La horde du contrevent de Alain Damasio
Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique , Littérature => Francophone
Moyenne des notes : (basée sur 40 avis)
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une bombe !
Ils sont 23, marchant de l'extrême aval vers l'extrême amont pour y comprendre l'origine des vents. Ils sont la Horde du Contrevent, la 34ème ... après 33 échecs. Leur enfance n'a été qu'un apprentissage de cette lutte contre les vents avec l'espoir de faire partie de cette horde mythique. Pour beaucoup, leurs parents les ont abandonnés et sont partis dans les hordes précédentes, de père en fils ou de mère en fille, une tradition, presque une concurrence.
Les vents balaient la surface de la terre ou plutôt la raclent, impitoyable et indomptable, le vent dicte ses règles. Et devant lui on baisse la tête, on plie les genoux, on pleure et on hurle ! Alors que la plupart des peuples de cette terre ont choisi d'utiliser le vent et ont construit des machines pour se déplacer, une poignée de fous ont choisi le contre à pied. Mais jamais personne n'a dépassé la barrière montagneuse de Norska, où les vents sont simplement une folie ...
30 ans de contre ... Tout ça pour quoi ? Caracole le troubadour raconte "des histoires d'éléphants en fuite, hauts comme pas imaginable, battant l'air de leurs oreilles, d'outres géantes en peau de ciel percées par des archers, des histoires de hordes de péteurs imbus d'eux-mêmes qui avançaient et lâchaient des gaz, des oiseaux par flopées, poursuivant à tire-d'aile le soleil et qui généreraient les souffles... Des histoires de dieux agitant un éventail, de dieux baillant ou sifflant un air, secouant leurs draps, mettant des gifles à leurs enfants... Des dieux dont la parole inarticulée se déversait indéfiniment vers l'aval sans pouvoir en comprendre le moindre souffle ..."
"Il n'y a pas d'Extrême-Amont" auraient même dit les anciens ... Première pensée dès qu'on entame la lecture, évidemment ! mais soyons motivés ! tant qu'à croire qu'il existe autant que ce soit le trou du cul du monde !
Mais quand on donne sa vie, peut-on s'arrêter devant l'impossible, paradoxalement en a-t-on la force et si le véritable héroisme, ce serait d'accepter la honte de survivre comme le dit Matsukaze.
Dans cette Horde, il y a Golgoth, le traceur, incassable la tête haute quand les chênes plient, cruel mais qui ne triche pas, Arval l'éclaireur l'animal de la bande, tout à l'instinct, Erg le protecteur, seul face à lui-même, il y a aussi Caracole le poète, le fou, l'imprévisible qui donne la force, aux autres, de continuer ou se la donne, à lui-même, pour survivre, Oroshi la théoricienne des vents, la lectrice des flux et des reflux et Pietro, le prince, le seul qui pourra tempérer Golgoth, le suivra-t-il jusqu'au bout ? Iront ils jusqu'au bout d'eux-mêmes ? que restera-t-il de cette horde ? simplement le témoignage de Sov le scribe pour que la 35ème ne fasse pas les mêmes erreurs et, enfin, parvienne à l'extême amont.
Ce livre est un incontournable, une bombe ! comme l'ont dit le Monde, Télérama et beaucoup d'autres si vous ne croyez pas.
Les éditions
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La horde du contrevent [Multimédia multisupport] Alain Damasio Arno Alyvan, comp. Olivia Guinebretière, Arno Alyvan, Alain Damasio... [et al.], voix, [acc. instr.]
de Damasio, Alain
La Volte / Sc. Fiction
ISBN : 9782952221702 ; 28,00 € ; 15/10/2004 ; 521 p. ; Broché -
La horde du Contrevent [Texte imprimé] Alain Damasio
de Damasio, Alain
Gallimard / Folio. Science-fiction
ISBN : 9782070342266 ; 15,12 € ; 15/03/2007 ; 736 p. ; Poche -
La Horde du Contrevent
de Damasio, Alain
Gallimard / Folio SF
ISBN : 9782070464234 ; 11,50 € ; 05/03/2015 ; 736 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (39)
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On était bloc
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 26 juin 2023
Mais le parcours est long, plus de trente ans, et doit se faire sans aide, sans matériel, ; chacun des membres a sa tâche, de Golgoth, le Traceur, puis le prince jusqu’aux derniers, les traceurs. Chacun sa spécialité, le groupe étant une communauté soudée malgré certaines tensions, et le nombre illimité d’épreuves qu’ils affrontent. Une cohésion qui leur permettra de "tracer" contre les furvents, de traverser le lac, et autres dangers comme les chrones.
Mais la cohésion la plus admirable est sans conteste, celle de l’auteur qui parvient à la maintenir dans les discours, dans les actes, dans les événements tout au long du roman.
Chaque personnage a une identité et un vocabulaire propre pour relater les événements ; ceux-ci s’enchaînent de manière efficace et rythmée tout au long des 700 pages. La ponctuation, permettant d’identifier chaque narrateur, n’entrave pas la lecture, (surtout si on a conservé le marque-page), et on repère assez vite les principaux personnages.
Même si des passages m’ont un peu perdue, la lecture m’a passionnée et, pour le second titre que je lis, j’admire toujours autant son talent d’écriture et d’imagination.
IMMENSE !
Critique de Thorpedo (, Inscrit le 22 octobre 2009, 45 ans) - 18 décembre 2021
Derniers pionniers
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 14 avril 2020
Depuis des siècles des équipes formées et conditionnées pour remonter « en contre » son lit et découvrir sa source se succèdent dans un voyage qui dure une vie. Ce sont les hordes.
Chacun de leurs membres est un expert dans son domaine, apporte ses compétences au groupe, incarne un caractère ou une fonction. Il y a ainsi le traceur, le protecteur, le diplomate, le fou, le scribe et autre maître du vent. Chaque horde successive pousse le voyage un peu plus loin que la précédente. Chaque horde ajoute son vécu aux expériences collectées par les autres. Chacune espère enfin percer le secret de ce vent et des ses incroyables variations.
Cela fait plusieurs décennies que la huitième horde est partie de l'Extrême Amont. Beaucoup la considèrent comme la meilleure de toutes Celle avec le plus de chance de réussir. Mais ce monde recèle de nombreux dangers et obstacles, naturels et mystérieux, humains et traîtres. Et si certains les considèrent comme des héros, d'autres n'y voient que des reliques d'un autre temps. Face aux difficultés, la horde se questionne, se fissure, doute. Ira-t-elle jusqu'au bout? Aura-t-elle ses réponses?
Ce roman étouffe par sa densité.
Par ce vent omniprésent, physiquement, mais aussi dans le vocabulaire et toute la mystique que l'auteur développe.
Par la gravité de cette quête, des sacrifices qu'elle demande, et de cette menace que tout ne soit au final dérisoire et vain.
Par la multiplicité des personnages tour à tour narrateurs et portant chacun leur fardeau existentiel.
Ce livre est aussi remarquable par sa créativité, sa cohérence et ses multiples facettes. Il nous embarque et nous épuise.
Une fiction de très belle qualité
Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 53 ans) - 15 février 2020
Eh bien ! Quelle découverte ! Voilà un récit qui fait caracoler très haut notre belle langue française ! C’est à nul autre comparable, tout à fait unique et original, on ne retrouve pas l’équivalent ailleurs. Alain Damasio est véritablement un magicien des mots. Il a créé une langue revisitée, extrêmement savoureuse à lire ! Tout au long de ma lecture, j’ai été émerveillé et admiratif de cette inventivité langagière. De ce point de vue, c’est une réussite totale. De plus, représenter les différents membres de la horde par des signes-symboles, les doter chacun (au moins pour les principaux) d’une façon de s’exprimer qui lui soit particulière, faire commencer les numéros de pagination de 700 à 1 (bien pratique pour savoir combien de pages il reste à lire sans faire de savants calculs de tête !), noter les différents types de vents par des suites de signes de ponctuation (il fallait l’inventer !), voilà déjà qui dénote.
