Gouttière
de Remo Forlani

critiqué par Sibylline, le 9 septembre 2005
(Normandie - 74 ans)


La note:  étoiles
Paris by cat
Ca en a des vies, les chats ! Neuf, dit-on, mais ça, c’est après la mort, et avant ? Ca peut en avoir pas mal aussi.
« Le chat n’a pas de maître», bien connu encore, mais cela ne l’empêche pas d’avoir ses amitiés, ses amours, ses antipathies et c’est tout cela que nous raconte ici cette petite chatte de gouttière, indépendante et pleine de vie, aussi équilibrée dans sa tête que sur ses pattes, malgré tout ce qu’elle voit... et on lui en fait voir.
Ici encore, le récit est mené par un animal (une chatte) prétendument narrateur, et ici encore, cet artifice est le moyen de jeter un œil proche et intime sur la vie privée de ces gens qui se trouvent avoir ce chat. Un regard autre, détaché, même pas humain, pour tout dire. Mais la vie humaine, dites donc ! On se croyait unique et voilà que les autres aussi ont de ces faces cachées, ces mystères, ces misères et ces secrets… Ils sont terribles, les humains, dans cette histoire de chat.
Ce pourrait n’être qu’un livre agréable sur la vie mouvementée de ce tendre animal, s’il n’y avait cette vue sensible, profonde et clairvoyante sur les gens et ce long séjour chez un couple de lesbiennes qui aidera plus d’un à comprendre un peu que cet amour homo est fait comme les autres, qu’il est aussi vif et vrai et qu’il vit et meurt de la même façon.
C’est pour cela surtout que «Gouttière» est un peu plus que ce qu’il a l’air d’être : un très agréable roman sur la mentalité féline. C’est un vrai livre, qui parle de l’homme (des femmes) et de ce qu’ils sont, éprouvent et font.