Un couple ordinaire
de Isabelle Minière

critiqué par Clarabel, le 7 septembre 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Misères d'un couple ordinaire
Benjamin et Béatrice sont un couple marié, parents d'une adorable Marion. Il est pharmacien, elle écrit des livres pour enfants. Un jour, en achetant une table basse pour le salon, besogne quelconque d'un couple ordinaire, l'esprit de Benjamin décroche - il se sent creux, vide à l'intérieur. Et du coup les rapports du couple se déglinguent. Ou plutôt le déclic a lieu : Benjamin ressent l'oppression que lui fait subir son épouse. Car sous des semblants de femme intelligente, belle et modèle, Béatrice se révèle totalitaire, tyrannique ! Dans son couple, elle agit en supérieur hiérarchique, use des larmes et du chantage pour faire vaciller son homme. Benjamin est un type simple, pas mauvais, assez nonchalant et facile à vivre. Mais Béatrice en veut plus : une ascension sociale, une vie sexuelle active, une communication permanente entre eux deux, l'affirmation de son compagnon. C'est trop pour un seul homme ! Mais heureusement, Plutarque est là, prêt à le sortir de la mélasse.

Là, j'avoue que je me suis détachée de ma sacro-sainte solidarité féminine. Désolée Béatrice, les préceptes de Madame sont inqualifiables et honteux pour la gente féminine ! Du moins, peut-on lui reconnaître une malignité impeccable, car bien calfeutrée sous des dehors de femme fatale et pleine de classe. Pourtant, le couple va mal ! Quand on parle de "couple ordinaire", déjà je rejoins l'argument de Benjamin : il n'y a pas de misères dans "un couple ordinaire" mais de l'amour. Les petites mesquineries à deux sous sont l'annonce d'une chute prochaine ! Et c'est cette dégringolade, lente et latente, que décrit merveilleusement Isabelle Minière ! J'étais accrochée, même si mal à l'aise par des détails anodins, intimes et finalement reconnaissables ! Je n'étais pas sympathisante à Benjamin au début, je le croyais faible, las et démissionnaire. Mais tout s'explique par la suite... L'attitude de Béatrice fiche à cran le lecteur. Ses revendications de femme moderne et indépendante donnent un peu le frisson - ça existe un peu tout ça, en vrai ? Oui, hélas. Je crois que, dans ce roman, on trouve un part de soi-même dans l'homme et la femme. Cela explique le sentiment de "fascination glaciale" que m'inspire cette histoire. Mais j'ai beaucoup aimé, c'est tellement vrai !
une femme autoritaire 8 étoiles

Être belle ne suffit pas...ne suffit plus à rendre le malheureux Benjamin heureux. Heureusement que la délicieuse Marion, leur fille, est là pour rassurer un papa désespéré.
En effet on se désolidarise très vite de Béatrice et on attend impatiemment que Benjamin se réveille et qu'il se libère du joug de son épouse autoritaire.
Une lecture divertissante, on regrette que ce soit un peu trop court...

Amna abidi - - 38 ans - 22 novembre 2009


la manipulation dans un couple ordinaire 9 étoiles

Rien à ajouter, juste souligner que ce roman qui se lit avec facilité et plaisir est vraiment parfait pour décrire comment la manipulation s'exerce parfois de façon insidieuse et subtile dans un couple ou nos relations en général. Une révélation pour ceux qui vivent cette situation, trop souvent ordinaire!

Hilda - - 46 ans - 10 mai 2006


SOS en mari en détresse ! 8 étoiles

Si dans son précédent roman, « cette nuit-là », Isabelle Minière décrivait le chantage et le harcèlement moral de l’homme sur la femme dans un couple, c’est à présent l’inverse dans ce «couple ordinaire ». ça commence banalement par l’achat d’une table basse de salon, et je n’ai pas trouvé ce début passionnant. Mais vite le ton est monté, cette épouse imposante qui gouverne son homme fait froid dans le dos ! Tout y passe : caprices et larmes pour le mener à la baguette, chantage à l’enlèvement d’enfant s’il ose dire non, sexualité exigeante, il faut le lire pour y croire ! Mais sauvé par son patron qui lui conseille la lecture de Plutarque, notre mari agacé va clouer le bec à sa femme. Enfin, pas aussi sec qu’on l’aimerait. Et dans le genre marâtre, sa belle-mère n’est pas mal non plus ! Quelle plume acérée, Mme Minière ! à lire, de toute évidence, si vous aimez les romans percutants !

Laure256 - - 52 ans - 6 décembre 2005