Après, écrire dans une langue ciselée, renouvelée, imaginative, caracolante, c’est bien, c’est très bien. Mais l’histoire doit aussi tenir la route et nous accrocher. Et quelle route et quelle histoire ! Celle de 23 hommes et femmes qui sont en quête du bout de leur extrême-amont, là d’où doit partir le vent, qui souffle continuellement sur leur monde avec une intensité plus ou moins forte. Que vont-ils découvrir au bout de leur quête, non sans affronter entre-temps bien des dangers divers au péril de leurs vies ? Alain Damasio a créé là un livre-monde totalement original, avec le vent omniprésent soufflant sans cesse comme principe directeur et créateur pour les gens qui y vivent, d’où découle logiquement toute une physique et une philosophie basée dessus.
Les 50-100 premières pages, je m’étais dit que c’était bien beau mais que l’histoire n’était pas suffisamment accrocheuse. Puis petit à petit, le récit avance, en prenant son temps et on se sent y prendre de plus en plus d’intérêt, au point qu’on n’a plus envie de le lâcher et qu’on a toujours envie d’en savoir la suite. Il y a là-dedans des morceaux d’anthologie, je pense notamment à Krafla et à la joute littéraire de Caracole, du grand art ! et la fin ! même si on l’avait plus ou moins devinée, mais autant le lire jusqu’au bout pour voir si c’est bien ça, si on a touché juste.
Mais le livre a quand même ses défauts, ses incohérences, sur lesquels on tique (le corroyeur par ex). On se dit que l’auteur aurait dû mieux travailler son scénario et peaufiner certains points qui fâchent. C’aurait été alors un livre parfait, un chef d’œuvre insurpassable. Mais tel qu’il est publié, il faut bien le prendre comme ça, et on ne s’attarde pas outre-mesure sur les imperfections, il faut surtout en retenir les qualités, qui au final compensent très bien et font de ce livre une belle aventure de lecture, une découverte, une évasion extraordinaire. C’est un peu inclassable, entre science-fiction et fantasy, sans être ni l’un ni l’autre, mais sans nul doute une fiction de très belle qualité littéraire, d’une force de furvent 5 et d’une poésie de slamino 8 ! C’est pourquoi je lui mets 5 étoiles, malgré quelques ratés.
Une lecture qui ne peut laisser personne indifférent et qui change de la production habituelle.
Autant en emporte le vent
Critique de Crouky (, Inscrit le 5 août 2013, 32 ans) - 16 novembre 2018
L'originalité stylistique, que ce soit dans la narration, l'écriture et la mise en page, peut dérouter au départ mais l'on s'y fait rapidement tant l'univers est foisonnant et l'écriture admirablement équilibrée.
Pour ce qui est des bémols il y a certains passages développés sur la nature du vent ainsi que de la survivance des âmes, à travers leur "vif" ou je ne sais trop, qui auraient pu être raccourcis. Ceci dit l'histoire est passionnante et l'on s'attache tant aux personnages que cela semble être un moindre mal (ou un mal nécessaire?) pour continuer de contrer et de poursuivre avec eux.
En résumé une excellente lecture qui reste longtemps imprimée dans la tête. L'on se souvient des personnages, de leurs vicissitudes et de leurs souffrances comme si l'on avait été et que l'on avait vécu tout cela avec eux, à leur côté, en eux. Rien que pour ça, ce livre est une immense réussite.
Un très grand moment de lecture que je recommande chaudement.
Au vent mauvais...
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 16 décembre 2017
Son premier roman "La Zone du dehors" s'est vendu à plus de 50 000 exemplaires.
Son second livre "La horde du contrevent " est récompensé par le grand prix de l'Imaginaire 2006. Véritable succès public, régulièrement cité dans les « incontournables » de la science-fiction française.
"La horde du contrevent", c'est l'histoire de 23 hommes et femmes, tous hyper-spécialistes dans leur domaine, qui remontent le vent d'aval en amont pour en découvrir l'origine.
Pour y découvrir l'extrême-amont; paradis originel ?
Une horde en route depuis 7 ans,conduite par un "traceur" et leader, le Golgoth.
Le quotidien de cette équipe compact et solidaire est retracée par un scribe, Sov.
"La horde du contrevent"; c'est d'abord une brique de 700 pages (Poche) à la pagination inversée (700 -> 1), un marque-page plastifié sur lequel le nom, le glyphe et la fonction de chacun des personnages sont repris.
Un style mêlant termes maritimes, argot, humour et poésie.
Une ode à la langue, aux mots, à la grammaire.
Une incroyable aventure humaine et philosophique.
On comprend rapidement que l'essentiel est le voyage et non la quête.
Une oeuvre originale, passionnante, aux messages forts.
Même si vous n'êtes pas fan le SF, je vous invite à rejoindre la horde et affronter le "furvent" pendant quelques mois.
Un très Grand roman !
Génial mais imparfait
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 18 avril 2016
Un seul tome c’est malheureusement trop peu pour exploiter toutes les pistes, tous les potentiels et ça laisse pas mal de questions sans réponse (qui organise la Poursuite, pourquoi), quand il ne s’agit pas carrément de contradictions et autres incohérences (un village fixe est détruit par un vent « normal » au début, comment Larco survit-il sur ses deux jambes ?).
Il y a également un certain nombre de signaux suggérant que ceux qui envoient vers l’amont ces groupes de valeureux pionniers connaissent la réponse ou peu s’en faut... pourquoi continuer ? Quel sens a tout cela ? Sauf à vouloir faire une parabole pseudo-philosophique sur l’absurdité de l’existence, façon Sisyphe comme le suggère le final que pouvait pressentir le lecteur. Ayant la chance d’être plus scientifique que philosophe, j’ai eu la chance de ne pas être hérissé comme certains par les références philosophiques plus ou moins réussies...
A couper le souffle !
Critique de Titanototo (, Inscrit le 10 octobre 2012, 32 ans) - 3 mars 2016
La Horde du Contrevent immerge le lecteur dans un univers construit d'une main de maître, le vent y est omniprésent et l'auteur a su en tirer un univers crédible et surprenant.
La narration est atypique puisqu'elle laisse d'un chapitre à l'autre la voix à un personnage différent. Ce mécanisme permet de réellement profiter de la diversité et des spécificité de chacun au sein de la Horde.
Enfin, tout ceci nourrit un récit épique, où persévérance et désillusion de ne sont jamais très éloignées..
A n'en pas douter une œuvre majeure de la littérature fantastique !
Époustouflant!
Critique de Aguel (, Inscrit le 30 août 2015, 50 ans) - 30 août 2015
Un livre d'une très grande qualité , riche d'un univers étonnant , riche de personnages attachants, forts ,complets.
Ce livre est très bien écrit , l'histoire est captivante , bouleversante .
Cela faisait bien longtemps qu'un livre ne m'avait pas bousculé à ce point .
Dés la première page , je suis tombé littéralement dedans avec passion , tournant chaque page avec plaisir , lisant avec délectation ,quel bonheur , quel créativité!
Alors oui il a quelques petits défauts qui peuvent parfois troubler , quelques petits raccourcis qui nous transportent parfois trop rapidement d'un événement à un autre mais ces petits défauts sont tellement insignifiant à côté du torrent d'émotions que ce livre m'a procuré.
Pour moi , je le classe dans la même catégorie de livres exceptionnels tels que Dune ou Hypérion.
A lire Absolument.
Une expérience à tenter pour ne pas regretter
Critique de Lolo6666 (, Inscrit le 20 août 2009, 51 ans) - 24 août 2015
Surprenant voyage car, me concernant, la sortie de route fut toute proche tant le style « exigeant » de Damasio m’impose une concentration permanente. Les allocutions de « Caracole », haut personnage en couleur du récit, n’en sont pas étrangères. L’organisation du bouquin est par contre originale, et ce n’est qu’une fois les règles du jeu d’écriture maîtrisées, que je m’y abandonne, tout en anticipant mes passages les plus « pénibles ».
