La possibilité d'une île de Michel Houellebecq
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Bombe H
Houellebecq, Houellebecq…. Un nom sur toutes les lèvres en cette rentrée littéraire. En cause, une intense campagne de prépublication, savant mélange de marketing et de provocation qui fait penser immanquablement au cirque Barnum. Mais devons - nous juger l'écrivain sur ce battage médiatique ou sur ses livres ? Alors quid du quatrième roman de "cet observateur acéré de la réalité contemporaine", comme il aime à se dépeindre au travers de son personnage de Daniel1?
Au cours du 21ème siècle, la secte Elohim, promettant l'immortalité à ses adeptes finit par supplanter les religions traditionnelles. Au sein de cette secte, qui fait plus que penser aux Raéliens, les membres sont en quête d'espérance. Solution : le clonage. Chacun d'entre eux, lorsqu'il se sent devenir vieux, livre un échantillon d'ADN et un récit de vie à la secte afin d'être cloné un jour et réapparaître sous la forme d'un néo-humain. Et ainsi de suite tous les cinquante ans.
La plus grosse partie de ce roman est construite autour du récit de vie de Daniel1. Un récit lu et commenté quelques 2000 ans plus tard par Daniel24 et Daniel25, ses lointains clones. Daniel1 – sosie de Houellebecq – est un humoriste odieux et cruel, qui se shoote au pastis –Tranxène et porte un regard féroce et acéré sur le monde contemporain. Un homme cynique, désabusé qui commence à vieillir et qui dresse un portrait noir et désenchanté de notre époque.
Ce roman de Houellebecq est, selon moi, un condensé de tous les thèmes abordés dans ses romans précédents : la description de l'ennui de notre époque de "Extension du domaine de la lutte", le clonage dans "Les particules élémentaires", La secte des Raéliens déjà abordée dans sa nouvelle "Lanzarote" et l'amour et les femmes dans "Plateforme". Et l'amour ici est plus qu'envisagé. Daniel, ce héros vieillissant, va aimer deux femmes : Isabelle, l'intelligence et Esther, 25 ans plus jeune que lui, l'érotisme. Mais d'aimer à souffrir, il n'y a toujours qu'un pas…
Toujours aussi dans les romans de Houellebecq une place prépondérante réservée au sexe. Mais cette fois, il l'envisage à travers le vieillissement - un thème omniprésent dans ce livre – allant même jusqu'à évoquer la "Disgrâce" de Coetzee "J'aperçus mon visage se reflétant dans une glace, et je compris. J'avais la quarantaine bien sonnée; mon visage était soucieux, rigide, marqué par l'expérience de la vie, les responsabilités, les chagrins; je n'avais pas le moins du monde la tête de quelqu'un avec qui on aurait pu envisager de s'amuser; j'étais condamné".
Une critique que l'on fait également souvent à cet écrivain est sa prétendue sympathie aux thèses de la secte Raël. En lisant la description des pratiques des Elohimites, on y pense immanquablement. Mais derrière cette apparente sympathie transparaît une vision critique. Il nous brosse, de manière cynique, le fonctionnement, les mécanismes de recrutement et de fidélisation des adeptes d'une secte. Et même si le personnage participe au devenir de la secte, il le fait toujours avec une certaine distance.
A l'issue de la lecture, on ne peut qu'avoir un sentiment bizarre. L'impression d'avoir lu un roman ambitieux, tantôt émouvant, fulgurant, tantôt désespérant, écoeurant. Les dernières pages sont vraiment magnifiques, celles où, mû par la possibilité d'une île, Daniel 25 erre avec le petit chien Fox, indécis, dans une Espagne ravagée et irradiée, au milieu des derniers humains, survivants, retournés à l'état sauvage. Et si finalement cette île tant recherchée était l'amour…
Les éditions
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La possibilité d'une île [Texte imprimé] Michel Houellebecq
de Houellebecq, Michel
Fayard / LITT.GENE.
ISBN : 9782213625478 ; 23,00 € ; 01/09/2005 ; 485 p. ; Broché -
La possibilité d'une île [Texte imprimé], roman Michel Houellebecq
de Houellebecq, Michel
J'ai lu / J'ai lu
ISBN : 9782290069905 ; 8,00 € ; 15/03/2013 ; 446 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (42)
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Moyen
Critique de Obriansp2 (, Inscrit le 28 mars 2010, 54 ans) - 8 avril 2021
Houellebecq visionnaire
Critique de Gregou (, Inscrit le 20 février 2013, 38 ans) - 20 février 2017
désespérant
Critique de Gotié (, Inscrit le 17 janvier 2016, 45 ans) - 17 janvier 2016
L'un des meilleurs de Houellebecq
Critique de ARL (Montréal, Inscrit le 6 septembre 2014, 39 ans) - 18 avril 2015
On ne peut cependant pas vraiment parler de science-fiction puisque le récit contemporain supplante le récit futuriste dans un rapport d'environ 75-25. Les chapitres des clones sont brefs et vont droit au but, et heureusement car ils sont de loin les moins intéressants. Le futur qu'ils mettent en scène paraît très peu probable et Houellebecq n'arrive pas à lier les récits de façon convaincante. C'est en somme un exercice peu concluant. Le prologue, où Daniel25 quitte sa "station" et part errer dans la nature avec son chien, demeure toutefois un moment fort du roman.
Les chapitres contemporains sont vraiment du Houellebecq pur jus. Tous ses thèmes fétiches sont abordés avec beaucoup d'humour, mais surtout avec beaucoup de cynisme et de dépression. La société de consommation sexuelle est dépeinte avec brio et le lecteur arrive facilement à se mettre dans les souliers de cet homme vieillissant qui s'accroche aux plaisirs de la vie qui lui sont pourtant de plus en plus refusés. La plume de l'écrivain est sans fioriture, et certains passages sont d'une justesse apeurante:
"Non seulement les vieux n'avaient pas le droit de baiser, mais ils n'avaient plus le droit de se révolter contre un monde qui pourtant les écrasait sans retenue, en faisant la proie sans défense de la violence des délinquants juvéniles avant de les parquer dans des mouroirs ignobles où ils étaient humiliés et maltraités par des aides-soignants décérébrés, et malgré tout cela la révolte leur était interdite, la révolte elle aussi (comme la sexualité, comme le plaisir, comme l'amour) semblait réservée aux jeunes, et n'avoir aucune justification possible en dehors d'eux, toute cause incapable de mobiliser l'intérêt des jeunes était par avance disqualifiée, en somme les vieillards étaient en tous points traités comme de purs déchets, auxquels on n'accordait plus qu'une survie misérable, conditionnelle et de plus en plus étroitement limitée."
