, c’est à nouveau le souk et l’ambiance bruyante des grandes tribus. Charlie décide alors de louer une chambre pour mettre du beurre dans les épinards. C’est au tour de Tancrède, un joli garçon célibataire, d’intégrer les lieux et de faire chavirer le cœur de toutes les demoiselles présentes. De quoi provoquer quelques tensions entre Charlie et son Basile, Bettina et Augustin, Hortense et l’inspecteur Valéry. Mais c’est l’été, la saison des amours et des chagrins qui vont avec.

Un récit vivant, plein de tendresse et de petites aventures sans grande prétention si ce n’est (et c’est déjà beaucoup) d’offrir un bon bol d’air aux esprits embrumés.
Pour reprendre les mots de Geneviève Brisac, directrice de collection à l’Ecole des Loisirs : "Malika Ferdjoukh a une façon de défier l’utile contemporain dans ce qu’il a de barbare, alors que la dérive actuelle pousse à l’utile et à l’immédiatement signifiant".

Sahkti - Genève - 50 ans - 31 août 2005