Au final, les regrets d’être passé à côté de ce presque objet littéraire non identifié ne sont plus, et j’en suis heureux. Mais je lirai avec plaisir un Damasio moins « exigeant ».
Une épopée hors du commun
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 29 juillet 2015
Tout d'abord que le début fut déconcertant, moi qui n'ai pas l'habitude de ce genre de littérature. Damasio nous plonge directement au cœur de l'action. On se demande bien ce qui se passe, qui sont ces personnages symbolisés par des glyphes ? Qu'est-ce qu'un furvent ? … Le vocabulaire lui aussi est assez déroutant. Puis, petit à petit, ce qui était au départ un inconvénient, se transforme en avantage. On s'approprie les personnages et on se laisse embarquer dans une aventure extraordinaire.
Je ne peux que moi aussi conseiller cette lecture originale, dépaysante et particulièrement marquante.
Un roman à découvrir.
au commencement était le vent...
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 2 juin 2015
Ils sont donc vingt-trois, chacun et chacune avec son rôle et son titre, et forment la trente-quatrième horde du Contrevent, parcourant la planète de l'extrême amont à l'extrême aval, pour découvrir l'origine du vent. Voilà trente ans qu'ils "contrent", qu'ils avancent avec le vent en face, laissant un petit peu d'eux à chacun de leur pas (ils n'ont pas le droit d'utiliser des appareils utilisant la force du vent pour avancer dans leur quête), et s'ils passent le col de la Norska, haut-fait jamais réalisé, ils entreront dans la légende. Ils deviendront une légende.
Voilà un livre déjà énormément commenté, et je ne vais pas faire dans l'originalité. Je fais partie de ceux qui ont aimé, adoré, qui ont lutté contre le vent, petite 24ème non invitée de la horde, avide d'écouter les mots d'esprit de Caracole, de courir légère comme l'air avec Arval l'éclaireur, d'échanger avec Oroshi sur les mystères du monde, de combattre en trois dimensions avec Erg, et de créer du feu quelles que soient les conditions comme Callirohé. Et puis bien sûr, de suivre jusqu'au bout de ce monde-là le Golgoth !
Alain Damasio m'a plongée dès les premières lignes dans un monde régi par le vent, avec en face un furvent à décorner la horde, dans un "contre" auquel je ne comprenais rien, excepté l'urgence pour les personnages personnifiés par des symboles de faire ce qu'on leur disait de faire dans les plus brefs délais ! Après, j'ai commencé à apprendre le vocabulaire de cet univers, ses codes, ses sociétés, ses légendes, son fonctionnement, et je me suis habituée aux 23 héros de ce gros pavé (même si, et c'est parfois dommage, on passe son temps plus fréquemment avec certains qu'avec d'autres !).
Je pourrais faire un certain nombre de reproches à ce livre : il y a des maladresses, certains personnages sont stéréotypés, des questions restent sans réponses, et la fin, à mon humble avis, est un peu bâclée.
Mais ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas été aussi transportée par un livre de SF, que je n'avais lu un livre aussi ambitieux, que ce soit par son sujet, son environnement (la création d'un monde avec ses codes, sa géographie, etc…), le procédé narratif (ce sont les membres de la horde qui prennent parole tour à tour), la création d'un langage basé sur les vents, sa longueur… En plus de présenter une épopée à la fois poétique et créative, c'est une œuvre hautement symbolique (la représentation des membres de la horde par exemple, mais aussi le principe de numérotation à l'envers…). A contre-courant des derniers ouvrages "adolescents", pardon, pour jeunes adultes, que l'on trouve si fréquemment, Damasio nous fait part d'une philosophie toute personnelle, élevant cet ouvrage à quelque chose de plus intellectuel. J'ai d'ailleurs, trop pressée d'arriver au terme de l'histoire et de savoir où cette quête allait me mener, fait un peu l'impasse sur cette partie un peu plus "philosophique" et symbolique. Ce qui implique qu'il va me falloir acheter le livre en question et le relire bientôt… Youpi !!!
Damasio vent en poupe !
Critique de Omnilibrovore (, Inscrit le 3 juin 2014, 62 ans) - 4 juin 2014
Rarement appellation n'aura été aussi juste. L'univers de ce livre est une bande de terre allongée d'Est en Ouest entre les glaces du Nord et celles du Sud et parcourue par les vents. La Horde est en marche vers l'Ouest, l'extrême-amont, l'origine du vent, à pied. Vingt-trois personnes, hommes et femmes la forment, tous attachants, passionnés et passionnants à suivre dans leur lutte pas à pas contre le vent qui est tantôt douce zéphirine, tantôt furvent infernal parcouru de blasts (explosions turbulentes).
Ils sont vingt-trois : Golgoth le traceur, Pietro le prince, Sov le scribe, Caracole le troubadour, Erg le combattant-protecteur, Talweg le géomaître, Firost le pilier, l'autoursier et le fauconnier les oiseliers-chasseurs, Steppe le fleuron, Arval l'éclaireur, Horst et Karst les ailiers, Oroshi l'aéromaître, Alme la soigneuse, Aoi la cueilleuse et sourcière, Larco le braconnier du ciel, Léarch l'artisan du métal, Callirhoé la feuleuse, Boscavo l'artisan du bois, Coriolis, Sveziest et Barbak les crocs. Ils parlent et se présentent les uns les autres à tour de rôle et imperceptiblement par petites touches progressives on pénètre ce monde on s'acclimate à son étrangeté et on s'attache à ces personnages de la Horde, de la 34ème et ultime Horde.
Ce livre est surtout une expérience de lecture, par ces voix des différents personnages qui s'entrelacent, se tressent et tissent l'étoffe de ce roman. Des liens écrits répondant à des liens d'amitié, de communauté, de fraternité entre ces hommes et femmes unis par et contre et avec le vent. Un vent qui est en filigrane le personnage principal de ce monde qui lui doit la vie. Une expérience de lecture par l'invention lexicale qui participe à l'impression de réalité de ce monde qui nous habite encore longtemps une fois le livre refermé.
Pour vous en donner un avant-goût, voici les trois premiers paragraphes :
À l'origine fut la vitesse, le pur mouvement furtif, le "vent-foudre".
Puis le cosmos décéléra, prit consistance et forme, jusqu'aux lenteurs habitables, jusqu'au vivant, jusqu'à vous.
Bienvenue à toi, lent homme lié, poussif tresseur des vitesses.
Mais je ne vous dis pas tout. Des signes de ponctuation, des bribes, des mots, des fragments de phrases - presqu'une forme de poésie typographique - précèdent ces trois premiers paragraphes.
Il faut lire Alain Damasio !
le courroux du furvent, la douceur du zéphyr
Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 29 novembre 2013
Mais le roman n’en reste pas moins un objet totalement original dans le paysage littéraire du genre fantastique, profondément poétique, porté une ambition très intéressante et salutaire. Servi par une écriture brillante où l’auteur montre à l’évidence un réel plaisir à jouer avec les mots et avec la langue, le récit déploie devant nous une quête étrange, à la limite de l’absurde.
Roman d’ambiance sans doute plus que roman d’action, la Horde du Contrevent se construit par et pour la thématique du vent, du mouvement, de la cohésion et du souffle, thématique renforcée par le principe – bien désemparant au départ – de la narration à vingt-trois voix.
J’ai été, je dois dire, malgré ses défauts, assez fasciné par La Horde, par l’ampleur du projet littéraire et par l’espace d’innovation qu’elle tente s’insuffler, certes avec plus ou moins de bonheur. La destinée de la Horde n’a pas fini, je pense, de me poursuivre, comme le courroux du furvent ou la douceur du zéphyr.
Quel beau livre !
Critique de Momoshaouse (, Inscrit le 15 avril 2011, 40 ans) - 7 septembre 2013
J'ai été vite émerveillé par la magie de ce livre, intrigué par ce mystère et ému par toutes les vicissitudes qui arrivent à cette horde. Certains passages sont certes un peu difficiles, certains un peu longs et on aurait aimé que l'auteur nous parle un peu plus de l'histoire de certains personnages, qu'il développe un peu plus certains liens qui se forment durant les 30 ans que dure le voyage, mais l'ensemble est bien fluide et toujours intéressant.