Le ton est donné. À mon sens, il s'agit après les "Particules élémentaires" du plus grand livre de Houellebecq, qui n'a pas son égal pour mettre en mot la cruauté du monde moderne. Ceux qui lui ont attribué des sympathies raëliennes, alors que la secte est présentée comme une grosse machine de soumission dominée par des meurtriers, ont sans doute bien mal saisi les idées de l'auteur. C'est un livre qu'il faut lire pour se remettre les idées en place même s'il donne parfois l'impression d'un coup de poing dans le ventre.
Pour les inconditionnels de Houellebecq
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 22 avril 2014
J’avoue qu’à petites doses, les détails et ce langage crus restent acceptables si on a la distance suffisante.
Après son Goncourt qui fût mon premier de l’auteur, j’avoue qu’ici, même si au début j’ai eu du mal à lâcher la lecture, l’histoire est moins captivante, voire devient pénible dans son épilogue.
Il n’empêche que Houellebecq soit est un fameux cabotin, soit il use avec talent d’un second degré ; j’ose croire que c’est la seconde interprétation qu’il faut retenir.
Personnellement je ne lis aucun article de presse ou interview de l’auteur, ce qui sans doute me protège d’influences pour livrer ces commentaires. Cependant, pour ceux qui voudraient découvrir son écriture, je ne conseille pas de commencer par ce roman.
Epoque contemporaine, futur, mysticisme et délire
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 20 août 2013
D'un ennui....
Critique de BIEN LU (, Inscrit le 8 octobre 2010, 61 ans) - 29 août 2012
Un Vrai livre
Critique de Bosch (, Inscrit le 14 octobre 2011, 31 ans) - 14 octobre 2011
Pour ce qui est du reste, et malgré les compréhensibles remarques que l'on peut faire sur la subjectivité pessimiste de Mr Houellebecq, ce livre est comique, ce livre a du fond, ce livre a un but, est construit d'une manière à atteindre ce but...
Le clonage l'immortalité les sectes, les religions; voilà bien des sujets qui sont traités par l'auteur à travers ses personnages.
Il me faudrait bien plus de temps que j'en ai pour l'instant que j'en ai actuellement pour discuter de ce livre de manière plus précise.
Je donnerais un simple exemple sur la présentation même des chapitres, décomposés comme des versets bibliques
En résumé c'est un vrai livre écrit par un Vrai auteur avec un Vrai style, un Vrai but
Abhorré cet écrivain !
Critique de Titi78 (, Inscrit(e) le 29 décembre 2010, 32 ans) - 28 juin 2011
L'idée est mal exploitée et l'histoire se révèle déprimante. On ne voit pas où il veut en venir, ce qui donnera une fin peu compréhensible. Ce texte est empreint d'une certaine apathie due au manque de dialogues et aux phrases rébarbatives. On note la présence de passages triviaux complètement superflus.
Enfin, on a tendance à désigner Michel Houellebecq comme étant un écrivain ironique. Or, je n'ai pas décelé la moindre ironie dans son roman.
Lauréat : parce que je le vaux bien
Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 3 décembre 2010
Ses thèses, bien dans l’air du temps, sont plus que discutables, mais qu’importe. La construction du roman est habile. Au récit de Daniel1 s’insère celui de Daniel24 son clone, dans un futur lointain, devenu immortel.
« La possibilité d’une île » est un livre sur la lassitude. Daniel1 est cynique parce qu’il n’est pas heureux, parce qu’il est blasé. Et Daniel24 n’est pas heureux parce qu’il est immortel.
Cette lassitude est bien rendue. Trop bien peut-être. L’écriture est claire et précise, au rythme régulier. Mais très vite l’ennui guette. La phrase houellebecquienne est égale, et arrive au mieux à endormir au pire à agacer. Les événements romanesques sont peu nombreux, entrecoupés de documentaires informatifs souvent rébarbatifs. L’ensemble manque d’humour.
Qu’importe. Houellebecq a eu le prix Interallié 2005 et a déclaré : "[…]. C'est normal que j'aie eu un prix, d'une manière ou d'une autre, sinon il y aurait une espèce d'illogisme qui serait choquant". Parce que je le vaux bien, aurait-il pu rajouter !
Rien de neuf
Critique de Ahsieg (, Inscrit le 15 octobre 2008, 41 ans) - 6 juillet 2009
Déçu car j'ai tant aimé les précédents, surtout Plateforme mais aussi Particules élémentaires.
Les sujets abordés sont les mêmes, tandis que les personnages sont moins épais alors que le roman est nettement plus long.
Une impression de thèmes vus et revus, d'idées rephrasées voire carrément 'copiées collées' d'un roman à l'autre. La vieillesse, la mort, la dépression. Les personnages secondaires, si importants dans un roman à mon sens, sont quasi inexistants.
Quelques belles phrases, quelques passages intelligents et ambitieux avant de replonger, inexorablement, dans l'ennui et la redondance.
Je quitte Madrid je vais à Paris, je rentre à Madrid, je retourne à Paris, je passe deux semaines à Madrid... Si l'impact voulu était le ressenti de la détresse du personnage, c'est réussi, mais aux dépens du lecteur.
Houllebecq a perdu de son tranchant. Tous les protagonistes se suicident.
