Bientôt un film ?

Attention ! Polar dont on ne voit pas bien pourquoi il ne passerait pas au cinéma (J Deaver, c’est celui qui a écrit The Bone Collector dont la critique est sur le site). Je vous situe le propos : un méchant très méchant organise des attentats très sanglants toutes les quatre heures dans la ville de Washington. Si on ne lui verse pas une rançon, il continue. Problème : pour des raisons que je vous laisse découvrir, il est impossible de lui verser cette rançon. Le FBI est sur les dents sous les traits d’une belle jeune femme (ben oui, on y mettra sans doute Angelina Jolie, ou une autre belle plante, faut bien leur donner du boulot) et d’un ancien agent retiré des affaires (mais pourquoi pourquoi pourquoi les supers flics sont-ils trois fois sur quatre à la retraite ou ont-ils quitté la police d’une autre manière ?). Et tant qu’on est dans les questions existentielles, pourquoi nous dit-on systématiquement comment sont habillés les personnages (costume Brooke Brothers, c’est quoi ça ?), la marque de leur voiture (Jeep Cherokee en l’occurrence : ça fait un bout de temps que je me demande comment les descendants actuels des Cherokees prennent le fait qu’on ait donné leur nom à un immonde char d’assaut pollueur après les avoir si efficacement rayés de la carte de l’Ouest). Pareil pour les montres (on ne regarde pas l’heure mais sa Seiko) et tout ustensile généralement quelconque tombant dans les mains des personnages. Une autre question est, elle, posée par l’auteur, et je trouve qu’elle est sacrément pertinente : « pourquoi les gens aiment tant ce genre de récit ? » (les histoires de crimes ?).
Cela dit, je ne me suis pas vraiment ennuyé. Certains des personnages ont même une réelle densité, un passé qui interfère, des petites faiblesses, etc. Mais ce qui fait le véritable intérêt du livre, c’est la technique d’enquête essentiellement centrée sur l’analyse de documents écrits : graphologie, syntaxe, qualité du papier et tout ça. On y apprend plein de choses et notamment le fait que l’on peut lire sur la feuille d’un bloc ce qui a été écrit 10 pages plus tôt. Changez de bloc pour faire vos demandes de rançon. Et aussi cela qu’aucun de ceux qui fréquentent la partie « Vos écrits » n’aura le front de contester : un écrit « c’est ce qu’on peut trouver de plus proche de l’immortalité ».
Vers la fin du récit, c’est un peu comme dans ces feuilletons policiers américains où ça tire dans tous les sens mais où seuls les personnages secondaires tombent raides morts, ce qui donne enfin l’occasion aux vedettes de se retrouver face à face (ben oui, Angelina Jolie, on ne va pas la dessouder comme ça à la va-vite : c’est un investissement à long terme). N’oublions pas la scène obligatoire (ce sont des films à contrainte ?) où de très nombreuses voitures de police et ambulances, dans la nuit, font usage de leurs feux tournicotants, ce qui est du plus bel effet sur les façades des maisons. On a aussi un paquet d’invraisemblables rebondissements. Mais c’est la loi du genre, non ? N’empêche, rebondir et toujours rebondir, ça finit par donner le mal de mer et on est un peu dans le procédé. Pas grave : je vais lire le prochain Deaver en essayant de deviner combien de fois je vais rebondir.

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  Tir à l'aveugle [Texte imprimé], roman Jeffery Deaver trad. de l'anglais par Dominique Peters

  de Deaver, Jeffery Peters, Dominique (Traducteur)
  le Livre de poche / Le Livre de poche
  ISBN : 9782253172215 ; 0,31 € ; 13/03/2002 ; 440 p. ; Poche

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