A lire.
La horde en vacances
Critique de Byobinou (Rumilly (74), Inscrit le 22 février 2011, 55 ans) - 30 janvier 2013
Pour quelle raison ?
Pour une raison simple : De mes délicieuses vacances 2011, avec ma douce et tendre, au travers des plaines flamandes jusqu'au polders hollandais, ce livre m'a suivi, enthousiasmé, subjugué... De Bruges à Knocke-Eist en passant par la Zeeland et bien sur les furieux vents des iles Frisonnes, me reviennent plus que tout en mémoire les images de ce Contre...
Arrivé à Amsterdam, j'ai préféré le musée Van Gogh à la fin du livre. Mais est-ce vraiment important ?
Cinq étoiles sont un minimum.
Symbolique
Critique de Eoliah (, Inscrite le 27 septembre 2010, 73 ans) - 21 décembre 2012
Grand chemin pavé de poésie
Critique de Lobe (Vaud, Inscrite le 28 juin 2011, 30 ans) - 13 novembre 2012
Je ne crois pas ce livre parfait, mais il emporte si loin, si haut, ailleurs. C'est un long poème, pas si exigeant si on accepte de ne pas tout saisir dans les premières pages, que j'ai relues aussitôt la dernière ligne engloutie.
Pour qui cherche du dépaysement, qu'il le cherche ici.
Unique
Critique de Bretzel33 (, Inscrit le 14 août 2012, 40 ans) - 14 août 2012
Le monde, l'histoire, le style, tout est excellent.
Nous avons même la chance de lire la version originale (et heureusement pour le défi de Caracole...).
Je n'ai jamais lu un livre plus "ovnique" que celui là. Absolument unique. A lire, à acheter, à conserver !!
Du bon et du moins bon
Critique de Pazuzu (, Inscrit le 10 mai 2012, 52 ans) - 10 mai 2012
Univers original, écriture maîtrisée bien que parfois pompeuse, quelques personnages vraiment marquants.
On laisse malheureusement à penser que tous les membres de la horde vont disposer de leur propre style d'écriture mais dans les faits il n'en est rien, seuls quatre ou cinq intervenants se démarquent...
Je n'ai pas non plus aimé certains passages qui versent dans le grand n'importe quoi comme le fameux duel dans les airs, c'est quand même un peu "too much"...
C'est quand même un roman distrayant, même si traînant en longueur, qui rappelle certaines BD Françaises de SF "médiévalisée" des années 80.
Yak!
Critique de Rorschach (, Inscrit le 27 février 2012, 33 ans) - 18 mars 2012
Beaucoup de personnages et des caractères pas toujours différentiables avec facilité, en tout cas pour ceux qui parlent le moins. En effet les 23 membres de la Horde n'ont pas la même égalité au niveau de la "prise de parole". Mais qui pourra le reprocher à par une personnalité multiple peut-être!
Quelques incohérences et des idées pas toujours exploitées au maximum du leur potentiel.
Une fin frustrante, mais avouons-le, si ce n'est pas frustrant ce n'est pas bon..
En sachant tout cela je ne peux toujours pas me résoudre à dire que ce livre ne possède pas une force remarquable. Immersion totale dans cette quête de l'absurde qui nous rappellera sans doute notre propre quête. Je me suis particulièrement intéressé à Golgoth même si il parle moins que d'autres il reste pour moi le personnage dominant de l'histoire, devant un Caracole, un Sov ou une Oroshi. D'une part évidemment parce que sa personnalité est très réaliste (et me rappelle d'ailleurs un personnage dans le roman précédent de Damasio "La Zone du dehors", le dénommé Slift surnommé aussi Snake). Mais aussi car sa détermination à aller jusqu'au bout par vengeance, orgueilleux avec le frère qui est tout autant attiré par l’extrême amont me plait.
J'ai aimé quasiment tous les passages du livre même ceux un peu longs en explications. Je peux dire que la joute de Caracole notamment est attrayante, je la trouve remarquablement bien pensée et écrite.
Par contre que Oroshi ait couché avec ce dernier, ainsi que la naissance d'un bébé à moitié autochrone et la neuvième forme du vent bof quoi.
Sans en dire plus je m'arrête ici.
Simplement la curiosité de connaître ce qui se trouve au bout du monde me ferait lire ce livre..
Ambitieux, fascinant mais frustrant
Critique de Eric Eliès (, Inscrit le 22 décembre 2011, 50 ans) - 22 décembre 2011
Néanmoins, "La horde du contrevent" n’est pas un chef d’œuvre : outre de nombreuses incohérences dans le récit (certaines ont été soulignées dans d'autres commentaires mais il y en a d'autres), l’auteur se complaît dans des artifices d’écriture (notamment la joute orale de Caracole menée comme un concours de slam) et multiplie les outrances et les effets visuels inutiles. Comme si Damasio avait voulu réussir la synthèse des philosophes présocratiques, de Nietzche, de Star Wars et de DragonBall Z... Et puis, j’ai été surpris que les étoiles, vers lesquelles le regard naturellement se tourne dès que vient la nuit (qui a navigué ou randonné en montagne sait de quoi je parle), ne soient jamais évoquées alors que le ciel devrait fasciner des hommes prisonniers d'un monde clos et hostile. Le monde où progresse la horde reste en fait artificiel et conceptuel, contrairement aux univers, tout aussi étranges et déroutant, crées par Michel Bernanos (La montagne morte de la vie) et Charles Duits (Ptah Hotep) qui avaient la même ambition de transcender le genre de la SF Fantasy et de l'ouvrir vers la poésie et la métaphysique...
Bilan mitigé
Critique de Ploukizolle (, Inscrit le 22 juin 2011, 39 ans) - 22 juin 2011
Je viens d’en finir la lecture. Je précise que j’ai d'abord entendu parler de Damasio comme d’un « deleuzien », un type féru de philosophie (ce qui est aussi ma branche) et donc je l’attendais, si je puis dire, au tournant. Et ce, en deux sens : je voulais vérifier si, d’une part, 1) l’auteur parvient à intégrer de la philosophie dans son histoire, mais surtout 2) s’il réussit à ne pas gâcher l’histoire avec ça, à ne pas gonfler artificiellement le texte avec des références philosophiques qui tombent à l’eau. Mais j’ai évidemment surtout lu ce roman parce que j’en avais lu un extrait de quelques lignes sur internet et que le style m’avait enchanté, et parce que l’idée d’un groupe remontant à contrevent me semblait géniale.
Je peux donc maintenant faire mon petit bilan, qui sera quand même assez détaillé. Le livre a quelques points forts, mais aussi pas mal de points faibles, sur lesquels je vais plutôt insister (bien sûr, à quoi bon sinon ?). Je précise bien entendu que je spoile à mort.
Au niveau des points forts, je compte :
_ L’idée générale de marcher contre le vent, d’un monde unidimensionnel structuré par l’aval et l’amont, d’une horde soudée dans cet effort qui confine parfois à l’absurde.
_ Le style de l’auteur, qui est la plupart du temps très bon, très travaillé. L’utilisation de néologismes sans explications (les « muages » ou « l’Hordre », par exemple), m’a bien plu aussi. Le style est sans doute l’endroit où l’auteur a laissé le plus libre cours à sa créativité. Le livre vaut surtout et d’abord d’être lu pour ça.
_ L’idée de faire parler chaque personnage l’un après l’autre, et d’appeler chaque nouvelle prise de parole par un signe était sympatoche.
_ Les pages numérotées de 700 à 0, ça ne sert à rien, mais ça claque (je le pense un peu malgré moi, je n’aime pas trop les effets « faciles » d’ordinaire).
_ Le personnage de Golgoth et le style de son expression sont très réussis je trouve. Le style d’Erg est bien aussi, surtout dans la scène d’« amour » (enfin, de cul) avec la Fréole sur le bateau après le jeu du flambeau et avant le combat avec Silène.