Pathétique
Critique de Kernitou (Genève, Inscrit le 4 janvier 2005, 65 ans) - 28 octobre 2008
Cette "Possibilité" est un ratage total, prétentieuse et suffisante, sans intérêt, compliquée où et quand il ne le faut pas, naïve à souhait, et sans même que cette caractéristique sciencefictionnelle soit remarquable: cela m'est tombé des mains tant je la trouvais ridicule et déplacée. Le pire dans ce livre est évidement la provocation (son arme favorite) utilisée par Houellebecq (mais qui ne me semble pas avoir été trop traitée par la presse), à savoir le fait qu'une secte puisse disposer des moyens (intellectuels, financiers...) pour développer une technologie aussi complexe que le clonage (tiens, ça fait longtemps qu'on n'a plus entendu causer des raéliens et de Brigitte Boisselier, la clo(w)neuse). Ri-di-cu-le, il n'y a pas d'autre mot (parce que "impossible" n'est pas français)! La crédibilité n'est pas le point fort de la "Possibilité", oh non! A lire seulement pour comprendre ce qu'est un mauvais roman.
Un détail quant au sexe dans ce roman. Je me rappelle avoir trouvée particulièrement lamentable et risible une scène de fellation, comme si l'auteur avait pensé que la manière de procéder de l'auteure constituait un summum du genre: disons que la plus décevante de mes propres expériences était plus excitante!
Je n'ai pas encore vu le film tiré de son roman et mis en scène par l'auteur himself! Pas sûr qu'il soit distribué de par chez nous d'ailleurs, tant son insuccès est entré maintenant dans l'histoire. Dommage. Je vais devoir le télécharger, gratis, pour le visionner. Ce qui m'avait amusé, c'était certains articles dithyrambiques (avant la sortie!) dans une certaine presse complaisante (connue pour): d'aucuns comparaient d'ores et déjà le film de Houellebecq à "2001 l'odyssée de l'espace", wow!
Anecdote parallèle. En décembre 2001-janvier 2002, je passais des vacances (de plongeur) dans un hôtel de luxe (le Paradisus, recommandé pour les familles, et les russes!) sur la presqu'île de Varadero à Cuba. Hop, lors d'une fin d'après-midi, j'aperçois Michel Houellebecq qui se promène seul sur la plage, dans ma direction; faisait-il ses habituelles recherches quant la prostitution locale? Je l'ai alors abordé (à dessein:) de la façon la plus beauf qui soit, sans qu'il se rende compte que je l'avais reconnu. Il était assez moqueur et persifleur quant à mes douteuses affirmations sur Cuba et je faisais semblant de ne pas m'en rendre compte. La cerise sur le gâteau, ç'a été lorsque nous avons abordé le thème des guides de voyages; il faut se rappeler que, dans "Plateforme", que j'avais lu quelques mois auparavant, le Guide du routard en prenait pour son grade. Le malheureux Michel a été sans argument aucun et - surtout - sans humour, face à mes commentaires sur la qualité et les informations dudit guide sur Cuba (ainsi, peut-être l'a-t-il même acquis par la suite, qui sait?), toutes inventées. Je suis en effet vicieux et il m'a fait pitié, là tout seul dans les Caraïbes... surtout son manque d'humour patent.
Bon, allez, j'espère que le prochain sera au niveau des "Particules", vas-y Michel, tu en es capable, je crois en toi, tu t'es égaré à cause du succès et des médias flatteurs et des raéliens escrocs.
Livre magistral
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 2 octobre 2008
Dans ce livre magistral, Daniel Houellebecq nous décrit un présent inquiétant et un futur peu engageant. Jamais son regard n’a été aussi acéré et aussi désespérant. Tous les problèmes et les dérives de notre société sont abordés et analysés sans le moindre complexe : la problématique de l’amour libéré de la procréation, l’inéluctable déclin des religions (Houellebecq n’oublie pas l’Islam), le désenchantement du monde, le retour inéluctable vers la barbarie, le jeunisme, les souffrances de la vieillesse et maintes autres lubies actuelles. Œuvre de philosophe visionnaire et de moraliste iconoclaste, ce livre est à mon sens le meilleur de l’auteur.
Indispensable pour qui veut comprendre notre monde et se faire une idée de ce que l’avenir nous réserve…
La possibilité de refuser l'optimisme béat
Critique de Nanardstef (, Inscrit le 6 juin 2008, 47 ans) - 16 juillet 2008
C'est pas beau de dire la vérité monsieur Houellebecq .. vous allez pas vous faire que des copains dans ce monde où réalisme rime avec cynisme voire frustration (alors même que ça ne rime pas).
C'est sûr que c'est pas le livre à prendre quand on sort d'un album de Martine ou d'un Marc Levy ... ça fait bizarre de pas trouver de bons sentiments tous les 3 paragraphes. Mais n'est-il pas nécessaire parfois de voir également la face cachée de la lune, qui n'est autre que cet autre moi qui susurre parfois dans l'une ou l'autre de notre oreille les pires insanités et la plus crue des vérités.
Soyons honnêtes que diable ... voilà un bouquin qui se lit bien, qui sait être drôle et pertinent et qui, sans inventer un style ni se confronter aux standards du genre, peut être qualifié de gentil appendice ludique aux œuvres majeures de Nietzsche et Schopenhauer.
Si Houellebecq était aussi "écrivain" qu'intelligent, son œuvre serait sûrement majeure ...
« La possibilité d’une île ». Ni fleurs, ni lauriers
Critique de Dominiq (, Inscrit le 18 mars 2005, 60 ans) - 22 avril 2008
Individuellement, le sexe peut être l’alcôve, l’écrin d’un bonheur relationnel encore possible, mais si fragile !..
Spécifiquement (au niveau de l’espèce, donc), il n’est qu’enjeu de friction et de concurrence darwiniennes.
Ce sont les deux faces du doublon, l’une brillant peut-être dans l’intimité, l’autre terne sûrement dans la multitude.
Dès lors, comment une individualité consciente comme l’est l’humain peut-elle se satisfaire d’un mécanisme concurrentiel qui relève de la seule survie de l’espèce ? Peut-on transformer une terne contrainte d’espèce en un havre de bonheur entre individus doués de conscience ? La sexualité peut-elle réellement être rendue heureuse par l’affectivité qu’elle draine quand elle est au mieux de sa forme ? Que faire lorsque, vieillissant, le corps perd ses appas ?