_ L’idée d’une réflexion sur le vent, qui est un peu le personnage principal du texte, des différentes formes du vent, et l’idée de leur notation en virgules, points, etc. tout cela m’a bien plu pendant la lecture. Après avoir vu cependant quelques commentaires sur internet, j’ai un peu changé d’avis.
_ Le combat littéraire entre Caracole et le type sur la colonne est plutôt réussi.
Au niveau des points faibles, je compte :
_ L’absurdité de l’effort de la horde dont j’ai parlé plus haut n’est pas assez exploitée. J’ai refermé le livre sans avoir compris pourquoi ils ne prenaient pas un navire pour contrer ! Certes, le contre se fait « avec le corps », bloc contre bloc, etc., mais je suis insatisfait de cette réponse. Je crois pourtant que ce n’est pas rédhibitoire, qu’une meilleure exploitation était possible sans toucher à la construction générale du livre.
_ Je parlais avant du travail sur le vent comme personnage principal du texte. J’aimais bien l’idée pendant la lecture, parce que j’attendais de grosses révélations qui ne sont pas venues. Donc, finalement et après avoir lu des commentaires sur internet, je me dis que le vent comme personnage principal, ça ne fonctionne pas si bien que ça. Il est normal qu’on finisse par épuiser un peu le sujet au bout d’un moment (disons aux deux-tiers du livre). En particulier, je trouve très bof les passages sur le vif à la fin et les 3 dernières formes du vent sont ratés. J’aurais préféré un 7ème vent franchement vertical (on ne le comprend pas vraiment), et les 8 et 9èmes un peu moins « spirituelles ». Pas de continuité non plus entre les 9 formes, de gradation. J’aurais aimé aussi en savoir plus sur les chrones. Bref, le travail stylistique de l’auteur sur le vent, travail qui échoue (mais c’était couru, la tâche est trop difficile), finit par faire passer un peu à la trappe le travail sur les personnages et l’histoire.
_ A ce propos, je trouve les péripéties un peu trop rares, ou trop fréquentes c’est selon. Soit l’auteur cherchait à faire quelque chose de neuf et dans ce cas le livre aurait dû être (du point de vue narratif) complètement vide : aucune péripétie (ni montagne, ni lac, ni tour glyphée (« fontaine, je ne boirai pas de ton eau »), etc.), juste l’éternelle marche contre le vent, ponctuée seulement par ses différentes formes. Soit on retombait sur quelque chose de plus classique : des péripéties de temps en temps, certaines un peu gratuites (la tour glyphée), des villes et des montagnes à traverser, la quête heroic-fantasy classique. La première possibilité aurait dû être choisie, je pense, mais elle est beaucoup plus difficile à mener ! Le lecteur aurait été lui-même hordier à combattre contre la vacuité narrative du livre, et son Extrême-Amont aurait été la page finale.
_ Je trouve ensuite que l’Extrême-Amont est un peu trop facile à atteindre. Finalement toutes les hordes arrivent quasiment à la fin, y compris la 33è qui arrive jusqu’au volcan (la septième forme). Par ailleurs, dès la tour d’Alticcio, on sait tout ce qu’il y a à savoir sur la fin, tout le monde connaît déjà les 9 formes, la quête n’a plus de sens. Les 9 formes sont presque une banalité, tout le monde les connaît : Te et Ne Jerkka, les aerudits, les aéromaîtres, les hordiers précédents, etc.. J’aime bien l’idée que la troupe du 6è Golgoth avait déjà atteint le bout, mais là on a un peu l’impression que tout le monde a réussi. Ou alors, l’auteur aurait dû insister sur le fait que tout le monde sait déjà, et que la 34è est complètement manipulée par l’Hordre (ou par qui que ce soit), qu’en gros toutes les hordes ont déjà atteint le Bout, et que la quête n’est qu’un combat absurde délibérément inventé par l’Hordre pour pacifier la population (cette théorie complotiste à deux francs eût été fumeuse, mais ce n’est qu’une réponse possible). Du coup, on reviendrait à l’idée d’un combat absurde, qui, je le répète, n’a pas été assez exploitée. Dans la même veine, je me dis que l’auteur aurait pu insister davantage sur l’idée que cette 34è Horde est un reliquat des mondes anciens, que le monde a évolué autour d’eux (Fréoles, technologie), que les précédents hordiers se sont sédentarisés, que tout le monde est guetté par la sédentarité, et que du coup tout le monde voit les hordiers comme d’aimables timbrés archaïques, qu’on se fout d’eux, etc. (ce qu’on trouve dans le bateau fréole).
_ Certaines failles dans le style, notamment pour Caracole, qui fait souvent plus Jean Roucas que Baudelaire. Mais restituer la génialité poétique d’un autochrone de pur vent était sans doute un défi un peu trop ardu pour l’auteur...
_ On a parfois des marques d’immaturité de la part de l’auteur, et notamment au sujet de l’utilisation de la philosophie. Quand par exemple l’auteur compare le faucon (vol vertical) et l’autour (vol horizontal, transversal), et qu’il se sent obligé de parler au sujet de l’autour d’un vol « en immanence », on voit à cent kilomètres le gros cliché deleuzien. C’est très poussif. Idem pour l’utilisation, une fois, du terme de « rhizome », de « pli », les phrases bidon de la tour d’Alticcio (« vis chaque jour comme si c’était le dernier ») qui font chialer les personnages un peu vite. Sans dire qu’il s’agit de philosophie de comptoir pour adolescent (d’accord, ça arrive...), l’effet retombe souvent à plat. Les citations de Nietzsche font prout-prout. Quelques développements intéressants sur le vent, le vif, etc., au milieu du livre, mais les développements de la fin sur ce thème sont assez mauvais.
_ Rien à voir, mais l’auteur sa la pète vraiment. Il « écrit peu, par exigence ». Un peu de modestie, que diable. Cette petite présentation du début m’a fait mauvaise impression, en tout cas. Sans parler de remplir son frigo en faisant des enquêtes socio-économiques.
_ Une incohérence me semble-t-il. Certains personnages de la 34è sont des enfants de ceux de la 33è (ce qui, soit dit en passant, ne me semblait absolument par nécessaire). Or, si les gars de la 33è sont partis à l’âge de 10 ans environ, ils n’ont pu enfanter qu’en route. Comment expliquer alors, dans le cas du Prince Pietro en particulier, qu’il se rappelle ces moments d’amour passés en Extrême-Aval avec ses parents, la peluche, etc. ? Ses parents n’ont pas connu l’Extrême-Aval, passés 10 ans... On aurait pu expliquer à la rigueur (ce n’aurait pas été bien pour autant) que les parents aient enfanté en route et qu’ils aient largué dans le premier bateau fréole leur progéniture pour les renvoyer en aval ; mais que eux-mêmes, les hordiers, soient retournés en Extrême-Aval pour pouponner, je me l’explique mal ! Une solution simple à ce problème (pour une éventuelle réédition) : les hordiers de la 34è ne sont pas les enfants de ceux de la 33è, puisque ce détail, de toute manière, ne sert à rien. Il se peut aussi que j’ai loupé quelque chose.
_ Autres incomplétudes ou incohérences en vrac :
1) le Corroyeur ne sert pas à grand-chose, de même que Silène et son combat avec Erg Machaon.
2) On ne comprend pas cette histoire de Poursuite, d’où viennent-ils, qui sont-ils, pourquoi font-ils cela ? (avec l’histoire du Corroyeur, ce sont deux pistes amorcées, et pas du tout suivies, et je ne comprends pas pourquoi ; on a vraiment le sentiment que l’auteur avait prévu (par exemple) de remettre le Corroyeur en Extrême-Amont, et qu’il a changé d’idée en cours de route).