Tous ces cataplasmes sur jambe de bois, ces petits accommodements qui permettent de passer le gué de la vie, Houellebecq les torpille tout simplement.
Et si Houellebecq écrit sans « style », c’est sans doute qu’il va droit au bout d’une esthétique du désespoir. Certaines vulgarités ont alors la vertu d’un bouclier, d’une agression dont on sait la fin défensive.
Ceci dit, oui, Houellebecq verse trop dans le trivial, dans le simplisme cynique. Son texte est bizarrement exempt (voire exsangue) de subtilité, et il peine à créer des personnages.
Et, oui, trop de thèse !
L’épilogue est un vrai couac ! Alors que tout se tenait jusque là, et qu’il aurait pu conclure avec finesse en une demi-page ; il lui a fallu tartiner sur une trentaine de pages, un épilogue particulièrement mauvais, ennuyeux, et qui éclairerait presque à rebours tout ce qui était bon dans le corps du livre. Alors ? Rigoureuse conformité à la platitude de cette vie future qu’il décrit ?
Le fait est que Houellebecq bloque toutes les issues : la vie future qu’il dépeint, rendue « éternelle » par clonage, est d’une telle insipidité qu’on sent bien toute la dérision du projet.
Définitivement, pour Houellebecq, c’est au néant que reviennent toutes les douceurs possibles.
la possibilité d'une overdose
Critique de POOKIES (MONTPELLIER, Inscrit le 16 août 2006, 47 ans) - 8 septembre 2007
Mais est ce vraiment un livre? Je suis vraiment lassé de ces auteurs qui n'écrivent que pour eux. Ces auteurs qui utilisent les médias pour se donner une légitimité. Pourquoi ne pas écrire simplement et pour tout le monde? Ecrire des choses simplement n'enlève pas la profondeur des propos et la poésie d'une histoire.
Comme certains d'entre nous, j'ai beaucoup souffert en lisant ce livre.
Mais est ce que la lecture doit être souffrance? Alors je remercie beaucoup Sieur Houellebecq de m'avoir fait perdre mon plaisir de lire (ainsi que mon temps)! Bien sûr, ses fervents adorateurs me diront que j'aurais pu fermer le livre avant sa fin, mais je précise que je voulais voir ce que donnait ce bouquin de série Z dans sa totalité afin de me faire une idée sur sa nullité.
En tout cas, c'est promis, je ne recommencerai pas...
Frustrant
Critique de Franckyz (, Inscrit le 9 janvier 2006, 46 ans) - 25 février 2007
le premier décrit la vie de Daniel, un humoriste célèbre et ses deux histoires d'amour successives. Dans la lignée de Plateforme, on y reconnait la touche de Houellebecq et notamment son idéal féminin (Isabelle et Esther n'ont-elles pas de nombreuses ressemblances avec Valérie sur le plan sexuel ou professionnel ?), puis la descente aux enfers du personnage. Cette facette du livre est à mes yeux très réussie.
Le "deuxième livre dans le livre" fait état de la relation de Daniel avec une secte (librement inspiré des Raëliens). Cette histoire flirtant avec la Science-Fiction est encore plus passionnante, magnifiquement servie par Houellebecq toujours aussi objectif. Malheureusement le livre n'amène pas toutes les réponses et promesses ouvertes par l'idéologie de la secte: à vouloir trop faire dans l'implicite et passer librement de la fin de la vie de Daniel à celle de ses lointains descendants (plus de 20 générations plus tard), on est frustré par ce passage à vide... Certes il nous donne de nombreux indices qui permettent de guider notre raisonnement, il n'empêche que la fin du livre est délicate tant on attend en vain les explications qui ne nous seront finalement jamais données.
Houellebecq tel qu'en lui-même
Critique de Bruno217 (, Inscrit le 8 septembre 2006, 56 ans) - 19 septembre 2006
Parallèlement à l’itinéraire d’un homme, Daniel1, qui vieillit, Houellebecq décrit - et décrypte - le crépuscule d’un monde qui explose de ses contradictions. Là où la souffrance est consubstantielle à l’amour – où l’expérience de la souffrance est une condition nécessaire à l’amour -, où les corps ont une date limite de vie, où le sexe a une date limite de « consommation » (car c’est de consommation qu’il s’agit dans le proche futur où vit Daniel1), où les dogmes religieux n’ont plus aucun sens, la possibilité d’une existence durablement heureuse n’est qu’une chimère. A la souffrance d’aimer succède la liberté d’indifférence, à la mort succède le mythe de l’immortalité (via le clonage), aux dogmes succèdent les préceptes d’une secte qui ne fait qu’épouser l’air du temps.
Après vingt-six générations, le monde devient aussi froid et monocorde que les habitants qui le peuplent. Il ne reste plus qu’à Daniel26 la présence réconfortante de son chien Fox ou la fuite - à défaut d’amour et de passion.
« La possibilité d’une île », c’est une histoire, mais c’est aussi un style : poésie, regard désabusé et lucide, phrases incisives et ciselées, provocations jamais gratuites, avis tranchés ( de « la petite merde » Fogiel à « cet imbécile d’Hegel », l’éventail est large »), cynisme, références scientifiques, faux rythme entêtant, mise en abyme non complaisante (Daniel1 n’est pas loin d’être le clone de Houellebecq) ; et surtout il y a la « Houellebecq’s touch » : le point-virgule, toujours à-propos.
« La possibilité d’une île » est un livre salutaire, nécessaire. Une réflexion brillante sur un monde qui l’est moins.
Mal calculé...
Critique de Marafabian (, Inscrit le 11 août 2006, 52 ans) - 13 août 2006
Commentaire de Cedrox 12,1
Critique de Cedrox (Jette, Inscrit le 21 juin 2006, 49 ans) - 27 juin 2006
En quelque sorte, il s'agit d'un roman de science-fiction accompagné d'une réflexion sur le devenir de l'Homme.
Bref, cette critique n'a d'autre objectif que d'encourager un lecteur hésitant à se lancer dans le récit.
La possibilité de l'amour
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 19 mars 2006
Les premières pages ne m'ont pas particulièrement impressionnées. Je trouvais l'histoire de cet humoriste arrivé plutôt banale. Sa femme le quitte et il se jette dans les bras d'une jeune beauté pulpeuse beaucoup plus jeune que lui pour vivre dans le sexe du matin jusqu'au soir. Du déjà vu en somme mais c'était si bien écrit que je poursuivis la lecture avec confiance et bien m'en pris. Notre héros fait la connaissance de membres d'une secte dont l'ambition est d'accéder à l'immortalité grâce au clonage de l'ADN. Bon je ne résumerai pas l'histoire car elle l'a déjà été mais à partir de cette partie du livre, j'ai plongé sans retenue dans l'histoire et jusqu'à la dernière page, j'ai été happée par l'écriture puissante de l'auteur. J'ai apprécié avec quel justesse Michel Houellebecq décrit les différents personnages haut placés dans la secte et leur emprise sur leurs adeptes. Le prophète avec ses femmes et son obsession du sexe, son fils plutôt timide et introverti qui prendra sa succession à la tête du mouvement et se révélera un puissant leader. Et Daniel, l'innocent témoin d'événements tragiques et qu'il devra garder secrets sous peine de connaître un mauvais sort. La dernière partie du livre est très belle. Le voyage de Daniel 25 et de son chien Fox... Les sauvages vivant comme à l'âge de pierre. Le message de Marie 23... J'y ai vu une certaine analogie avec "Le voyage d'Anna Blume" de Paul Auster pour le pessimisme et la destruction et aussi "La nuit des temps" de Barjavel pour l'amour, la quête du futur et le romantisme.
Ah oui vraiment, j'ai beaucoup aimé ! Un livre rempli de doutes et d'interrogations sur la valeur de la vie humaine et sa continuité. Un livre qui restera longtemps dans ma mémoire.
Génie provocateur
Critique de Critique (Trets, Inscrite le 9 novembre 2004, 64 ans) - 19 mars 2006
J'ai apprécié son humour et l'originalité de l'histoire. En ce qui concerne ses éternelles scènes crues concernant le sexe, on se rend compte que ce n'est que le pur reflet de la vérité quand on se met à la place du personnage, pas si choquant que ça, juste sans fioritures... Houellebecq ne rentre pas dans la norme, c'est un plaisir ; en deux mots : du grand art !
La lecture de Patryck Froissart
Critique de FROISSART (St Paul, Inscrit le 20 février 2006, 77 ans) - 15 mars 2006
Auteur : Michel Houellebecq
Genre : roman
Editeur : Fayard (2005)
ISBN : 2213625476
Vous n’avez rien d’autre à lire ? Lisez quelques pages de ce roman. Mais n’en abusez pas, sous peine de sentir rapidement l’ennui et les bâillements vous gagner irrésistiblement. Mais si vous insistez, parce qu’après tout vous l’avez payé, cher, et que vous souhaitez rentabiliser au mieux votre achat, la nausée viendra, tout aussi inéluctablement.
Vous cherchez un livre à feuilleter, distraitement, d’un seul œil, dans un hall de gare, sous un abri-bus, aux toilettes ? Choisissez encore celui-ci : je vous garantis que vous ne serez jamais absorbés par votre lecture au point de ne plus pouvoir prêter attention à ce que vous êtes en train de faire. Mais ne l’emportez pas dans votre havresac si vous avez de la marche à faire: il pèse beaucoup trop lourd pour ce qu’il peut vous apporter.
Comment peut-on écrire de telles platitudes et plaire à un éditeur ? Ah ! Pouvoir de la médiatisation !
Deux pages, toutefois, sont plaisantes à lire : les pages 484 et 485, parce que ce sont les deux dernières, et qu’on se dit que ce sera bientôt terminé. Ouf !
L’histoire des Elohim ne peut intéresser personne : la narration manque de relief, les rebondissements, s’il en est, sont prévisibles et le suspens qu’un bon auteur aurait pu y mettre en est lamentablement absent.
L’histoire de Fox, le chien, relève de la rubrique des chiens écrasés.
Les deux histoires d’amour restent pâles, manquent de souffle, de passion, et la description froide, clinique, des accouplements n’y ajoute rien de bien attirant.
Parlons-en, justement, des passages « consacrés » au sexe !
Chez Houellebeq, la chair est triste, hélas, et je n’ai (heureusement !) pas lu tous ses livres…
Pour résumer : un des livres les plus ennuyeux que je me suis efforcé, ces dernières années, de lire jusqu’à la fin.
Patryck Froissart, le 15 mars 2006
Un livre...comme un plomb...
Critique de Leslilas (Como_ Italia, Inscrite le 29 mai 2005, 66 ans) - 6 février 2006
Les thématiques sont les mêmes que les autres : cynisme, nihilisme, recherche fatiguée, combien infructueuse du plaisir, de la décadence physique de la personne, comme métaphores de la décadence de l'Occident et de sa civilisation maintenant flasque, mais encore capable d'engloutir l'individu. Mais ici il manque la nouveauté et la verve des autres. Tout est un déjà-vu.
Les pages à des fois se sont transformées en vrai plomb, je serai sincère. J'ai trouvé plutôt compliqué même l'expédientde faire agir les personnages sur des plans temporels très différents, en introduisant la figure de certains clones du protagoniste et de ses contemporains et en les projetant dans un futur post- déflagration :
Ces pages "au futur", qui espacent l'écoulement normal de l’histoire, sont même intenables et tout le mécanisme semble repêcher à pleines mains dans la littérature
Science-fiction des années '70, que je ne connais presque pas, mais qu'il me résulte avait souvent ce caractère ! Bon, on est arrivé qu'il ne m'ait pas plu ? Je ne pouvais pas laisser à moitié un Huellebecq, cela non. Ne me demandez pas le pourquoi, ; mais la tentation a été forte. J'en peux, cependant, parler plutôt mal ! ; -)
( excusez mon français....)
La desespérance d'un homme
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 3 février 2006
Comme l'a déjà dit Julie, ce roman évoque le commentaire de vie de Daniel1 (show-man plein aux as) à notre époque et après chaque paragraphe intervient une mise en parallèle de Daniel25 qui est donc le descendant néo-humain de Daniel1 et qui (d'après ce que j'en ai déduit) vit en l'an 4000 environ.