3) Pendant le combat avec Silène, un des personnages (je ne sais plus lequel, peut-être Larco) se fait trancher les jambes, il me semble, ou du moins blesser grièvement ; rien n’est dit sur son rétablissement, et peu après, il se retrouve à gambader face au vent avec les autres. Pour toutes les morts, c’est un peu le même scénario : le gars a l’air de mourir, et la horde repart, et j’en suis à hésiter pendant quelques pages pour savoir s’il est vraiment mort. Parfois c’est l’inverse, le gars a l’air de mourir, mais, tiens !, le personnage est de nouveau mentionné dix pages plus loin, et je me dis « ah bon ! il était pas mort lui ? ». C’est probablement volontaire, mais moi, ça m’a brouté. C’est le cas par exemple pour l’épisode du siphon, où Firost tombe (avec quelques autres), et puis non en fait il s’en sort, je ne sais trop comment.
4) Je n’ai rien compris à la manière dont les personnages se sont échappé après que Caracole ait perdu volontairement le combat littéraire.
5) L’assassin présumé de Caracole : encore une piste non exploitée.
_ Pour la taille du livre. Personnellement, ça m’importe peu. J’ai lu ce livre en deux jours. Qu’il soit bien écrit ou mal écrit, long ou court, peu importe, je lis tous les livres assez rapidement et surtout en continu. Donc ça ne me dérange pas, je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Cependant, effectivement, par rapport au matériau exploité c’est un peu long (surtout la fin) ; par rapport au matériau exploitable, c’est un peu court par contre. Je lis cependant sur Wikipedia : « Ce roman devait à l'origine être le premier tome d'un diptyque. L'auteur a pour l'instant renoncé à écrire le second tome, qui aurait raconté la reformation de la Horde, pour se focaliser sur des ouvrages plus engagés ».
_ Au niveau des personnages : voilà un point important. Je trouve que, contrairement à ce qui est dit en général du livre, leur différence de style d’expression ne se fait pas vraiment sentir. Hormis Golgoth et Erg dont j’ai parlé, et aussi l’éclaireur (Arval) et le troubadour (Caracole), tous les autres personnages parlent à peu près de la même manière. Je suis d’accord aussi pour dire que le monopole de la parole accordé à Pietro, Oroshi et Sov (qui sont à peu près interchangeables pour ce qui est du style) est dommageable au style et au récit. Les autres passent à la trappe. Du coup, je n’ai pas arrêté de confondre d’une part 5 personnages masculins un peu insignifiants, à savoir Steppe le fleuron, Larco le braconnier du ciel, Léarch (c’est qui déjà celui-là ?), Silamphre et Talweg le géomaître ; et d’autre part les personnages féminins : Alme la soigneuse, Aoi la cueilleuse-sourcière (« petite source »), Calli la feuleuse, et Coriolis dont on ne sait pas vraiment grand-chose à part qu’elle est bonasse. D’une manière générale, je trouve les personnages féminins trop pâles, souvent relégués à l’arrière. A la rigueur, on ne voit pas trop leur intérêt dans la quête. D’ailleurs, quand ils crèvent, ils sont bien vite remplacés... L’idée d’avoir 23 personnages ne me dérange pas, mais il aurait fallu les travailler plus et les rendre tous indispensables et non interchangeables, qu’on sente bien la force du groupe. Seul Golgoth a vraiment de l’épaisseur, je trouve. Les autres personnages, y compris Caracole, Sov, Oroshi, sont trop faiblards.
_ Juste comme ça : il est souvent question d’une carte tatouée sur le dos... J’ai cru pendant une bonne partie du texte que c’était là une métaphore pour désigner les vertèbres des hordiers qui avaient fini par prendre le pli de la route, et qui « indiquaient » dans leur déformation le chemin parcouru. Mais il semble que ce soit vraiment une carte routière qui leur a été imprimée sur la peau au départ. Je croyais que la Trace y suffisait. D’ailleurs, ils ne la regardent pas souvent leur carte... Si en plus la carte qui représente la dernière étape du parcours est tatouée dans le dos du Golgoth, je vois mal comment il va la lire, si c’est lui qui guide... Bref, dommage, je préférais ma lecture des vertèbres déformées par la marche : la carte, c’est le corps qui lutte contre les vents, ce genre de choses. Dieu merci, nous avons évité à ce propos une déblatération sur le corps sans organes ou chépakoi...
_ L’auteur aurait pu, lui est qui si « exigeant » avec lui-même, l’être davantage avec le lecteur. Je pense par exemple que l’idée de noter le vent avec des virgules apostrophes aurait dû être plus intégrée au texte, et que l’auteur n’hésite pas à « forcer » le lecteur, pour continuer sa lecture, à apprendre la grammaire du vent. Qu’il n’hésite à en mettre des couches, même imbuvables. Sinon, tu traverses le livre, hop, hop, et tu l’oublies après.
_ Pour la fin, qui a fait beaucoup jaser. D’accord, on a à peu près tous les scénarios possibles en tête depuis le début : soit ils retombent en Extrême-Aval, soit il n’y a juste rien, soit ça continue à l’infini, soit ils tombent sur une source du vent qu’ils bouchent et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, soit combat épique avec un Dieu qui souffle ou une quelconque autre espèce intelligente qui envoie du vent pour une raison x (cf. histoires de Caracole). Bon, la fin est un peu un mix entre ces différentes solutions (qui sont limitées en nombre tout simplement parce qu’elles correspondent grosso modo aux différentes solutions envisageables et historiquement envisagées par l’esprit humain pour répondre au problème philosophique de l’origine du monde et à la modélisation mathématique du « bout » du monde). On ne pouvait donc pas s’attendre à autre chose, il me semble. Je trouve un peu ratée l’exploration de Sov qui descend par la plante, mais je crois finalement que la chute (le retour en Extrême-Aval) était la meilleure fin possible. Je crois cependant, comme je l’ai déjà dit, que ce qui compte ce n’est pas tant de savoir ce qu’il y a au bout du monde, que de connaître le sens de la quête. Et j’aurais aimé que leur quête soit encore plus vaine qu’elle ne l’est, c’est-à-dire qu’en arrivant en Extrême-Aval, Sov raconte ce qu’il a vu à l’Hordre, et que tout le monde lui dise « on savait déjà depuis des siècles, fieu, on vous a fait marcher », ou quelque chose du genre (en mieux, bien sûr).
_ Question bête : ceux qui sont tombés dans le vide de l’Extrême-Amont (Coriolis, Golgoth, peut-être les Dubka, et d’autres ?, et sans doute ceux de la horde du sixième Golgoth) est-ce qu’ils ne devraient pas finir, au terme de leur chute, par s’écraser en Extrême-Aval, à l’endroit où Sov a atterri ? C’est quoi la cage qu’a suivie Coriolis pour descendre dans le trou ? A ce propos, d’ailleurs, la 9è forme comme « la pire épreuve », ça tombe à plat : Coriolis est censée s’affronter à Larco, alors qu’elle n’est même pas amoureuse de lui, donc rien de spécial ; l’autoursier voit le fauconnier, bon, bof... Pour Sov, qui découvre la solitude, et Pietro qui affronte la mort de ses amis, ça a un peu plus de gueule, mais bon, ça n’est pas tellement mieux.
_ Autre question qui me vient : le but de l’Hordre, c’est quoi ? Découvrir les 9 formes ou atteindre l’Extrême-Amont ? Parce que si c’est de découvrir l’Extrême-Amont, ils peuvent y aller en bateau, et si c’est de connaître les 9 formes, il suffisait de causer avec un des frères Jerkka ou de passer bouquiner dans la tour d’Alticcio ?
Bilan : contrasté évidemment. L’auteur a beaucoup de potentiel, c’est sûr. Pas mal de déceptions pour moi (il est un peu tôt pour avoir un avis définitif, j’ai fini le livre il y a deux heures). Le problème est classique : le livre promet énormément (de révélations, notamment), et ne tient pas ses promesses. Les personnages n’ont pas été assez travaillés. Mais le style est vraiment génial, et l’idée générale du bouquin est excellente, je n’en démords pas. Rien que pour ça, ça valait le coup ! Essai à confirmer, donc.
Sinon, je serai ravi d'avoir quelques réponses des lecteurs aux questions que je me pose.
Amitiés à tous.
Quelle bourrasque !