La possibilité d'une île est un roman qui fait la critique de notre époque au travers du regard d'un homme qui vit dans une société où les sens et émotions n'existent plus. Ainsi, le regret, la mélancolie, le sentiment amoureux, le désir sexuel sont inexistants.
Daniel1 fait partie de la dernière espèce humaine et intègre progressivement le mouvement élohimiste et va comprendre l'inanité de sa vie; ses amours avec Isabelle puis Esther sont voués à l'échec car le désir est pour lui indissociable de la jeunesse du corps. Conscient de sa déchéance, de la futilité des sentiments humains Daniel1 ne tient en fait qu'à son petit chien Fox qui répond à des besoins primaires.
Intrigué par la puissance et la diversité des sentiments vécus par Daniel1, Daniel25 va suivre le chemin de Marie23 qui est sortie du camp élohimite pour découvrir le monde, retrouver les traces où vécut Daniel1.
La possibilité d'une île est donc une oeuvre très étrange, dérangeante presque de par son pessimisme (bon on connait un peu le personnage Houellebecq) et qui fait un constat très amer de la dérive supposé de notre société; Houellebecq conforte son talent d'écrivain et s'enfonce un peu plus dans une marginalité de pensée à laquelle on ne peut adhérer totalement sans risquer l'auto-destruction. D'ailleurs Houellebecq, lui-même semble vouloir se raccrocher à l'espoir d'une vie heureuse; preuve en est le petit poème qui clôt la seconde partie du livre:
Ma vie, ma vie, ma très ancienne
Mon premier voeu mal refermé
Mon premier amour infirmé,
il a fallu que tu reviennes.
Il a fallu que je connaisse
Ce que la vie a de meilleur,
Quand deux corps jouent de leur bonheur
Et sans fin s'unissent et renaissent.
Entré en dépendance entière,
Je sais le tremblement de l'être
l'hésitation à disparaître,
Le soleil qui frappe en lisière
Et l'amour où tout est facile,
Où tout est donné dans l'instant;
Il existe au milieu du temps
La possibilité d'une île.
pessimiste, cynique
Critique de Ice-like-eyes (nantes, Inscrite le 26 mars 2005, 40 ans) - 24 novembre 2005
Ce livre m'a plu et est très agréable à lire. La thèse du livre : le dépassement de l'homme: dépasser une "espèce" humaine en "voie de disparition" . Houellebecq parle de la fin triste et nécessaire de l'espèce principale : l'espèce humaine, et de sa renaissance dans une nouvelle espèce, "néo-humaine". ( comment améliorer l'homme par la science et la technique ). N'y voyez pas une reconnaissance ou apologie des raélites,dont il est question dans cette oeuvre vous verrez que le personnage (auteur) a un regard plutôt décalé vis à vis de cela, cette "pseudo religion" sert de prétexte à sa thèse je pense, du moins je le vois ainsi. Autre thème qui se pose : l'amour
Se cantonne t-il juste au physique( dégradation du corps opposée à la jeunesse), peut-on aimer comme on aime son chien?( ici Fox). Vision assez pessimiste je trouve de l'amour, très triste.
Voilà voilà, j'espère que je vous ai fait un topo assez clair de l'oeuvre (je suis pas très douée pour cela je l'avoue.)
En espérant que cela vous donnera envie de le lire malgré les critiques virulentes qu'il y a pu avoir.
Ps: je n'ai pas trouvé l'oeuvre aussi branchée sexe comme il a été dit dans diverses critiques. Je trouve que Vian dans j'irai cracher sur vos tombes est plus virulent :D, en revanche Plateformes que je vais entamer risque de l'être.
OUF!
Critique de Vigno (, Inscrit le 30 mai 2001, - ans) - 12 novembre 2005
comprendre ou ne pas comprendre?
Critique de Mary.nana (, Inscrite le 24 mars 2005, 75 ans) - 9 novembre 2005
L'impossibilité de le lire
Critique de Pierresg (, Inscrit le 7 novembre 2005, 44 ans) - 7 novembre 2005
Seulement quelques réflexions éculées sur une certaine actualité, les magazines féminins superficiels (quelle révélation, vraiment!), un présentateur de TV que l'auteur n'aime pas, le thème maintes fois (et mieux!) traité du clonage, un regard faussement provocateur sur la vieillesse ; bref, rien que des banalités faciles, parsemées de grivoiseries et rien d'autre...
Le tout bien sûr débité sur un ton désabusé qui se veut ironique mais ne sait que faire bailler.
Bien sûr, on pourra toujours ergoter et trouver de l'intérêt là où il n'y a rien à trouver, effet de mode oblige.
Si j'avais jugé ses précédents livres intéressants, je crois que celui-ci, pour l'instant, est le moins bon livre de Houellbecq.
Une demi-étoile, pour ne pas être méchant, pour le papier et l'encre utilisés :-)
Cependant, rassurons-nous, il y a beaucoup d'autres livres, très bons ceux-là, à lire en ce moment, comme Lunar Park, ou Waltenberg pour ne citer que les plus célèbres.
Génie ou insignifiance...?
Critique de Numanuma (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 51 ans) - 24 octobre 2005
Pas seulement. Cela reduirait l'auteur à un faiseur de petites phrases bien tournées, bien frappantes dans une mer de nullité. Un écrivant, donc. Or, Houellebecq, que l'on apprécie ou non, est un écrivain. Et le scandale, si scandale il y a, c'est qu'on nous présente un Houellebecq qui est à la fois l'auteur et le personnage de son oeuvre. Une schizophrénie littéraire en somme ou un dédoublement de la personnalité discursive...
L'auteur n'est pas l'oeuvre! Concernant La Possibilité d'une île, ce qu'on surtout entendu, principalement de la part des habitués du café du commerce, ce sont les quelques lignes un peu choc qui ont surtout fait frémir les pisse-froid de St Germain, les mondains de la mode, bref, tout ceux que les mots (maux) de la vie réelle font frémir de honte. Exemple, la glose bien-pensante autour de la devinette citée dans le bouquin: Comment nomme-t-on le gras autour du vagin? La femme. Un rire dans le fond de la salle, peut-être? Je ne sais pas si les critiques et journalistes sortent beaucoup mais cette blague est loin d'être neuve et originale et n'est pas à mettre à l'actif de M. Houellebecq.