Critique de Frankgth (, Inscrit le 18 juin 2010, 54 ans) - 13 février 2011
Comme nos malheureux protagonistes de la horde, en lisant ce roman je me suis senti bousculé, soulevé et transporté, mais le plus puissant des vents n'aurait pu m'obliger à le lâcher avant d'avoir atteint la dernière page.
Certes le départ est un peu ardu, naviguer entre tous ces personnages qui parlent à la première personne avec juste un symbole pour les différencier (merci le marque page chez Folio SF) n'étant vraiment pas naturel, mais une fois qu'on entre dedans, ce n'est plus que du bonheur (ou une longue souffrance si l'on fait montre d'empathie).
Une sacrée épopée
Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 43 ans) - 19 janvier 2011
Parmi les points positifs :
- une atmosphère singulière et bien restituée! La progression de la horde est linéaire mais les aventures sont variées et différentes.
- la horde est à la fois une et plurielle : elle fait bloc comme un seul homme mais les personnalités qui la composent sont différentes et pour la plupart assez fouillées! Même si les hordiers sont nombreux (23!!) on les reconnait tous assez facilement grâce à leur symbole (d'ailleurs le marque page qui associe le symbole au nom du hordier est une super idée de l'éditeur, bien pratique au début pour savoir qui est qui) et surtout grâce à la façon dont ils s'expriment! Chaque hordier a son langage propre, facilement identifiable limite ordurier pour Golgath, calme et posé pour Pietro etc)
- le style de l'auteur est fluide et agréable
- les aventures proposées sont palpitantes et tiennent bien en haleine, il n'y a pas trop de temps mort, sauf lors des digressions sur le vent et le vif (cf défauts)
- j'ai particulièrement apprécié le défi lancé à Caracole à Alticcio : les joutes oratoires confinent à la virtuosité! Chapeau l'artiste! Parler en palindromes ou juste avec la voyelle O, il fallait le faire!
Hélas quelques défauts viennent tempérer mon optimisme :
- même à la fin du livre, je n'ai pas saisi le sens de tous les mots de ce nouvel univers! Qu'est ce qu'un Oblique par exemple? Après 700 pages je n'ai toujours pas compris! Eventuellement un lexique à la fin aurait pu être utile! Heureusement c'est limité à quelques mots et pas vraiment gênant.
- Nettement plus ennuyeux sont les longues digressions méta-philosophiques sur le vent et le vif. Donner un sens à l'aventure oui, mais là c'est trop long, trop compliqué et vraiment rébarbatif!
- J'ai pu noter certaines contradictions également dans le livre, en particulier l'épisode du Corroyeur totalement ridicule avec Te Jarkka! De même certains passages ne sont pas assez développés, on passe très rapidement dessus alors que ca semblait important (cf le tueur à Alticcio)
- La fin du livre est vraiment décevante! D'ailleurs pour moi c'est simple, le livre ne finit pas! A-t-il réussi ou non? Je serai bien incapable de le dire! C'est frustrant!
En conclusion, un livre très prometteur mais qui m'a déçu par certains aspects! Je mets une note moyenne de 4, mais selon les passages du livre, ca vaut entre 2 et 5!
avez-vous vraiment aimé ? (critique à "vif")
Critique de 1001raisons (, Inscrit le 17 décembre 2010, 36 ans) - 17 décembre 2010
Et la commence le drame, dans un monde mort désertique et sans espoir où les distances se comptent le plus souvent en années (même pour ceux qui peuvent se déplacer autrement qu'a pieds), page numérotées à l'envers ? et des symboles de ponctuation application Microsoft Word pour identifier les 23 personnages... ?
incompréhension totale !?! un tour sur internet : prix de l'imaginaire, ok. un site officiel avec des animations qui font "pfiouf" sur mon écran, ben tiens ! Un CD accompagne le livre... houla. Je l'écoute en ligne, "Mais c'est Ushuaia nature !" me dis-je. et quoi ?? Un DVD avec le livre ? mais qu'ont-ils mis dessus ?
Et là j'ai compris : marketé et acclamé par les critiques, "La Horde du contrevent" est ce qu'on pourrait appeler un blockbuster de l'édition. Chose qui m'abjecte énormément, j'ai eu l'impression que ce livre n'a pas été écrit pour que je le lise, mais pour que je l'achète avant tout et qu'au bout des 700 pages je puisse dire "woow, Alain Damasio a vraiment su créer un univers incroyable et suRré...
Et bien non, non et non, ce livre ne mérite pas tant de louanges et d'incrédulité. Je n'ai pas pleuré en le lisant, je n'ai pas toujours trouvé les envolées lyriques de Caracole agréables à lire et je n'ai pas du tout aimé ses histoires de spiritualités.. ses histoires d'hommes et de femmes qui n'arrivent à rien ; et quand il y arrive... Je n'ai pas non plus aimé la fin, il y a bien longtemps que je n'étais pas tombé sur une fin aussi désastreuse à mes yeux, hé oui.
Etonnamment c'est la partie centrale du roman qui m'a le plus emballé, la quête parait soudain réaliste, personnelle, fascinante et fraiche, le roman étant long j'ai donc pris beaucoup de plaisir sur ces passages mais vous l'aurez compris mon avis est plutôt défavorable.
Splendide
Critique de Toms (, Inscrit le 16 décembre 2010, - ans) - 16 décembre 2010
Epique
Critique de Midodo06 (, Inscrit le 10 octobre 2010, 35 ans) - 10 octobre 2010
On débarque dans un monde unique, lâché dans cette Horde où l'on découvre avec une curiosité et un plaisir immenses la quête, la vie et l'épopée des 23 "hordiers" qui composent le groupe.
Cet univers est retranscrit grâce à un style unique, une sorte de prose enivrante, tellement qu'on relit plusieurs fois certains passages par pur plaisir. Chaque paragraphe est retranscrit au travers des yeux et de la conscience de l'un des personnages, chacun a son caractère et ses pensées propres, ce qui nous permet au fur et à mesure de littéralement "vivre" l'aventure avec les personnages, auxquels on s'attache forcément plus ou moins (il y a 23 personnages, et on est parfois perdu devant le nombre).
Bref, mon éloge n'a rien d'original : le livre mérite amplement son Prix de l'imaginaire reçu en 2006. Voilà tout.
Wouahhh !
Critique de Kabuto (Craponne, Inscrit le 10 août 2010, 64 ans) - 9 octobre 2010
Exigeant
Critique de Django (, Inscrit le 3 septembre 2010, 50 ans) - 3 septembre 2010
Un livre exigeant à lire.
Ici les personnages n'ont pas de nom mais un sigle représentant leur place dans la horde. Car la horde est tout.
Ce n'est pas un livre à lire mais une aventure à vivre.
Intéressante SF française
Critique de CptNemo (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans) - 20 août 2010
La trame est simple mais la charge symbolique est forte et chaque lecteur pourra trouver un sens dans le "contre". N'étant pas familier de philosophie je n'ai rien compris aux nombreuses références qui semble t-il parsèment le livre, peut-être que j'y ai perdu quelque chose.
L'univers développé par Damasio est original et fouillé mais l'on arrive à y rentrer sans trop de mal si on se laisse porter par le style de l'auteur. La langue est percutante, forte et très poétique et l'on est souvent emporté par la lecture. Souvent mais pas toujours.
Le roman est très inégal, parfois excellent, parfois très long et maladroit. Et la fin est tristement prévisible (dès le début du livre quasiment) . Tout ça m'a fait trouvé la lecture parfois longue comme un jour sans pain alors qu'à d'autres moments j'étais subjugué. La horde aurait sûrement gagné à être rabotée un peu pour gagner en force.
Au final un roman très intéressant, original et bien écrit mais qui se perd par moment. Pas le chef d'œuvre annoncé mais bien quand même
Hors du commun
Critique de Aurynko (, Inscrite le 15 août 2010, 30 ans) - 15 août 2010
Sans être une experte du genre, j'ai quand même souvent lu des romans de fantasy. Et je trouve que celui-ci est hors du commun.
Il y a d'abord le nombre de personnages. Vingt-trois, c'est hallucinant ! Pourtant l'auteur réussit à les "gérer". Ils ont tous une psychologie différente, on n'a pas l'impression d'être face à des personnages "dupliqués". Cette différence, on la remarque aux styles d'écriture. On passe de la grossièreté de Golgoth au style recherché de Sov. Et c'est vraiment impressionnant que Damasio réussisse à jongler entre tous ces styles, et offre ainsi un livre si riche au niveau du langage.
Cependant, on a du mal à s'attacher à tous ces personnages... C'est sûr, faire parler 23 narrateurs, c'est compliqué. On a donc certains personnages qui disent 2 phrases, d'autres qui parlent durant des pages. Certains ne disent rien. C'est agaçant, car finalement, on a plus l'impression qu'ils ne sont là que pour "grossir les rangs".
La fin nous laisse également perplexe. On a envie de se dire "et après ?". Un épilogue aurait été bienvenu. Plusieurs questions restent sans réponse (notamment celles concernant l'Hordre, et vifs des personnages...).
Mais malgré ses quelques imperfections, j'ai vraiment adoré ce roman, qui vaut largement le détour !
Un roman à part
Critique de Loic3544 (Liffré (35), Inscrit le 1 décembre 2007, 46 ans) - 9 février 2009
L'univers du livre est tellement riche qu'on sent que l'auteur aurait pu en faire une saga, comme c'est si souvent le cas dans la fantasy. Et, vu son style et son imagination, il aurait pu pondre 4 ou 5 volumes sans que l'on trouve ça répétitif. Car, le style de Damasio est aussi magnifique, il nous transporte dans son univers grâce à ses mots et on se laisse emporter. On reste accroché au livre lors du combat entre Erg et Silène, dans la traversée de Lapsane ou dans la rencontre avec le Corroyeur. Mais, là, où, pour moi, le livre a pris toute son ampleur, c'est lors de la joute littéraire de Caracole, à peu près à la moitié du livre. Le reste sera alors encore plus fort.
Mais, malgré un style à la hauteur, des chapitres haletants et un univers intéressant, on reste un peu sur sa faim. Le début est ardu : 23 personnages à découvrir d'un coup, ce n'est pas facile, même si l'auteur s'y prend bien. En plus, l'univers est très riche et il faut apprivoiser tout ça (surtout que la logique des gens de ce monde n'est pas très proche de la nôtre). A certains moments, il y a quelques petits trucs illogiques et j'aurais bien aimé connaitre les conséquences de la fin du bouquin qui ne nous surprend pas plus que ça.
Dommage, tout ces petits points gâchent un peu le plaisir d'une lecture riche, aussi bien au niveau littéraire qu'imaginaire, d'un dépaysement hors du commun. Alors oui, "La horde du Contrevent" est un livre à lire, même si on n'est pas fan de SF (parce que ce n'est pas vraiment de la SF), parce qu'il vaut le détour, mais ce n'est pas un incontournable à cause de ces petits défauts (que l'on pardonne d'autant moins qu'on sent que l'auteur avait le potentiel pour faire mieux vu son talent).
Hord’œuvre
Critique de Jean Meurtrier (Tilff, Inscrit le 19 janvier 2005, 49 ans) - 26 novembre 2008
Si la forme est extrêmement soignée, le fond m’a laissé sur ma faim car il transcende difficilement le style Heroïc Fantasy pour adolescent, et je n’en suis plus un depuis longtemps. On y retrouve les allures pompeuses et la philosophie de comptoir propres à ce genre d’épopée. Les théories scabreuses, principalement au sujet du vif et des formes de vent, présentent de sérieuses lacunes de consistance et de logique. Les membres de la horde sont certes humains mais leurs relations manquent de simplicité et de naturel. Le lecteur s’y attache surtout en raison de la longueur du roman.
A l’exception du combat entre Erg et Silène qui tient plus du mauvais manga, je dois reconnaître que Damasio a l’art de nous tenir en haleine à chaque difficulté rencontrée par la horde. Je suis resté menotté au livre à partir de la moitié de celui-ci. Un mot sur la toute fin, terriblement prévisible, mais l’élégance n’en aurait pas toléré d’autre.
«La horde du contrevent» est donc un véritable OVNI aux qualités inégales (à mes yeux) mais indiscutables. Il s’agit d’une expérience ouverte à tout type de lecteur, même dans le cas, et c’est le mien, où il ne pense pas faire partie du public cible.
Mon livre préféré
Critique de Alfosaure (, Inscrit le 28 juillet 2008, 47 ans) - 28 juillet 2008
Le monde décrit par Alain Damasio est très original et pourtant si proche du nôtre. Fondamentalement, seul diffère le vent. Mais cette différence bouleverse tout, de l’architecture à la religion en passant par la technologie. Un des points forts du livre tient dans la grande cohérence de tous ces aspects.
Les personnages sont quant à eux très humains, leurs motivations et doutes sont transcrits par leurs propres mots et par ceux de leurs compagnons de horde.
Je ne saurais donc trop vous conseiller de devenir vous aussi le 24ème hordier et de suivre vos compagnons jusqu’en Extrême-Amont.
PS : je précise qu’il existe une édition sans CD, c’est celle-ci que j’ai lue.
Inclassable
Critique de Haxa (, Inscrit le 20 juin 2005, 35 ans) - 24 avril 2008
On peut commencer par évoquer l'écriture, déconcertante les quelques premières pages car pleine de néologismes, jeux de mots et autres effets. Ajoutez à cela un style propre à chaque personnage, même si certaines plumes se ressemblent et que tous ne prennent pas la parole de manière équilibrée. Il s'agit comme souvent d'une habitude à prendre, d'autant plus que cette richesse d'écriture finit par donner toute son ampleur à l'histoire de la horde.
On peut aussi évoquer la créativité de Damasio, qui parvient à fabriquer un monde si habilement centré autour du vent. La technologie, les moyens de locomotion, la faune et la flore, la géographie et même le questionnement philosophique, tout est influencé par un vent qui dépasse de loin le simple statut de "mouvement de l'air". Damasio crée, mais il emprunte aussi, et il est amusant de retrouver Eluard ou Nietzsche au détour d'une page...
Ce livre est un émerveillement constant, où il ne s'agit pas tellement de vibrer devant un suspense insoutenable, mais plutôt de se laisser guider d'étonnement en étonnement, de découverte en découverte en remontant les pages à l'envers, comme la horde remonte jusqu'à l'origine du vent...
Réellement un livre à découvrir !
Expérience unique
Critique de Arval (Papeete, Inscrite le 8 mars 2008, 56 ans) - 8 mars 2008
Et cette écriture qui virevolte, qui danse, qui nous pousse, lecteurs, à nous surpasser.
Une leçon de vie qui enseigne que seul le contre (la lutte) dans le vent, donc dans la vitesse et donc dans le mouvement, permet à l'homme de se réaliser dans ce qu'il a de plus grand en lui.
Certes, qu'elle est difficile cette lecture (pour ma part). Alors j'ai lu "au-dessus" des mots, juste là où réside leur essence subtile.
Et puis, peu m'importe cette pagination inversée, et cette manière de faire parler tout le monde. Je trouve que tout cela va très bien ensemble.
Le relire ? Quelle évidence, justement pour ses mots et leurs sens, mais aussi pour tout le reste.
Cher Alain Damasio, merci pour ce moment de bonheur.
A lire absolument
Critique de Sabyne (, Inscrite le 4 octobre 2005, 51 ans) - 21 octobre 2006
On y est captivé par les voix des hordiers qui déroulent leur histoire à la fois roman d'aventure, journal et poème. On savoure le jeu des mots, on affronte le vent, on écoute sa musique : c'est une merveille à ne pas manquer.
Plus fort qu'une bombe ...
Critique de Angua (, Inscrite le 26 décembre 2005, 45 ans) - 7 janvier 2006
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La Horde du contrevent | 11 | Sabyne | 17 décembre 2017 @ 19:06 |