La Possibilité d'une île n'est peut-être pas un grand roman mais c'est assurément un excellent témoignage du cynisme et du désespoir qui caractérise notre époque consumériste. Cynisme et désespoir, pessimisme ou réalisme froid, voila bien la marque de fabrique de Houellebecq, l'image d'Epinal de sa pensée. Houellebecq est un stendhalien: il écrit pour les happy few capable de le comprendre. Gageons qu'ils ne travaillent pas dans le domaine de l'édition. Houellebecq ne fait que constater l'état de notre société comme l'inspecteur constate la position du cadavre et il en tire des spéculations.
Quant-à la qualité littéraire proprement dite de ce livre, elle est géniale ou insignifiante. Houellebecq est un adepte de l'écriture plate, ce qui est moderne. Et ce qui est moderne fera école ou fera fuir... Lisez les courts poèmes qui émaillent le roman et imaginez le travail restant à effectuer.
Houellebecq ne compte que sur lui-même; ce n'est pas pour rien qu'il compte se charger de l'adaptation du roman. Le temps de l'humanité en tant que groupement cohérent et productifs d'individus est révolus: l'homme est seul, non pas devant dieu, ni devant les autres, mais devant lui-même. L'homme, dans La Possibilité d'une île, par sa volonté de finir sa vie quand il le décide puis de revivre grâce aux Elohimites fait de lui un dieu. Il est le créateur et la créature.
Le roman fera-t-il date? Trop tôt pour le dire mais il a pour lui de posséder 3 possibilités de lecture: on peut lire le roman comme tout autre roman, du début à la fin. Mais, on peut également ne lire que les passages écrits par Daniel1 puis ne lire que les commentaires écrit par ses successeurs.
Quoi qu'il est soit, il est nécessaire de lire ce roman même si son auteur paraît détestable et que son héros lui ressemble un peu trop; l'exorcisme fait partie du processus créatif. Espérons juste que Houellebecq conserve quelques démons en lui; histoire de nous envoyer encore quelques pages en pleine gueule.
La possibilité d'une île..
Critique de Ulrich (avignon, Inscrit le 29 septembre 2004, 50 ans) - 24 octobre 2005
Sa misogynie m’est profondément insupportable tant elle paraît naturelle.
L’écriture est fade, sans intérêt et sans piment.
Sa pseudo volonté d’expliquer l’impossibilité du vivre ensemble, de la dérive profondément individualiste de nos sociétés vient s’échouer sur le seuil de cette histoire abracadabrantesque de cette secte.
Enfin, il explore, à travers ce livre, le mythe de l’homme éternel. Ce mythe comme un passage vers sa théorie des religions où toutes les religions sont impostures. Mais il n’interroge pas les croyances. Il balaye sentencieux. Michel Houellebecq a dit !
Et puis il y a ce personnage de Daniel. Il lui ressemble trop. C’est d’ailleurs étonnant avec quelle acuité Michel Houellebecq se regarde. Très étonnant. Du moins au début car très vite, trop vite, on sent le coup de passe-passe littéraire pour servir encore un peu plus la médiatisation.
Je ne suis pas resté indifférent. J’ai détesté. Je pourrais presque paraître haineux comme ce livre l’est parfois, comme Daniel l’est parfois. Non décidément, cet écrivain a un talent, c’est d’être un prophète médiatique qui a compris que amour, haine, peu importe ! Seule compte la réaction du lecteur mais aussi pour lui et son terrible égo.
beaucoup de bruit ...
Critique de L.matho (, Inscrit le 15 octobre 2005, 54 ans) - 15 octobre 2005
Oui bien sûr à ses partis-pris extrêmes dès le début du roman ( exit les "chiennes de garde", etc..) . On déchante cependant très vite : muni du code génétique des " particules élémentaires" , Houellebecq nous clône ce dernier , ou plutôt le recycle honteusement . Aucune homogénéité dans le style comme dans la construction du roman , giclées provocatrices à deux balles posées çà et là qui semblent n'avoir pour seul objectif que de faire se pâmer la bourgeoise du XVIe tentée par un hypothétique goncourable. Où est l'intérêt littéraire dans tout çà ?
Si Houellebecq atteignait souvent des sommets dans "les particules..." ( scènes dans boîtes échangistes par exemple ) , tous les passages orientés "cul" sonnent ici comme du B.E Ellis tiédasse , avec comme seul contrepoint la banalisation de la pédophilie ou de l'inceste ; ou là là ! Je suis choqué !!
Roman indigeste par excellence , sans doute même pour la plupart des fans de Houellebecq
La possibilité d'une arnaque
Critique de Jpoix27 (saint-Etienne de tulmont, Inscrit le 27 septembre 2005, 56 ans) - 11 octobre 2005
En route vers le néant
Critique de Asgard (Liège, Inscrit le 14 juillet 2005, 46 ans) - 6 octobre 2005
Alors, qu’en est-il vraiment de ce livre ? Et bien s’il est dans la même lignée que les précédents, ce dernier opus m’a bien plu. Si « Plateforme » et « Extension du domaine de la lutte » m’ont semblé un poil plus incisifs dans l’écriture, quelques passages de celui-ci sont vraiment très drôles (mais si, mais si, qui a dit que Houellebecq était morose ;-)) et l’analyse de la décadence de la société jusqu’à son extinction plutôt intéressante. En somme, on retrouve la théorie de l’auteur sur la fin inévitable (et souhaitable, selon le protagoniste du livre) de l’humanité.
La médiatisation à outrance du roman est à mon sens une des raisons principales des critiques négatives de ce livre. Ceux qui n’aiment pas Houellebecq seront bien maso de lire ce nouvel opus. On dirait pourtant qu’il y en a encore beaucoup : « Pfff, c’est mon quatrième Houellebecq et vraiment je n’accroche pas au style de l’auteur ». A quoi bon se faire du mal ? Ceux qui ne comprennent pas Houellebecq devraient arrêter là. Les autres par contre, pourront continuer à le lire avec délectation…
L'impossibilité littéraire d'Houellebecq
Critique de Tamara-jassmeen (, Inscrite le 26 septembre 2005, 40 ans) - 26 septembre 2005
L'alibi lisse de Poutine
Critique de Anna graham (, Inscrite le 24 septembre 2005, 70 ans) - 25 septembre 2005
à la manière de Houellebecq
Critique de Terranegroni (Vichy, Inscrit le 24 septembre 2005, 66 ans) - 24 septembre 2005
Pourtant si je fais l'effort de les situer dans l'ordre, je me rends compte que dans celui-ci, il nous fait, comment dire, du Houellebecq. Du grand Houellebeck même. Un peu comme Hitchcock nous faisait du Hitchcock. Mais qui s'en plaindrait ?
On y retrouve ses thèmes de prédilection, et même s'il les a déjà abordés ailleurs, j'ai pris beaucoup de plaisir à les retrouver à la sauce 2005 dans une sorte d'habillage "science-fictionesque". Forcément ceux qui n'aiment pas son pessimisme noir, son amour du sexe, sa dérision, son regard cynique sur notre société, ne le suivront pas dans cette nouvelle quête.
Mais ceux qui le découvriront aujourd'hui, ont bien de la chance, car au lieu de rester sur leur faim, ils pourront se rassasier des précédents opus. Pour moi qui ai tout lu, je dois me résoudre à attendre le prochain, et j'en suis bien triste ma foi.
Décevant !
Critique de Bertain (, Inscrite le 22 septembre 2005, 53 ans) - 22 septembre 2005
Très décevant !
Un coup dans l'eau !
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 21 septembre 2005
Car nous voici plongés dans une sorte d'ésotérisme à la noix, proche de l'escroquerie, un récit confus, peu crédible et pas fort éloigné de la niaiserie. Pour se terminer dans une ( mauvaise) (?) science fiction.
Foutreciel ! Du déjà vu, du déjà éprouvé et ce coup là, on ne me le refera plus. Point / barre !
Avec cette " Ile " , nous sommes très-très loin de ses meilleurs ouvrages : " Extension du domaine de la lutte ", " Rester vivant ", " Les Particules élémentaires ".
Je suis trop déçu pour en écrire davantage.
Désolé, mais je ne marche plus.
Il faudra désormais montrer " patte blanche " ou noire, comme tu veux, Michel.
vide
Critique de Gab (bruxelles, Inscrite le 31 décembre 2004, 50 ans) - 18 septembre 2005
la possibilité d'en finir
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 13 septembre 2005
Difficile à lire, premièrement. Je l'avoue, j'ai eu beaucoup de mal à avancer dans la lecture. Selon mon vocabulaire un peu limité, les 100 premières pages sont tout bonnement mauvaises, voire très mauvaises. Des pages qui font penser que "la Possibilité d'une Ile" est un infâme gloubi-boulga (selon mon vocabulaire un peu limité).
L'amour de Daniel1 pour sa première compagne fait cruellement penser à "Plateforme" dans ce que le roman avait de plus ridiculement romantique (le romantisme dans la pornographie ou l'art de bien stimuler les couilles de son amant pour qu'il jouisse avec un plus beau jet).
La manie de faire du name-dropping avec les stars de la télé et de leur régler leur compte par littérature interposée ne fait pas beaucoup plus sérieux : on a l'impression de lire un bouquin de Guy Carlier (qui officie chez Fogiel, tiens c'est intéressant comme coïncidence...)
La volonté de parler littérature et philosophie fait tache dans ce qui devrait être un roman.
Sans compter l'humour de corps de garde, ou, pour être plus exact, du pire des corps de garde possibles (vous reprendrez bien un peu de mon "Broute-moi la bande de Gaza (mon gros colon juif)", j'espère ?)
Et pourtant, on aurait tort de jeter l'éponge tout de suite. Parce que le propre de "la Possibilité d'une Ile", c'est que le "récit" (non décidément le mot "roman" ne me semble pas du tout approprié) s'améliore continuellement.
On pourra être choqué par le style qui s'épure graduellement sans qu'on puisse vraiment parler de style. Malgré ce que Houellebecq en dit en interview (il en a l'air très fier), il n'invente rien de nouveau, et certainement pas au niveau de la forme : on a bien du mal à croire à cet univers futuriste qu'il tente de nous faire voir (c'est pourtant le but de tout roman, "non" ?)
C'est donc que l'intérêt du roman est ailleurs.
Et au fur et à mesure qu'on avance, on se dit que tout cela n'a finalement pas d'importance.
Ce que Houellebecq donne à voir, c'est le déclin, la mort et la disparition de la civilisation.
Oui, on pourrait dire que le thème central, c'est la constatation que le jeunisme deviendra la norme et que les Hommes préféreront disparaître plutôt que de vieillir.
Mais "la Possibilité d'une Ile", c'est aussi la constatation que la mise en avant du plaisir et de sa satisfaction immédiate (chère aux adolescents) ne durera qu'un temps et sera le prélude à la disparition définitive.
Le thème n'est pas nouveau chez Houellebecq, d'ailleurs rien n'est véritablement nouveau dans "la Possibilité d'une Ile" : ni le sexe, ni la tentative de romantisme par le sexe, ni le dégoût de l'humanité, ni les dénouements en forme de suicide, ni l'histoire elle-même qui tient beaucoup de l'actualité.
Ce qui est nouveau, c'est qu'il donne à voir ce qu'il nous a déjà longuement montré, mais en mieux, en plus maîtrisé, en plus perturbant, et, en définitive, en plus émouvant.
(Si vous exceptez la première moitié du "récit" qui mérite certainement, lui, un aller simple pour la poubelle la plus proche)
l'impossibilité de finir
Critique de Sabou (, Inscrite le 1 avril 2005, 56 ans) - 11 septembre 2005
Je doit être trop vieille pour "du Houellebecq".... Enfin la prochaine fois j'attendrai la sortie poche....
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En spectacle à Liège | 1 | Catinus | 22 octobre 2010 @ 22:52 |